armoiries Pouilly mensdorffPouilly Emmanuel

Le premier des Mensdorff.



Emmanuel de Pouilly, le premier comte de Mensdorff.



pouilly emmanuel
Fils de Louis Albert de Pouilly, il est né le 24 janvier 1777 à Nancy.


naissance emmanuel py_mensdorff

Il partit en émigration avec sa famille et passa à la solde de la Prusse puis de l'Autriche, mais sous le nom de Comte de Mensdorff afin de n'être point reconnu comme émigré.

Ce nom de Mensdorff vient d'une dépendance du comté de Roussy au Luxembourg, appartenant à son père, par son deuxième mariage avec Marie Philippine Henriette de Custines, héritière du comté de Roussy.
Il reçut le titre héréditaire de comte autrichien en 1818, et l'incolat tchèque en 1839. 

Il est aussi vice-gouverneur de la forteresse de Mayence, ainsi que citoyen d'honneur de cette même ville à partir de 1834.

Il assiste à la bataille de Valmy le 20 septembre 1792 dans le camp prussien.
Le 1er juillet 1793, il est entré au service impérial comme cadet dans le régiment des Chevauxlegers "Joseph Graf Kinsky" (plus tard DR No. 10). Son frère aîné Albert-Louis-Joseph a servi dans la DR "Prince Joseph v. Lobkowitz" (plus tard UR No. 8) et est tombé au rang de lieutenant lors de la bataille de Trebbia du 17 au 19 juin 1799.

Le comte Emanuel participe maintenant avec son régiment aux batailles dans la région frontalière franco-néerlandaise. En septembre 1793, son régiment se distingue particulièrement dans les batailles d'Avesne-le-Sec, au cours desquelles il détruit presque complètement deux cases ennemies. Lui-même (selon C. v. Wurzbach) et un caporal du régiment aurait renversé le colonel du corps libre français "Hussards de la mort".

Son régiment fut plus tard à Maubeuge et dans la bataille de Wattignies. Le comte Emanuel passa l'hiver avec son régiment à Bavay (59).

En 1794 il combattit à Landrecies, Charleroi et Fleurus, l'année suivante il se distingua à la conquête de Mannheim. Après la chute de Mannheim, le comte Emanuel a participé à une incursion menée par son maître équestre, le comte Bubna. Près de Landau, ils ont réussi à capturer le général français Meyer.
En 1796, l'escadron de son régiment a combattu en divers endroits. Le comte Emanuel s'est personnellement distingué dans les batailles de Cannstatt où il a reçu une blessure par balle à la jambe droite. Lors de la bataille de Würzburg, il a dirigé un escadron d'avant-garde ad interim. En 1797, le régiment est transféré sur le Rhin, où il ne participe à aucun combat. Ensuite, il reçut la garnison à Aurolzmünster.
En 1799, le régiment a été transformé en régiment de dragons (n° 12) et est resté en Allemagne pour le moment, où il a particulièrement bien fait ses preuves lors de la prise de Mannheim en septembre. Dans les lourdes batailles près de Frauenfeld, le comte Emanuel a été si gravement blessé à la main droite qu'il a été forcé de porter une épée et une plume de la main gauche jusqu'à la fin de sa vie.
Début octobre, son régiment fut transféré à Weil die Stadt et Eglisau, où il resta jusqu'au début de la campagne en 1800.
Il est pour ses actions militaires, très en faveur à la cour d'Autriche. Cette Autriche qui pourtant met des bâtons dans les roues aux prétentions du futur Louis XVIII, frère de Louis XVI. Cette Autriche qui n'envisage une action contre la France qu'avec la seule idée d'y récupérer des terres, comme l'Alsace ou des pprovinces du nord.

Mais Emmanuel pense d'abord à sa carrière.

Il est blessé à plusieurs reprises, monte en grade rapidement.Le 6 juillet 1809, il est à la bataille de Wagram, combat en 1812 lors de la retraite de Russie,
En 1809, le comte participa également à l'organisation de la "Légion franconienne", que le comte Johann v. Nostitz s'efforça de mettre sur pied. Après les premiers succès, la Légion fut dissoute avec toutes les autres unités similaires le 8.11.1809.
Le comte Mensdorff fut nommé colonel et commandant du régiment d'Uhlan "Archiduc Charles" (plus tard UR No. 3) en août 1810.
Il a reçu la Croix de Chevalier de l'Ordre de Marie-Thérèse pour son excellent comportement à Amberg en 1810.

Son nouveau régiment se trouvait à Gaja en Moravie après l'accord de paix et a été transféré en Hongrie (Pecsvar, Güns) en 1812, où il est resté jusqu'en 1813.

Il haïssait  Napoléon et sans doute la France. C'est d'ailleurs suite à la paix de 1812 conclue entre l'Autriche et la France, qu'il préfère abandonner sa carrière militaire.



