guerre de 100 ans   La guerre de cent ans


Notre région n'est pas épargnée...


La guerre de 100 ans et plus dans notre région.

On pourrait penser que la lorraine, étant du saint Empire, a échappé à ce conflit.
Hélas, il n'en fut rien. Les bonnes relations entre Jean, duc de Lorraine et Charles V, roi de France les amenèrent à combattre ensemble.
Le jeu des alliances, la perméabilité, le tracé approximatif des frontières, les bandes incontrôlées firent que cette guerre nous toucha finalement de très prés.
La lorraine entretenait au début de ce conflit d'excellents rapports avec la France.
Froissart, le chroniqueur, écrit : " c'est en bon Français et loyal que Raoul (duc de Lorraine) répondit en 1337 à Philippe VI de Valois lorsque le roi d'Angleterre Édouard III revendiqua l'héritage des Capétiens."
Il faut dire que notre duc Raoul avait épousé en 1334, Marie de Châtillon, fille de Marguerite de Valois, sœur du roi de France Philippe VI. La mariée avait apporté dans sa dot le comté de Guise qui se trouva réuni à la Lorraine.
Le roi de France en profita pour mettre un pied dans le duché, en achetant au sénéchal de Champagne, Ancel de Joinville, la ville de Vaucouleurs, qui relevait jusqu'alors de la Lorraine. Une garnison royale y fut installée en permanence.
Ces bonnes manières entre France et Lorraine, furent à l'origine d'obligations réciproques.


L'origine du conflit qui dura en fait plus de cent ans, fut un problème de succession au trône de France.
Il fut heureusement entrecoupé de périodes de paix.
Ce ne fut pas le plus sanglant de l'histoire, mais si la noblesse s'en tira plutôt bien, le petit peuple de Lorraine lui en fit les frais.
Raconter l'ensemble des péripéties de cette guerre sort du cadre de ce travail et il faudra se contenter de quelques dates clés. Ou pour approfondir, se plonger dans la lecture d'ouvrages comme "La guerre de cent ans" de Jean Favier chez Fayard Isbn 2-213-00898-1 ou "La Lorraine des ducs" d'Henry Bogdan, Editions Perrin Isbn 2-262-02113-9.
Les deux premiers prétendants sont Édouard III d'Angleterre et Charles II de Valois, dit le Mauvais.
Voici leurs liens de parenté :


lien edouard 3 charles 2



Fulgence Richer raconte :
En 1339, "Édouard III roi d'Angleterre prétendant être roi de France comme petit-fils par sa mère de Philippe IV, entreprend de conquérir la France à la pointe de  l'épée. Il prend la qualité de roi de France et met les fleurs de lys à ses armes.
Dans les guerres funestes que les Anglais firent à la France, ils s'étaient fait des partisans assez lâches pour les intérêts de leur patrie. Les bons Français les avaient en horreur. Ils couraient sur eux comme des bêtes enragées et les massacraient impitoyablement."

Le 25 janvier 1340, à Gand, Anglais et Flamands signent un traité d'alliance. Le 24 juin 1340, la bataille navale de l'Ecluse (à proximité de Bruges) rend les Anglais maîtres de la mer. Entre le 20 et le 23 juillet 1340, a lieu le siège de Tournai par les Anglais.
Le duc de Lorraine, le comte de Bar et les évêques de Metz et Verdun, envoient aussitôt des troupes pour aider le roi de France.
Une première trêve est conclue en la chapelle de Notre-Dame d'Esplechin, près de Tournai, le 25 septembre 1340.




Vient alors se greffer une autre guerre dite de  succession de Bretagne ou "Guerre des deux Jeanne" entre pro-français et pro-anglais. Elle dura jusqu'en 1364
Le duc de Bretagne, Jean III, décède le 30 avril 1341 sans laisser d'héritier direct. Le 7 septembre 1341, Philippe VI reconnaît Charles de Blois comme successeur de Jean III (excluant du même coup Jean de Montfort).
Raoul, duc de Lorraine est encore de la partie en Bretagne aux cotés de Charles de Blois, son beau-frère.
Le 18 août 1342, des troupes anglaises commandées par le comte de Northampton, (lieutenant d'Édouard III en France et en Bretagne), débarquent près de Brest. Les troupes anglaises qui assiègent Morlaix, écrasent l'armée de Charles de Blois.
Grâce à l'intervention des légats du pape, une trêve est conclue pour trois ans à Malestroit, le 1er janvier 1343.
Charles de Blois envahit la Bretagne vers la fin février 1345. Ce dernier est battu par les Anglais dans la lande de Cadoret, le 17 juin 1345.




