La Meuse   La Meuse


    Un fleuve tranquille ?


La Meuse.


Son origine se trouve en Haute-Marne. Plus exactement à Pouilly-en-Bassigny, qui s'appelle maintenant Le Châtelet-sur-Meuse.
Sa source est à 409 mètres d'altitude.
Elle traverse une partie de la Haute-Marne, la Meuse, les Ardennes, la Belgique et termine son cours en Hollande après 925 km.
Elle a donc une pente théorique moyenne de 44 cm/km, ce qui n'en fait pas vraiment un fleuve fougueux.
Son peu de violence explique ses nombreux tours et détours "navigant" au plus simple.
Ainsi ne s'attaque-t-elle pas au Châtillon, pas plus qu'à la côte de Letanne.

Elle n'a rien de particulier hormis d'être considérée comme un des plus vieux fleuves du monde. Elle traverse en effet le massif ardennais formé durant le paléozoïque.
Sur le territoire de Pouilly, elle bénéficie de deux affluents, la Wame et le ruisseau d'Autreville.


Elle a un débit variable avec les saisons. La DREAL Lorraine, a étudié ce débit à Stenay entre 1963 et 2014.


debit moyen de la Meuse


Ce débit aurait pu être bien supérieur, si notre Meuse n'avait pas perdu un affluent.
En effet au quaternaire, qui a commencé il y a 2,5 millions d'années environ, la Moselle (ou petite Meuse), nous a quitté à hauteur de Toul (54)  pour rejoindre un affluent de la Meurthe.
Avant cette infidélité, elle rejoignait notre fleuve au niveau de Pagny-sur-Meuse (55).
Cette captation est encore visible sous forme d'une zone marécageuse dénommée val de l'Asne à l'emplacement de l'ancien lit de la rivière.
L'abondance de galets en provenance des Vosges, confirme l'existence de cet ancien affluent.
On en trouve jusqu'à Pouilly au niveau de résurgences karstiques. Voir la page Karst.

Son débit n'est donc plus ce qu'il devait être naguère. Et c'est sans doute une chance pour les riverains, car sans faire partie des grands fleuves, elle a de temps à autres des envies de débordement.
"La Meuse a un régime typiquement pluvio-évaporal. Les crues y surviennent lorsque de fortes précipitations, accompagnées parfois en hiver de fonte de neige, tombent surtout par épisodes multiples sur l'ensemble du bassin versant, engendrant une concomitance entre la Meuse et ses affluents". (Thomassin).
La propagation des crues est fortement influencée par la morphologie du bassin versant. Les plaines entre Dun et Mouzon sont ainsi propices à son étalement.

On pourra lire cette page dégâts des eaux, où sont relatés les grandes inondations et les noyades à Pouilly.

Un mémoire descriptif des travaux de canalisation de la Meuse de Verdun à Sedan, dressé le 25/06/1872 et conservé aux AC de Stenay est particulièrement intéressant. En effet  on peut y lire une description du régime de la Meuse.
"La Meuse coule dans une belle et large prairie presque complètement dépourvue de pente transversale et qui constitue le principal élément de richesse de la vallée. En eau moyenne et pendant la plus grande partie de l'année, elle coule à pleins bords sans éprouver de variations de niveau considérable, soit en crue, soit en étiage. Par contre les moindres crues s'étendent sur de vastes surfaces et, si elles sont bienfaisantes en hiver, elles sont au contraire désastreuses en été. De la résulte l'impossibilité, si ce n'est sur quelques points exceptionnels, d'y construire des barrages dont les remous successifs assurent le tirant d'eau nécessaire à la batellerie. C'est cette impossibilité que M. Thirion caractérisait en 1840 par ce mot "la Meuse n'a pas de bord", et qui ne permet pas de songer à y établir une navigation continue en lit de rivière.".





Les deux dernières inondations de décembre 1993 et janvier 1995 ont été dévastatrices particulièrement dans les Ardennes et ont été à l'origine le 02/07/1996 de l'EPAMA,  "Etablissement Public d' Aménagement de la Meuse et de ses Affluents".

