La préhistoire
Pouilly fut un lieu d'habitat et de passage de populations dés l'âge du
bronze.
Au néolithique on ne trouve rien. Pas le moindre silex, pas le moindre éclat.
Les cours d'eau étaient recherchés, pour l'eau justement, mais aussi pour la pêche. Ils servaient pour le transport.
La présence d'une population, peut être semi-nomade, est avérée à Pouilly.
La découverte d'une hache à ailerons en 1856 dans un champ de la ferme de La Vignette par un certain M. Lamire le prouve.
(En fait de Lamire il s'agit sans doute de La Marle Louis Edmond qui possédait la ferme de la Vignette à cette époque.)
Cette hache est conservée au musée de la Princerie à Verdun.
Une autre, trouvée en 1853 à Inor par le comte de Malartic,
de même facture que celle de Pouilly est conservée au même endroit.
Voici celle de Pouilly que Marion Stef, directrice du musée.m'a aimablement autorisé à examiner
et photographier.
Cette hache date de 2200 à 800 avant notre ère. Cette ère précède l'âge du fer.
Pour rappel le bronze est un alliage de cuivre et d'étain.
Elle est de type "gué de Grigny" Voir à ce sujet "Vienne et sa région,
plaque tournante de la protohistoire du Rhone moyen" de Gabriel
Chapotat.Publications du musée des Confluences Année 1981 19 pp. 21-28
Ces deux métaux n'existant pas dans notre région, on imagine les échanges et trocs qui avaient lieu déjà à cette époque.
Cette ère est aussi celle d'une certaine sédentarisation. On commence à s'implanter.
Une étude sur l'âge de bronze en Hollande, en fait état :
"Il y a, cependant, une chaîne mince mais claire de découvertes de
haches de Grigny allant vers le nord à partir des zones de
concentration françaises via la Meuse. La chaîne commence avec trois
découvertes dans le département de la Meuse, illustrées par Millotte
1968 (leurs numéros 103 à 105, respectivement d'lnor, Pouilly et
Verdun) à travers la vallée belge de la Meuse (province de Namur
: Matagne-Ia-Petite ; province de Liège : Flemalle-Haute ; Le Limburg
belge : Maaseik) ; le Limbourg néerlandais etc."
"Bronze age metal, and amber in the Netherland" J.J Butler & Annie Steegstra
Le mensuel no 432 de "Archéologie" de mars 2012 a interrogé Cyril Marcigny, archéologue de l' INRAP, et voici ce qu'il dit :
"Au Néolithique, dès que les sols sont épuisés, les habitants vont
s'établir ailleurs. Leurs maisons sont rarement occupées au-delà d'une
ou deux générations. Au Bronze, au contraire, il y a une plus grande
stabilité. Par exemple, à Changis-sur-Marne, en Seine-et-Marne,
plusieurs générations se sont succédées dans le même hameau pendant près
de cinq siècles. Par conséquent, pour ne pas épuiser les sols en les
cultivant, ces populations devaient savoir entretenir leurs terres.
Ainsi, elles laissaient sans doute certains champs en jachère. C'est ce
que nous indique l'organisation de leurs terres, souvent subdivisées en
de nombreuses parcelles. Ils les rendaient aussi plus fertiles en y
retirant les pierres, et peut-être en y ajoutant de la fumure, qui
apparaît à cette époque en Europe. Tout cela nous suggère que ces terres
entretenues étaient transmises de génération en génération. Une
certaine forme de propriété a même pu émerger. "
"Les populations mettent en place un réseau de chemins, qui succèdent
aux sentiers plus éphémères du Néolithique. Nous retrouvons en effet
dans les fouilles les pierres qui les garnissaient ou les fossés qui les
bordaient, voire des allées de rondins et de planches dans des zones
marécageuses du nord de la France."
Mais comment se servait on de cet outil ? La photo ci-dessous évitera un long discours :
Ci_dessous la notice d'inventaire de cette hache.
Et ce transparent qu'on mettait dans les lanternes magiques du début du XX ème présentant les outils de cette époque.
On remarquera le rasoir !
Ce transparent provient du petit séminaire de Glorieux (55) qui s'en débarrassait dans les années 60.
Les Flaviers
Plus près de nous le site des Flaviers, entre Moulins et Mouzon a été
découvert en juillet 1965. Ce site, fouillé de 1966 à 1992, fut occupé
peu après la guerre des Gaules (en 50 av. J-C)
Des monnaies, des tessons d'amphore sont de cette époque.
Au début du premier siècle après J-C en plus des trois premiers un
nouveau temple est construit. Il y fut trouvé des céramiques et des
armes miniatures, sortes d'ex-voto.
La fréquentation de ces sanctuaires est sans doute de la fin du IV ème / début V ème siècle.
L'étymologie du nom Pouilly suppose la présence d'un propriétaire romain ou gallo-romain nommé Poliacus.
Letanne
En vis-à-vis du châtillon on peut voir Létanne, qui avec Le Flavier forme un triangle de surveillance de plusieurs kilomètres.