Le comte de Derby, lieutenant d'Édouard III en Guyenne, débarque à Bayonne le 25 juillet 1345 et se rend maître de Bergerac le 24 août 1345, puis bat les Français à Auberoche le 21 octobre 1345 et prend Angoulême en décembre 1345.

Le 12 juillet 1346, Édouard III débarque dans le Cotentin.
Le 26 août 1346. Il écrase l'armée française à Crécy. Raoul, duc de Lorraine y est tué, en même temps que le roi de Bohême, Jean l'Aveugle, les Comtes de Vaudémont et de Salm, et son beau-frère Louis de Blois. La veille par testament, il avait confié la régence du duché de Lorraine à sa femme Marie de Châtillon. Dom Calmet dira de Raoul que la Lorraine perdait "...un des plus vaillants et des plus sages princes de son temps...". (Histoire de Lorraine tome III page 348).
Raoul avait un fils Jean, né en 1346. Bien que de culture germanique, il eut avec la France des relations cordiales.

Édouard III le 04/09/1346 met le siège devant Calais le 4 septembre 1346.

Le 20 juin 1347, Charles de Blois, duc de Bretagne, est battu par les Anglais à la Roche-Derrien et fait prisonnier. Le 27 juillet 1347, Philippe VI tente de venir au secours de Calais et établit son campement à proximité de la ville. Le 2 août 1347, les Français battent en retraite. Calais se rend le 4 août 1347. Le 28 septembre 1347, les deux rois concluent une trêve.

Le 29 janvier 1349, Philippe VI se remarie avec sa cousine, Blanche de Navarre (âgée de 17 ans). Philippe VI achète Montpellier et le Dauphiné.

Philippe VI meurt à l'abbaye de Coulombs à Nogent-le-Roi, près de Dreux. Jean le Bon est sacré à Reims le 26 septembre 1350, après avoir épousé Jeanne de Boulogne.

En 1354, échec des négociations de paix en Guyenne.

Le Prince Noir (Édouard, Prince de Gales) débarque à Bordeaux, le 10 septembre 1355. Il envahit le Languedoc et le Poitou.

"Le roi Jean est défait à la bataille qu'on nomme de Poitiers le 19/091356. Il y est fait prisonnier avec un de ses fils et une grande partie de sa première noblesse par le prince de Galles et Charles duc de Normandie et le dauphin est fait régent du royaume." FR
A cette bataille de Poitiers se trouvent Jean 1er duc de Lorraine, Henry de Bar, les comtes de Saarbruck et de Vaudémont. Ces derniers comme le roi de France Jean le Bon tombèrent aux mains des Anglais.
Puis en 1357, les soldats lorrains vinrent prêter main forte au dauphin Charles aux prises avec la révolte des Parisiens.
La compagnie d'Auberchicourt (le chef de la bande) envahit le Mouzonnais qui fut affreusement ravagé en 1356. Ce fut la ruine complète dans le pays depuis Rethel jusqu'à Montfaucon et Stenay.
"... En ce temps là, on avait 3 femmes pour un œuf, car un œuf coûtait un gros. C'était chaque femme 4 deniers . C'était la misère et la ruine..." Dom Calmet

En 1357, "les troubles et la confusion règnent en France." FR

Le 1er août 1358, Édouard III s'entend avec Charles II le Mauvais (roi de Navarre, depuis 1349) pour partager avec lui le royaume de France.

Un traité est conclu le 24 mars 1359 à Londres entre Jean le Bon et Édouard III. Suite au rejet de ce traité par le dauphin Charles, Édouard III passe en France en novembre 1359.
"Les Anglois font d'horribles ravages en Champagne et dans les environs de Mouzon" FR

Le 1er avril 1360, Jean le Bon donne pleins pouvoirs à son fils Charles pour traiter avec Édouard III. Signature du traité de Brétigny le 8 mai 1360. Le roi d'Angleterre reçoit la Guyenne, le Poitou, le Limousin, le Rouergue.
Le 8 juillet 1360, le Prince Noir conduit Jean le Bon à Calais. Le traité de Brétigny est ratifié par les deux rois et leurs fils aînés, le 24 octobre 1360. Édouard III renonce à la couronne de France en échange de la souveraineté en Aquitaine.
Jean le Bon est mis en liberté, le 25 octobre 1360 en échange d'une rançon de trois milliers d'écus.

