ancienne eglise ph brunoL'ancienne église...

De ? à 1708



Une ancienne église ?

Avant celle que nous connaissons,il en existait une autre.
Les visites paroissiales en font état. Mais où était elle ?

Il se dit qu'elle aurait été construite par les moines d' Orval ?
Si leur implantation à La Vignette et Prouilly ne fait aucun doute, pour quelles raisons l'auraient-ils construite  ?

Quand on sait que le revenu des curés, par les dîmes essentiellement, faisait l'objet d'âpres démêlés, je n' imagine pas les moines par philanthropie, construire cet édifice et laisser les avantages au décimateur du coin.

palonceauLa réponse de Nicolas Polonceau, curé de Pouilly donne la mesure des relations que pouvaient entretenir les curés et les moines.

"Non heureusement car bien assez d'être environné des moines d' Orval, de St Hubert, de Mouzon et de Belval  qui enlèvent beaucoup et ne donnent jamais rien".



Alors cette église  ? Etait elle si vétuste qu'elle nécessitât la construction d'une nouvelle ?

En 1673, lors d'une visite paroissiale, il est noté que "La tour (le clocher) de Pouilly a besoin de réparations à la charge de l'abbaye de Mouzon". Pouilly dépendait alors de cette ville pour le spirituel.

En janvier 1698, on y enterre tout de même Charles Josseteau,  curé de Pouilly. Sa pierre tombale est dans le chœur de l'église actuelle. A-t-elle été déplacée quand fut construite la nouvelle église ? Cénotaphe ou véritable tombe ?

Son état a sans doute empiré si on se réfère à ces documents de de 1703. (AC Stenay)
C'est une demande des gens de Pouilly de louer une pâture, l'herminie, et il est dit que le montant de location sera affecté aux réparations de l'église.



location herminie 1

location herminie 2




Donc en 1703, elle était en piètre état.

De plus l'hécatombe de l'église de Tailly (08) devait être dans les mémoires ! En effet le 18/10/1697 le curé de Nouart nous apprend que "... a été decédé à l'heure des vespres sous les ruines du grenier à la nef de l'église de Tailly et enterré dans le cimetière du dit lieu... " 14 personnes. Il cite les noms des malheureux. (AD08 Tailly1658-1699 231/249)

Jacques Perard curé de 1699 à 1709 et auteur des demandes ci-dessus allait y remédier :

"Le 20 mai 1707, messire Perard et les habitants de Pouilly présentèrent une requête à l'abbé Le Tellier, grand vicaire de Reims afin d'obtenir la permission de démolir l'ancienne église, d'en bâtir une neuve plus spacieuse et d'échanger pour ce faire le terrain du cimetière d'alors contre un clos de 32 verges, appartenant à messire Louis, seigneur de Pouilly, et de prendre sur les épargnes de la fabrique une partie des fonds nécessaires à la construction de la nouvelle église. Ce dont M. le curé offrait de faire bâtir le chœur à ses frais et la communauté, la nef les collatéraux avec la sacristie et la clôture du cimetière.
L'archevêque ayant accordé par son (?)  du 15 octobre suivant, l'échange proposé s'exécuta par acte devant notaire le 30 du même mois et l'édifice projeté commença en 1708."

L'acte de décès du curé Perard indique qu'il en fut le premier bénéficiaire, alors qu'elle n'était pas terminée.


demande en 1707 d'une nouvelle èglise



On voit donc qu'il existait bien une ancienne église et un ancien cimetière mais on ne sait où.

Par contre ce clos de 32 verges est manifestement situé à l'emplacement de l'église actuelle.



Mais depuis quand existait cette ancienne église ?

Les comptes de 1362, dans "Pouillés de la Province de Reims", d'Auguste Longnon 1908, font état d'un revenu de 56 livres pour le prebytére de Pouilly et Autreville son annexe. (page 180/584), mais il n'y a pas de détail.
Le Pouillé antérieur de 1312, faisait déjà état de la même somme de 56 livres, mais Autreville y est nommée Soupy.

On en trouve trace en 1517, année de fondation d'une chapelle, dédiée à Notre-Dame et à saint Jean-Baptiste, par Jeanne d'Awamée, veuve de François de Pouilly.

La visite paroissiale de 1531 en fait état  :
"En ladite église de Poilly est une petite chapelle, fondée sous l’autorité de révérendissime seigneur (l’archevêque de Reims) et de la présentation du sieur curé (dudit lieu), annexée aux autels de Notre Dame et de Saint Jean-Baptiste. Le patron en est le seigneur Poilly."

Cette chapelle fera d'ailleurs par la suite l'objet de plusieurs procès comme le factum cité plus bas en rend compte.

Création de cette chapelle

1517 creation de deux chapelles


Et un aspect du procès qui s'y attache. Le dossier est aux AC de Stenay.


factum chapelle py
Ce document de 1685, fait état d'une brouille à propos de l'attribution des droits sur une chapelle à l'intérieur de l'église.
Il faut savoir qu'à cette époque les revenus d'une chapelle assuraient le temporel des desservants.


D'où ces procès entre ecclésiastiques.

Déjà en 1255, Fulgence Richer signalait :
"Ample et copieuse donation d'une chapelle dans l'église de Beaumont à l'autel de la sainte vierge etc."
Ce n'est pas à Pouilly certes mais on voit l'intérêt de ces bénéfices.

Le 14/12/1724, Albert de Pouilly et Marguerite Robinet, comme collateurs de cette chapelle, confèrent à Robert Gerardin, curé de Beaufort et Laneuville, "...la dite chapelle, pour jouir des prérogatifs, émoluments et revenus d'icelle...". (AD08 4 J 6 G 270(6))
Et cela, suite au décès de maître Nicolas Thiebaut, vivant titulaire de la dite chapelle et ancien curé de Montigny.











Premier acte connu.


Le premier acte de baptême connu date de 1673

François Thomas a été tenu sur les fonts baptismaux, donc sans nul doute dans cette ancienne église démolie en 1708.


premier acte de bapteme à Py


Le 15/01/1676, Marie Robinet est inhumée à l'église de Pouilly.
Les témoins sont Jean Thomas et Henry Thomas. Voir ci-dessous.

deces Robinet Marie



Le 20/09/1677, Henry Thomas "honorable homme et discrète personne..." y est inhumé.

deces henry thomas



Le 22/11/1705, Marguerite de Chamissot épouse d'Albert de Pouilly y est enterrée à 44 ans.

deceschamissot marguerite

Le 16/11/1712 c'est Anne Le Doux, vivante femme de François Blanchot bourgeois de Saint-Juvin qui y est enterrée. C'est peut être la mère du curé Blanchot. (AD55  1673-1722 194/276)

Donc on ne sait pas grand chose, si ce n'est qu'elle existait, comme le prouvent les visites paroissiales  et les documents ci-dessus...