De nombreux travaux ont été réalisés pour minimiser les effets de crue. Pouilly s'est vu doter d'un mur assez inélégant.
Mais on a évité le pire ! En effet un projet de barrage dit "Barrage de Belval" avait été envisagé.
On peut en lire plus à la page EPAMA.

La Meuse servit de limite entre la Lorraine ou le Saint-Empire germanique, et la France.
Sa contribution à la garde des frontières se voit par les fortifications faites le long de son cours. Voir cette page fortifications.
Plusieurs ponts à Pouilly permettent de l'enjamber et ont remplacé depuis l'aménagement du canal les anciens gués.
On pourra lire leur histoire sur la page ponts et écluses.

La Meuse a de tout temps été pêchée. Des générations d'habitants, (la famille Normand par exemple), ont pratiqué le métier de "pêcheur de rivière". Voir la page pêche.

La Meuse a fourni aussi de la grève. Les bancs de grève et de sable, ont été dragués jusque dans les années 60.
Ces bancs désormais à l'abandon se trouvent essentiellement entre le camping et le canal, et en dessous du déversoir.



Certaines zones sont classées Natura 2000

Natura 2000 est un réseau européen de sites naturels protégés sur la base des espèces d'intérêt communautaire qui y sont présentes. Ces sites sont répertoriés au titre des Directives Habitat et/ou Directives Oiseaux.

vegetation MeuseLe site "Vallée de Meuse - secteur de Stenay"
Complexe humide d'intérêt exceptionnel de la vallée alluviale de la Meuse, comportant des marais, des prairies inondables, des fragments de forêts alluviales, des cours d'eau lents et rapides. Il est inscrit à double titre dans le réseau Natura 2000, pour ses enjeux pour les espèces d'oiseaux et pour sa flore et d'autres espèces animales. Le Conservatoire des Sites Lorrains assure la protection par maîtrise foncière de terrains sur les communes de Pouilly-sur-Meuse, Mouzay et Stenay soit un total de 72 ha environ.
Parmi ces terrains la noue du sangsue et toute la joncheraie alentour.


La photo ci-contre a quelques années. On y voit une végétation fournie aujourd'hui raréfiée. Il est grand temps de prendre  la défense de ces zones nécessaires à la vie aquatique et ornithologique.
 

Il est dommage que ces bonnes intentions ne soient pas toujours respectées par les gestionnaires des voies navigables.
Quand arrive une période de chômage, les noues se trouvent dépourvues d'eau et la faune en pâtit.
La communication et la planification de ces périodes permettraient sans doute une sauvegarde plus active de la population des noues.

Cet état de fait dure encore en 2018. En effet le niveau de la Meuse en novembre a baissé de prés de 2 mètres. Voici ce qu'on peut lire dans  l' Est Républicain le 18/11/2018 :
Daniel Guichard, maire de Pouilly et président de la Codecom du Pays de Stenay et du Val dunois, ne décolère pas. " La baisse du niveau de la Meuse est due à VNF 08 qui fait actuellement des travaux en Ardennes, mais sans informer le maire, ni le président de la Codecom qui a la compétence environnement, Meuse et affluents ainsi que Natura 2000 ou encore le conservatoire des sites lorrains. La conséquence d’une mauvaise communication est la mortalité importante de poissons et une dégradation floristique et faunistique, les vers de vase, les papillons, les libellules… Je crains également des perturbations sur notre nappe phréatique. "
Le président de la société de pêche ajoute : "c’est un désastre écologique ; des brochets de plus d’un mètre, des brochetons, des carpes de plus de 25 kg, pour 70  %, de belles brèmes, des tanches, des écrevisses, des bouvières, des goujons… Nous avons fait une pêche électrique mercredi et nous avons sauvé environ 800 kg de poissons, mais c’est plus d’une tonne et demie de poissons qui sont morts".

On constate que le département de la Meuse est une nouvelle fois (après les travaux de l'EPAMA) considéré comme entité négligeable.


Lameuse en chômage 1

la meuse en chômage 2