Le 19 juillet 1362, Édouard III constitue la principauté d'Aquitaine au profit de son fils aîné le Prince Noir.

Charles de Blois qui tentait de conserver son duché de Bretagne, menacé par le fils du comte de Montfort, soutenu par les Anglais, fait encore appel aux Lorrains.
Le 29 septembre 1364 a lieu la bataille d'Auray .Charles de Blois y est tué et Jean 1er duc de Lorraine, se retrouve prisonnier avec Du Guesclin.

En 12 ans, de 1368 à 1380, Charles V le Sage va reprendre l'avantage sur les Anglais avec l'aide de Du Guesclin et des nombreuses régions du Sud-Ouest soulevées contre le Prince Noir.
Charles V le Sage, refusant d'exécuter les articles du traité de Brétigny, Edouard III reprend le titre de roi de France et recommence la guerre, le 3 juin 1369.
Une trêve est conclue à Bruges, le 27 juin 1375 et sera prorogée jusqu'au 24 juin 1377, mais dés mai 1377 la guerre a repris.
Édouard III, roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine et se disant roi de France, meurt le 21 juin 1377 après un règne de 50 ans.

En 1379, "Le roi Charles V, informé des desseins de ses ennemis (l'empereur Charles IV particulièrement) et de l'avantage qu'ils avaient par le moyen de la ville de Mouzon, d'entrer dans son royaume fut conseillé de réunir à sa couronne la dite ville de Mouzon avec Beaumont-en-Argonne que les archevêques de Reims tenaient du roi Clovis etc." FR
D'où un échange qui fit passer Mouzon et Beaumont au royaume de France.

En 1380 Charles V le sage, roi de France meurt. Son fils Charles VI lui succède. Il régnera jusqu'en 1422, règne où alterneront sagesse et crises de folie.
Cette année là, le roi d'Angleterre ne conserve que Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne.

En 1385, échec d'un débarquement français en Angleterre.

Trêve de Leulinghem d'une durée d'un an (le 18 août 1388), prorogée jusqu'en 1395.

Début de la folie de Charles VI, en 1392. Début de rivalité entre le régent Orléans et le duc de Bourgogne, en 1393.

Trêve de vingt-huit ans négociée et signée à Paris, le 9 mars 1396.
Le 04/11/1396, mariage à Calais de Richard II d'Angleterre et d'Isabelle, fille de Charles VI.

Le 30 septembre 1399, Richard II d'Angleterre est détrôné et remplacé par Henri de Lancastre qui saisit le trône anglais et se proclame Henri IV d'Angleterre.

En janvier 1404, la France reprend les hostilités contre l'Angleterre. Succès en Guyenne et en Picardie.

En juin-août 1405, les Anglais débarquent dans le Cotentin.

En 1407, "Le duc de Bourgogne (Jean sans peur) fait assassiner à Paris, Louis, duc d'Orléans, frère du roi Charles VI et gouverneur de Mouzon la nuit du 23 au 24 novembre. Cette mort divisa étrangement le royaume ce qui donna entrée aux Anglais"  FR
Le duc de Bourgogne avait en effet été évincé du pouvoir par le duc d'Orlèans. Il profite alors de la colère qui monte dans le peuple accablé d'impôts. Louis de son coté manœuvre pour empêcher le duc de Bourgogne de réaliser une continuité territoriale entre ses possessions en Flandre et son duché de Bourgogne en acquérant le duché de Luxembourg.
(Cette discontinuité dans ses possessions l'obligeait pour déplacer ses troupes ou simplement pour son commerce à passer sur la Lorraine ou le Luxembourg, avec ou sans accord des intéressés, d'où une quantité de sujets de discorde.)
Ces conflits d'intérêts entre la France et le duché de Bourgogne aboutissent donc à l'assassinat de Louis d'Orléans.
Et c'est le début de la lutte entre Armagnacs et Bourguignons. Cette guerre civile favorisera les projets de l'Angleterre.

