Baignade de Renoir   La baignade


Un plaisir gratuit...

La baignade

La Meuse est un fleuve tranquille, mais n'est cependant pas sans danger.
Crues, noyades sont là pour le rappeler. Voir cette page Dégats des eaux.

Mais nos ancêtres savaient-ils nager ? Rien ne permet de l'affirmer. Certains sans doute par nécessité professionnelle, d'autres peut-être par plaisir ? On en sait rien. Les dossiers militaires en font parfois état, mais discrètement.
Au XX ème, l'apprentissage de la natation est devenu réalité et particulièrement après la deuxième guerre.
Pour les enfants savoir nager était indispensable pour profiter de la rivière. Les adultes d'ailleurs entretenaient une légende destinée à dissuader les plus téméraires.
Elle disait qu'une "bête à crochet" était tapie au fond de l'eau et attrapait avec le dit crochet les enfants ne sachant pas nager.
Les plus petits y croyaient sans doute.
Pour les autres, dés 6 ou 7 ans, l'apprentissage commençait. Les bouées plastiques n'existant pas, on en confectionnait avec des bottes de joncs, joncs qui proliféraient avant la pollution. On apprenait sur le déversoir ou à la petite plage.
La méthode était artisanale, empirique mais portait ses fruits.
Quand une certaine aisance donnait assez de courage au futur nageur, le test de la passerelle s'imposait...
Il s'agissait simplement de sauter depuis la passerelle du halage  et se faire récupérer par des plus grands. Une barque assurait la sécurité de surface.
On pourra contester cet "apprentissage musclé" mais force est de reconnaître qu'il fonctionnait plutôt bien et que les adultes ne s'en offusquaient pas.
Il n'existait pas de diplôme, mais l'attestation des plus grands servait de sésame aux activités aquatiques.
Il était alors permis d'aller à la pêche, de grimper dans une barque ou de se promener sur le halage quand la maréchaussée n'était pas dans le secteur. (Le halage était en effet interdit).

La baignade était donc une institution et tout l'été un lieu de rencontre. On attendait scrupuleusement trois heures après avoir mangé. Elle durait alors jusque la fin de l'après midi.
Elle avait lieu dans le "parc du Julot" (Julien Lambert) entre le déversoir et le grand pont.
Mais il arrivait qu'on dépayse cette baignade en descendant la Meuse jusque Létanne, où nous avions des copains et copines. Par sécurisé, une barque suivait le groupe de nageurs.
Les périssoires, canoës, engins flottants faisaient partie du quotidien aquatique, avec parfois des essais plus ou moins heureux, comme cette vieille barque, récupérée et réparée qui nous servit de "voilier" à Patrick Simon et moi-même.

voile

Les plus petits, se contentaient de "la petite plage",  avec interdiction de dépasser la ligne de joncs, aujourd'hui disparue après les travaux de l'Epama.

Cette tradition s'est perdue quand la pollution a rendu la Meuse "infréquentable".
Aujourd'hui l'amélioration de la qualité de l'eau relance un peu cette saine activité, bien qu'interdite par arrêté.



baignade Pouilly


La petite plage.


baignade Pouilly


Dans le parc du Julot (Julien Lambert).
De gauche à droite, Dominique Vanderesse, Marie Christine Simon (se recoiffant), Maurice Clesse, Simone Vanderesse.