Il épouse le 22 février 1804 Sophie Frédérique Caroline Louise, princesse de Saxe Cobourg Saafeld, née le 19 août 1778, décédée le 9 juillet 1835. ("L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes etc." de De Saint Allais 1819 dit qu'elle est née le 18 et non le 19 et que le mariage eut lieu le 23 et non le 22. Page 559 )
Ce mariage est réellement un mariage d'amour. Sophie doit l'imposer à sa  famille qui au début accepte mal cette union avec un fils d'émigré peu fortuné, catholique et étranger.
En dot, il n'apporte pratiquement rien. Son épouse sans être fortunée est tout de même plus à l'aise que lui. En fait le couple jusqu'à la fin de leur vie ne sera jamais riche et leur train de vie restera modeste, tant pas goût, que par les moyens dont il dispose. Cela n'empêchera pas les époux Mensdorff-Pouilly de donner une bonne éducation à leurs trois fils.
Par la suite, xon courage, ses talents miltaires le feront accepter dans sa belle famille et surtout il bénéficiera dans son avancement de son aide, ce qui ne retire rien à ses qualités.

En 1838, Emmanuel de Mensdorff-Pouilly acheta la seigneurie et le château de Preitenstein (à Nečtiny) en Bohême occidentale. Cette seigneurie resta la propriété des Mensdorff-Pouilly jusqu'en 1945. La nombre de décorations reçues par Emmanuel Pouilly-Mensdorff, comme on peut le voir sur son portrait, laisse rêveur...
Les ordres de ceci, de cela, les aigles de toute sortes..
Olivier Ducamp en cite prés d'une vingtaine et présente d'Emmanuel un portrait flatteur, voire obséquieux. Il reprend d'ailleurs la vieille histoire du fumeux Victor de Poliaco ! ("Les Pouilly, une famille millénaire ".  Edition 2000.).

Plus sérieusement on pourra consulter
"Tagebuch des Streifkorps unter Führung des k. k. Oberst Emanuel Grafen von Mensdorff-Pouilly ( 21/08-10/12/1813)".  Editions "k. und k. Kriegs-Archivs". (Archives de guerre impériales et royales), Dritte Folge (troisième série), III. tome, 1904, pages 251 - 314.
Il existait aussi un site KUK-wehrmacht.de mais qui a été fermé administrativement (DSGVO, l'équivalent allemand du RGPD Règlement général sur la protection des données). Il reprenait quelques élèments de l'ouvrage ci-dessus.

Mais aussi
"Les archives de famille de Pouilly-Mensdorff en Bohéme et en Moravie". Historica. Acta Universitatis Palackianae Olomucensis - Facultas philosophica. (no 27 année1996) par Slabáková, Radmila. Elle écrit :
"Les archives de famille de Mensdorff-Pouilly, déposées dans une ville de Klatovy en Bohême, n'ont jamais encore été classées. Pourtant, il est possible de diviser le fonds en trois parties, selon l'origine des pièces. Les archives originelles de la famille de Pouilly, transportées aux pays tchèques et déposées au château de Nectiny, constituent la première partie du fonds. Elles contiennent des pièces, originaux français ou leur copies, datant du 12ème au 18ème siècle.
La deuxième partie du fonds contient des papiers, provenant en général de la première moitié du 19ème siècle, d'origine autrichienne ou bohémienne, et écrits en allemand. D'une importance particulière jouissent les journaux personnels de Sophie Mensdorff-Pouilly, princesse de Saxe-Cobourg, et la correspondance abondante des membres de la famille, apparentée à presque toutes les maisons régnant sur l'Europe en ce temps-là.
La troisième partie des archives de famille de Mensdorff-Pouilly se compose des pièces isolées provenant de la deuxième moitié du 19ème et de la première moitié du 20ème siècle, c'est à dire des papiers de ces membres de la famille de Mensdorff-Pouilly qui étaient étroitement liés aux pays tchèques.
A partir d'Alexandre, fondateur en 1887 de la branche des comtes de Mensdorff-Pouilly-Dietrichstein, les papiers des membres de cette branche sont conservés dans les archives de famille de Dietrichstein, déposées dans les Archives de pays de Moravie à Brno."

Je me suis rendu en mai 2018 aux archives de Nepomuk en république tchéque et suis revenu avec près de 700 photos des papiers de la famille de Pouilly avant la révolution.
Leur étude va me prendre quelques mois, d'autant que quelques documents datent du 15e et ne sont pas de lecture aisée.

Emmanuel de Pouilly est décédé à Vienne le 28/06/1852.




armoirie mensdorff


La devise familiale des Mensdorff-Pouilly était : "Fortitudine et caritate". Son blason était d'argent au lion d'azur armé de gueules, avec et  la devise : "Sans varier."





Et son épouse, la princesse Sophie de Saxe-Cobourg-Saalfeld (morte en 1835, fille du duc François de Saxe-Cobourg-Saalfeld).
Un parti intéressant pour ce nobliaux fil d'émigrés. C'est par sa belle famille qu'il gravira les échelons.



saxe cobourg saafeld sophie

C'est aussi par les frères et sœurs de Sophie qu'il se retrouvera apparenté avec la plupart des familles régnantes d'Europe.
Léopold, frère de Sophie devient le premier roi des Belges. Sa sœur Julie épousa le grand duc Constantin, petit fils de l'impératrice Catherine II. Marie Louisa Victoria, autre sœur donna naissance à la reine d'Angleterre, Victoria.
Parmi la parenté de la famille Mensdorff-Pouilly, on trouve également les maisons royales de Portugal, Bulgarie, Prusse et Roumanie.