Charles d'Orléans, fils de Louis assassiné, épouse en 1410 la fille de Bernard VI d'Armagnac et forment à cette occasion avec lui une ligue contre les Bourguignons. Y participent aussi, les ducs de Berry, Bourbon et Bretagne.
Les Armagnacs se répandent dans le Beauvaisis et la Picardie "en mengeant le povre peuple suivant la coustume de adonc". En octobre 1411, fort d'une armée de 60000 hommes, le duc de Bourgogne entre dans Paris et se dirige sur Bourges où le 15/07/1412 est signée la paix.
Pendant ce temps les Anglais profitent de la situation et par un traité conclu avec les Armagnacs, récupèrent la Guyenne et la suzeraineté d'autres territoires au sud-ouest.

En 1413, Jean sans Peur, duc de Bourgogne soutient la révolte des cabochiens à Paris. Les massacres qui s'en suivent amènent les Parisiens à demander secours aux Armagnacs.qui reprennent la ville en 1414.

Le 23 mai 1414, les Bourguignons s'allient aux Anglais contre les Armagnacs (traité de Leicester). En août 1414, Henri V d'Angleterre revendique la couronne de France et demande à Charles VI la main de sa fille Catherine.
Jean sans peur, duc de Bourgogne, est délogé de Soissons par l'armée de Charles VI, roi de France.
Soissons est saccagé par les Armagnacs.
 
Le 25 octobre 1415, bataille d'Azincourt. Henri V (d'Angleterre) écrase l'armée française. Les Bourguignons restent neutres pour la plupart.
Embourbés, les chevaliers français ne parviennent pas à contrer les archers anglais. Beaucoup d'entre eux seront faits prisonniers. C'est une des batailles les plus meurtrières de ce temps. Cette défaite aboutira en 1420 au traité de Troyes qui laisse la France aux Anglais. Aubertin V se trouve à la funeste bataille d'Azincourt et combattit sous la bannière du duc de Bar, Édouard II qui fut tué dans cette journée.

En 1418, "La France étant déchirée par des guerres civiles les plus sanglantes, Charles VI (le fou) confia la régence du royaume au dauphin son fils, qui régna depuis sous le nom de Charles VII " FR

En 1418, Jean sans Peur reprend Paris. Les Armagnacs sont massacrés. Charles VII souhaite négocier avec le duc de Bourgogne, pour empêcher une alliance anglo-bourguignonne.

Assassinat du duc de Bourgogne, Jean sans Peur, lors de l'entrevue du Pont de Montereau le 10 septembre 1419 par les sbires du parti des Armagnacs, qui craignent un rapprochement politique entre le dauphin Charles VII et les Bourguignons. En fait l'instigateur de cet assassinat est sans doute Charles VII lui même.
Le fils de Jean sans Peur, Philippe le Bon conclut alors une alliance avec Henry V  d'Angleterre le 2 décembre 1419  à Arras.

En 1420 est signé le Traité de Troyes.
Un traité qui laisse pantois...
La propre mère de Charles VII, Isabeau de Bavière, femme de Charles VI (le fou) le considère comme bâtard (ce n'est bien sur pas dit dans le traité, tout au moins explicitement. Elle aurait été la maîtresse de Louis d'Orléans, chef du parti Armagnac ?)  et préfère laisser la couronne de France à son futur gendre Henri V roi d'Angleterre.
Le traité stipule en effet que cet Henri V épousera la fille d' Isabeau et de Charles VI, Catherine de Valois. Ce qui eut lieu le 02/06/1420.
Henri V fait une entrée triomphale à Paris en compagnie de Charles VI le fou et de Philippe III de Bourgogne, dit le Bon.
Charles VII, dauphin, n'est donc plus rien et règne dans sa capitale de Bourges, sur une surface d'un département ou deux.
Heureusement Jeanne d'Arc arrive ! Une Jeanne française ou lorraine ? Vaucouleurs appartient à la France... Mais c'est un autre débat.

