L'électrification du village.
Cette électrification ne devrait pas être classée dans la rubrique
bâtiment, n'en ayant pas créé au sens stricte du terme.
Elle a seulement fait apparaître des fils, des poteaux, des lampes en
lieu et place des anciens réverbères.
Ces anciens réverbères à Pouilly fonctionnaient au pétrole.
Une personne tous les jours, payée par la mairie allumait ces lampes et
les éteignait, à moins qu'une panne sèche n'y mette fin.
On ne connait pas l' emplacement de ces éclairages, ni leur nombre.
L'examen de photos anciennes ne nous apporte rien.
Mais en avait on réellement besoin quand le soleil réglait la vie de
chacun ?
Le 13/01/1901 le conseil municipal adjuge l'entretien des réverbères à
Jules Guichard. Celui-ci touchera la somme de 200 francs mais devra
fournir le pétrole. Il s'arrangera pour que les lampes éclairent jusque
22:00.
Le 12/10/1902 a lieu l'adjudication des réverbères. Le conseil
municipal, en 10 articles définit clairement les obligations de
l'adjudicataire :
Art 1 L'adjudication a lieu au rabais. Le prix sera payé à la journée
ou au forfait.
Art 2 L'adjudication aura son effet à partir du 19 octobre prochain
jusqu'au 20/03/1903.
Art 3 Les lampes doivent être réglées pour brûler jusqu'à 10 heure.
Art 4 L'adjudicataire fournira le pétrole nécessaire à l'alimentation
des lampes qu'il devra toujours tenir dans un état de propreté parfaite.
Art 5 Les avaries qui proviendraient de la négligence ou de la
malpropreté des appareils seront mises à la charge de l'adjudicataire.
Art 6 Les accessoires (mèches, verre) seront fournis par
l'adjudicataire moyennant une somme de 4 francs.
Art 7 L'échelle sera mise à couvert par les soins de l'adjudicataire.
Art 8 L'administration municipale se réserve le droit d'examiner les
plaintes qui pourraient être formulées et d'y donner suite, si elle le
juge convenable, en remettant en adjudication le dit travail.
Art 9 L'adjudicataire fournira sur le champ une bonne caution qui devra
être comme lui agréée par la commission municipale.
Art 10 Le paiement aura lieu le 20 mars au plus tard.
Les adjudicataires nous sont connus par les onseils municipaux :
13/10/1901 Jules guichard est adjudicataire pour 200 Fr.
12/10/1902, Jules Guichard, pour la somme de 200 francs, qui
est adjudicataire avec Fernand Gobert comme caution
18/10/1903, Saintin Launay pour 170 francs qui obtient
l'adjudication avec Isidore Adolphe Launay, son grand père, comme
caution.
16/10/1904 Sainain Launay et Isidore Launay comme caution.
07/10/1905 Arsène Ambroise Champenois avec Simon Lucien Camille
Maurice comme caution.
14/10/1906 Saintain Launay avec Justin Lequy comme caution.
20/10/1907 Saintin Launay pour la somme de 172 francs,
avec Édouard Gobert comme caution.
18/10/1908 Saintain Launay pour 200 Fr.
17/10/1909 c'est un Lequy, sans doute le même que ci-dessous, pour
170 francs avec Drappier (certainement Émile Auguste) comme caution.
16/10/1910 toujours un Lequy pour 200 Fr et Drapier comme caution.
08/10/1911 Lequy pour 145.00 Fr. et un Bestel comme caution.
13/10/1912 Lequy albert pour 220 Fr.
En février 1924 le conseil municipal demande que Pouilly soit compris
dans le syndicat d'électrification des cantons de Montmedy et Stenay.
Le 11/10/1924, le maire propose l'électrification de la commune. "Le
conseil, ouï les explications données par son président, considérant
que
l'électrification de la commune rendrait de grands services à la
culture et aux particuliers, considérant que l'usine génératrice de
Pouilly procèderait aux travaux d'électrification à des prix
abordables, soit environ 28000 francs, décide de procéder à l'étude des
dits travaux, à l'établissement des plans et devis etc.".
En janvier 1925, la société des Papeteries de Stenay et Pouilly
"...s'engage à électrifier Pouilly pour la somme de 28000 francs, à
fournir le poste de transformation dans son usine de Pouilly, à fournir
la basse tension (110 v) dans la partie agglomération du village et un
fil d'éclairage communal avec 15 lampes de rue... Considérant en outre
que la société précitée, fait avec la commune un engagement de 30 ans,
qu'elle s'engage à vendre le courant au même prix que le syndicat
Stenay-Montmedy. Décide d'accorder la concession etc.".
