Année 1552
"... les mauvaises volontés de l'empereur Charles Quint envers le roi (Henri II fils de François 1er)
ne s'étoient découvert que trop tôt par la mort de Sébastien
Volgelsperg, de Mentel (Jacque Mantell) et de Volfius (Wolfius Thomas), capitaines allemands, qu'il fit
mourir leur faisant un crime de ce qu'ils avaient levé quelques troupes
pour assister le roi à son sacre.
Cette action de l'empereur irrita fort le roi de France qui ne pouvait
souffrir une puissance qui était redoutable à tous les princes, et
s'employait de toute son industrie à chercher l'occasion pour
interrompre le progrès de l'empereur.
Il fut ravi de trouver celle-ci, ayant été sollicité par les princes
d'Allemagne d'être le protecteur de la liberté germanique opprimée par
Charles Quint.
Il part au mois d'avril avec une armée de 35 000 hommes d'infanterie et
10 000 de cavalerie dont le rendez-vous était à Vitry à la tête de
laquelle était Anne de Montmorency qui s'avançant à petites journées par
la Lorraine, s'empare adroitement des villes de Metz, Toul et Verdun.
Mais à peine le roi était-il parti pour l'armée qu'il apprit avec
plaisir qu'il avait contraint Charles Quint de conclure la paix avec
les princes d'Allemagne. Et ayant appris que Marie, sœur de Charles
Quint, Reine de Hongrie et gouvernante des Pays-Bas pour l'empereur,
ravageait et brûlait la frontière de Champagne, il reprit le chemin de
la France. Le comte de Roeux ayant brûlé ... un très grand nombre de
villages et ravagé honteusement toute la Picardie, menaçait Stenay,
Mouzon afin de tourmenter ensuite à Champagne...
Ses troupes légères avaient déjà ravagé et brûlé la ville de
Beaumont-en-Argonne et les villages jusqu'à Grandpré et le 10 mai
Montfaucon qu'ils
avaient aussi ravagé.
Mais à l'arrivée de l'armée royale ils retournèrent incontinent en
Flandre et le roi pour avoir vengeance des maux que la reine avait
causés prit Chimay, Damvillers, Yvoix, Stenay et Montmédy. Et le
maréchal Robert IV de la Marck le château de Bouillon. Le roi ayant
appris à Sedan la reddition de cette place le deux juillet, il donna
ordre au maréchal de la Marck d'en prendre possession non pas à son
nom mais au nom de Sa Majesté.
Le 18 octobre l'empereur avec une armée de 100 000 hommes vint mettre
le siège devant Metz qu'il leva le 1er janvier après y avoir perdu 30
000 hommes." FR
Ce qu'on a appelé "le voyage d'Allemagne" fit perdre à la Lorraine les
3 évêchés, Toul, Metz et Verdun. Un début de démantèlement.