Dés janvier 1421, on trouvait à Pouilly, au nord de Stenay et dans sa prévôté, des bandes de routiers, qui en occupaient les trois maisons fortes. (Le pays Lorrain page 120 1962)
Le 5 Avril le maire de Pouilly se fait décapiter à Stenay. Lire la page consacrée à l'affaire Jacquet

En 1422,  "Charles VI 52e roi de France et seigneur de Mouzon, meurt à Paris le 20 octobre âgé de 54 ans...
... son fils Charles VII dit le victorieux, lui succède et au commencement de novembre il se fait couronner à Poitiers, où il s'était retiré avec son parlement, la ville de Reims étant alors au pouvoir des Anglais, ses ennemis, auxquels elle avait été livrée avec la ville de Paris et six autres considérables par le duc de Bourgogne qui faisait la guerre au roi de France Henri VI, fils d' Henri V roi d'Angleterre et de Catherine de France " FR

En 1423, "Le comte de Salisbury, gouverneur de Champagne s'empare de Sedan pour le roi d'Angleterre" FR

En 1424, "Evrard de la Marck, 3e du nom, achète les seigneuries de Florenville, Sedan et Mouzon" FR

Les troupes anglaises mettent le siège devant le Mont-Saint-Michel et Orléans le 12 octobre 1428.
"Les Anglais s'étant emparé de Paris et de la plus grande partie de la France, Henri VI roi d'Angleterre se dit roi de France et d'Angleterre" FR

"La fameuse pucelle d'Orléans nommée Jeanne d'Arc, après avoir fait lever le siège d'Orléans aux anglais le 12 mai, conduit le roi Charles VII à Reims, qui était occupé par les Anglais. La ville ouvre ses portes et le roi y est sacré le 14 juillet " FR

Jeanne d'Arc entre à Compiègne le 13 mai 1430 mais est faite prisonnière par les Bourguignons le 24 mai 1430, puis vendue aux Anglais et amenée à Rouen.
Elle est jugée le 21 février 1431 puis brûlée à Rouen, le 30 mai de la même année.
Une trêve de six ans est conclue le 13 décembre 1431 entre Charles VII et le duc de Bourgogne.
Henry VI d'Angleterre est sacré roi de France dans la cathédrale de Paris, le 17 décembre 1431.




Et vient se greffer une guerre de succession de Lorraine...

En 1431 Charles II, duc de Lorraine décède et n'a pas d'héritiers. Une de ses filles Isabelle a épousé René I d'Anjou. De ce mariage nait Jean, héritier futur du duché.
Mais Antoine de Vaudémont, (ca 1400-1458), neveu de Charles II, se considère comme successeur, bien que la loi salique ne s'appliquât pas en Lorraine. Charles II avait déjà tenté devant ses prétentions, de le raisonner en paroles, puis en actes de guerre dés 1425, mais en vain.
S'en suit donc une guerre de succession lorraine qui est, en somme, un épisode de la guerre de Cent Ans.
Le comte de Vaudémont, Antoine renie la politique de son père Ferry I (1393-1415) mort à Azincourt et se met au service du roi d'Angleterre. Il se lie aussi avec la Bourgogne.
Le duc René I d'Anjou (1409-1480), successeur de son beau-père Charles II, décédé le 25/01/1431, somme son cousin et rival, Antoine de Vaudémont, de lui faire hommage et devant son refus, engage les hostilités. Il assiège le 01/06/1431 la forteresse de Vaudémont et saccage les terres alentours.
La bataille de Bulgnéville en sera l'épilogue le 02/07/1431.
Antoine reçoit d'importants secours des Bourguignons et des Anglais, tandis que René d'Anjou est aidé par les contingents du roi de France.
La chevalerie lorraine se fait battre par l'armée d'Antoine, mieux ordonnée, mieux armée, pourvue d'excellents archers picards et anglais et de couleuvrines.
Enguerrand de Monstrelet (ca 1400-1453), a décrit cette bataille. Ces écrits ont été réédités en 1875 dans "Chroniques de Monstrelet (France, Angleterre, Bourgogne) de 1400 à 1444" livre II, pages 649 et suivantes. On peut les consulter à la BNF.
Les Lorrains déplorèrent 2 500 morts selon Enguerrand de Monstrelet.
René est fait prisonnier par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et emmené en captivité au palais ducal de Dijon, dans la tour qui a conservé le nom de tour de Bar. (voir Denain tome 1 page 176)
Guillaume de Pouilly gouverneur de Stenay commanda les troupes de la châtellenie à cette bataille de Bulgnéville le 02/07/1431, où il s'illustra brillamment, ainsi qu'aux sièges de Pont-à-Mousson en 1432, et de Commercy en 1433.
Il était chevalier, sire de Pouilly, seigneur de Quincy, Baälons, Luzy, Cervisy, Cesse, gouverneur et prévôt de Stenay en 1422 (après son père).
Le 6 avril 1432, René d'Anjou obtint sa remise en liberté à titre provisoire. Il promit alors de venir se constituer à nouveau prisonnier le 1er mai 1435. Ses deux fils Louis et Jean restèrent à Dijon comme otages à sa place. Il s'engagea à livrer, en gage, ses forteresses de Clermont-en-Argonne, Bourmont, Charmes et Châtillon-sur-Saône.