50 % seront versés avant le commencement des travaux, le solde à la
mise sous tension.
En janvier 1925, le conseil adopte l'idée d'un emprunt de 125 000 fr
pour un ensemble de travaux : bâtiments communaux et eaux 40 000,
électrification de la commune, 30 000, établissement d'une chaussée
insubmersible vers la gare 50 000, le téléphone 5 000 francs.
Le 12/07/1925, le conseil considérant que la distribution publique
d'énergie électrique dont la concession communale est demandée par M.
Pethe, directeur de la société des papeteries de Stenay et Pouilly, est
non seulement utile mais indispensable et ce en raison de la longueur
du village, des nombreuses rues et ruelles partant de la voie
principale et aboutissant à des habitations, du danger que présente la
Meuse dont la traversée se fait par deux ponts situés sur le chemin de
la gare; que non seulement cette concession appelée à rendre de
réels services au point de vue de l'éclairage public, conviendra à la
culture en permettant à celle-ci de l'utiliser dans la marche des
batteuses, concasseurs etc.
Le conseil émet donc l'avis qu'il y a lieu d'accorder au pétitionnaire
l'autorisation qu'il sollicite.
Le 03/10/1925, le conseil doit refuser la demande de concession
formulée
pour la distribution d'énergie par la sté Est Electrique de
Charleville, cette distribution ayant été confiée à la société des
papeteries de Stenay et Pouilly.
La convention de concession signée entre la mairie et les papèterie le
23/11/1925, est approuvée le 27/10/1926 par le préfet de la Meuse.
Dés 1925 des particuliers adhèrent déjà à l'électrification de leurs
maisons. Joseph Anatole Gobert (1856-1935) souscrit un abonnement de 5
ans dés le
08/08/1925
pour 3 lampes auprès de la "Société anonyme des papèteries de Pouilly
et Stenay".
Ce n'est pourtant que le 21/03/1927 que l'ingénieur en chef des
ponts-et-chaussées adresse en copie, au maire "...l'autorisation que
j'ai
délivrée à la date de ce jour, pour l'exécution du projet de
distribution d'énergie électrique présenté par la Société des
papeteries
etc.".
Finalement l'installation est réceptionnée le 20/05/1927 par Henri
Gerardin ingénieur adjoint T.P.E. des ponts et chaussés
Un courrier du même ingénieur, en date du 28/05/1927, adressé au
directeur des papèteries, l'autorise "à lancer le courant dans les
conducteurs de la ligne HT Stenay-Pouilly du réseau BT de Pouilly.".
Le 18/10/1932, M. Victor Pognon demande au conseil municipal
l'établissement d'un "bec d'électricité" (sic) au moulin.
L'électrification de l'école a fait l'objet d'un devis par les
"Papeteries de Pouilly et Stenay", du 30/12/1937. Sans doute un
complément à l'installation d'origine, vu la modicité du devis.
Le conseil du 05/01/1952 autorise à faire poser une lampe publique au
coin de M. Jonet pour éclaire le lieu dit "Cour du château".
Electrification des écarts.
L'électrification des fermes sera beaucoup plus tardive sauf pour la
Wame.
Le projet est lancé le 25/02/1954 par la mairie.
Le 19/07/1956, un
courrier du "Service du Génie Rural" chiffre l'opération à
4134211 francs pour La Vignette et les deux fermes de Prouilly. Ces
travaux seraient financés par une subvention de l'état, un prêt du
crédit agricole et une participation des propriétaires.
Le 20/081956 la société Forclum (contraction de force (FORC) et lumière
électriques (LUM)) se charge des travaux. Cette société née en 1897,
fait maintenant partie du groupe Eiffage sous le nom d'Eiffage-énergie.
La commune indemnise les propriétaires des terrains sur lesquels sont
implantés les poteaux.
Le 22/12/1957 les travaux sont terminés.
La Wame exploitée par M. Dumont est rattachée au syndicat
d'électrification de l'arrondissement de Sedan. M. Dumont dans un
courrier du 16/01/1932 demande à la municipalité de prendre en charge
une partie du coût de la construction de la ligne qui s'élève à 15000
francs. Je n'ai pas trouvé la réponse.
La fin de l'indépendance énergétique.
Un courrier du
08/05/1961 de l' EDF, rappelle au maire que la concession avec les
papeteries de Stenay a été transférée à EDF en vertu de la loi du
08/04/1946 sur la nationalisation de l'électricité et du gaz.
Les travaux envisagés sont la création d'une ligne moyenne
tension et un transfo de 40 KW.
Le 16/02/1962 c'en est fini de notre alimentation par la centrale du
village.