Mais finalement tout s'arrangea par le mariage de Yolande d'Anjou, fille de René I, avec Ferry II, fils d'Antoine de Vaudémont (1458-1470) .
Leur fils René II (1451-1508), après le décès en 1473 de son cousin Nicolas d'Anjou, duc de Lorraine et le désistement en sa faveur de Yolande d'Anjou, sa mère, devient comte de Vaudémont, duc de Lorraine et de Bar.




Un traité de paix est conclu le 21 septembre 1435 à Arras entre le roi de France Charles VII et le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Ce traité reconnait l'indépendance de la Bourgogne.
Charles VII a les mains libres pour reprendre aux Anglais leurs possessions continentales.

En 1436, "Les Français chassent les Anglais de Paris"  FR

En 1439, "Charles VII, par lettres patentes confirme les privilèges de la ville de Mouzon dont il prend la qualité de seigneur" FR

Le 19 mai 1440 Charles le Téméraire se marie à Catherine de France, fille de Charles VII, mais celle-ci décède à 18 ans. Il en a alors 13. C'était un mariage de convenance qui ne fut jamais consommé.

Un traité de paix est signé le 28 mai 1444 à Tours entre Henry VI et Charles VII. Ce traité de paix donne en mariage à Henry VI, Marguerite d'Anjou (fille du roi René, duc de Lorraine) et établit une trêve de deux ans.

En 1445, "Vers cette année Evrard de la Marck, 3eme du nom, seigneur de Sedan et de Florenville, acquiert le gouvernement de Bouillon" FR
En 1446, "Evrard de la Marck 3eme du nom, fait commencer la forteresse de Sedan que nous nommons aujourd'hui le château" FR

Reprise des hostilités le 24 mars 1449. Les Anglais s'emparent de Fougères. Début juillet 1449, reconquête de la Normandie par les troupes françaises. Les Anglais regroupent leurs forces à Caen et à Rouen.
En 1450, victoires françaises à Formigny, Reprise de Caen et de Cherbourg.
En 1451, prise de Bordeaux puis de Bayonne, ainsi qu'une grande partie de la Guyenne.
"Les Anglais perdent presque toutes les places qu'ils possédaient en France" note Fulgence Richer.
Le 22 octobre 1452, Les Anglais entrent à Bordeaux mais ne parviennent pas à reconquérir la Guyenne.
Bordeaux se rend aux Français, le 19 octobre 1453, ce qui entraîne le départ des Anglais qui n'ont plus que Calais.
C'est la fin de la guerre dite de Cent Ans.
La paix ne sera pourtant signée qu'en 1475 au traité de Picquigny.



Notons qu'il faut être prudent sur la notion Anglais, Français.

A cette époque cela ne représente pas grand chose. La cour anglaise parle français et ses rois sont tous apparentés aux rois de France. C'est donc plus une histoire de famille qu'une histoire de peuple.
François Reynaert dans son livre "Nos ancêtres les Gaulois et autre fadaises" en donne une explication fort intéressante. Cet ouvrage décapant sur notre passé est paru chez Fayard (Isbn 9 782213 655 154)  et devrait  être lu par tous les réfractaires à l'histoire.
Le traité de Troyes de 1420, bien que déclaré nul, n'empêcha pas les rois d'Angleterre de conserver officiellement le titre de roi de France jusqu'en 1802, c'est à dire jusqu'à la paix d'Amiens.
Il faut aussi se souvenir que Jeanne d'Arc, si elle fut brûlée par les Anglais, fut surtout mise en accusation par un "Français", Pierre Cauchon, né à Reims en 1371 et évêque de Beauvais.