Les mairies et la poste
De 1789 à 1845
On ne sait exactement où se trouvait la maison communale quand en
1792 l'enregistrement des NMD fut confié aux autorités municipales.
Très certainement dans une salle du château, car on sait qu'au retour
du baron de Pouilly le
28/09/1792, (retour éclair), les conseillers l'y attendaient.
"M. de Pouilly haussait les épaules en visitant toutes
les salles.Enfin ils arrivèrent à celle où se tenaient les
conseillers, pas très rassurés et qui se levèrent à leur entrée ". Pour
plus de détails voir la page
retour
du sgr de Pouilly.
Elle fut sans doute utilisée jusqu'en 1845.
De 1845 à 1852
La mairie achète une maison à usage de mairie et école en 1846
Le budget de 1846 fait en effet état dans le chapitre 2, dépenses
extraordinaires, ligne 157 de frais d'acquisition de maison pour usage
communal, pour la somme de 8773.81 fr. (AD55 3 O 821)
Il existe
bien une maison, dite la
maison
blanche qui est qualifiée de bien
communal sur un ancien cadastre. (voir photo).
Elle est située pile devant l'église, ce qui correspondrait
assez bien à l'esprit antireligieux de l'époque. La municipalité
dispute le
pouvoir du clergé.
Mais tentons de reconstituer l'historique de cette maison.
Déjà vers 1450 il était question d'une maison blanche, mais rien ne
peut l'identifier. (charte de la maison de Pouilly-Cornay)
Le cadastre de 1829 permet d'établir que cette maison appartenait à
Jean-Baptiste Auguste Meurant (1780-1845) qui habitait Laneuville. Il
s'agit de la parcelle 997.
Il n'habitait pas Pouilly et devait sans doute louer cette maison.
En effet le 19/12/1833, Jean-Nicolas Bertrand déclare la naissance de
Joséphine Bertrand, sa fille
qu'il a eu de Catherine Huillemin. On note qu'elle a accouché dans la
"maison blanche".
Mais cette maison fut sans doute vendue par M. Meurant car on apprend
le 22/07/1845 que :
"La commune de Pouilly est autorisée suivant le vote émis dans une
délibération de son conseil municipal en date du 26/11/1841 et
24/04/1842, à acquérir des sieurs Armand Berton, Remy Gabriel Georges
et Jean
Thomas, moyennant la somme de 7 750 francs un bâtiment dit La Maison
Blanche, destiné au service de l'école primaire et à l'établissement de
la mairie".
On sait qu' Armand Berton était menuisier quand nait sa fille Elisabeth
Félicie le 26/04/1833. Il est originaire de Freneuse en Seine-Maritime.
Comment arrive-t-il à Pouilly ? Il est alors marié à Marguerite
Henriette Rennesson originaire de Stenay.
Remy Gabriel Georges est brasseur, distillateur. Il est originaire de
Mouzon où il est né le 01/08/1780. Il entre dans la famille des
meuniers par son mariage avec Anne-Marie Adnesse.
Quant à Jean Thomas par déduction ce ne peut être que celui né le
11/03/1781
et qui décédera le 13/08/1854. Les autres homonymes ne rentrant pas
dans cette fenêtre de dates. Il est marié à Marie Jeanne Fauvelet vers
1802.
Je n'ai pas encore recherché plus avant au niveau du cadastre, ce qui
permettrait d'identifier la vente faite par M. Meurant.
Le budget de 1849 fait apparaître l'entretien d'une horloge pour la
somme de 25 francs. Ce ne peut être qu'une horloge communale puisque
l'église n'en possédait pas. Mais alors où était-elle ?
Celui de 1850 signale en dépenses extraordinaires l'achat d'une horloge
pour 820,70 francs.
En 1851, 250 francs sont engagés pour "Grosse réparation à l'horloge de
la commune", puis de nouveau pour 30 francs.
En 1869 la commune achète un drapeau national pour 170 francs. Elle
avait déjà fait l'acquisition d'un buste de l'empereur (Napoléon III)
La mairie de 1852 à 1917
Par la suite
fut construite celle qui brûla le 02/02/1917. Elle regroupait la mairie
mais aussi l'école des garçons.
Elle avait été achevée le 12/03/1852. comme l'indique le procès
verbal de réception définitif des travaux.
Elle était dotée d'une salle d'asile dont l'achat de mobilier coûta en
1852, 60 francs.
Avec l'incendie de 1917, partirent en fumée les archives de Pouilly.
On peut raisonnablement penser que l'incendie fut accidentel et non
volontaire. Les Allemands n'avaient début 1917 aucune raison valable de
se priver de ce bâtiment.
.
Elle
est connue par bien des cartes postales, avant et après l'incendie.
On ne sait où les services de mairie continuèrent leurs fonctions. Sans
doute à l'école de fille en face...
Le 31/01/1920 le maire en réunion de conseil signale que "...par suite
des pluies persistantes et des vents violents qui ont sévi sur notre
contrée, les bâtiments communaux, endommagés sérieusement par la guerre
ont subi de graves atteintes et qu'il est extrêmement indispensable de
procéder à leur reconstruction et réparation définitives si on veut les
conserver".
"Le conseil après en avoir délibéré, considérant que les bâtiments
communaux d'une très grande valeur menacent ruine de toutes parts, que
la mairie et ses dépendances, l'école, le logement de l'instituteur, la
remise à pompe, le tout formant un seul bloc a été incendié le
02/02/1917, qu'à cette époque, il aurait été possible de les réparer,
mais qu'à la suite des tempêtes qui ont sévi, les murs ouest, tout en
pierres de taille s'est effondré, et que le murs sud étant devenu un
danger public la commune a été obligé d'en demander la démolition."
Le conseil demande donc au préfet et aux services compétents
l'autorisation de reconstruire ces bâtiments et souhaite une avance de
300 000 francs, imputable sur l'indemnité de dommages de guerre.
Et il fallut donc la reconstruire, ainsi que l'école de garçon.
Un projet du 27/03/1922 envisageait de l'installer dans l'ancienne cour
du château, entre le presbytère actuel et la ferme Baulard, qui
appartenait alors à une veuve Wendling.
L'inspecteur d'académie, par un courrier du 23/02/1922, estima que la
présence d'animaux de fermes, de matériels agricoles etc. ôtait à ce
lieu toute praticité et sécurité pour les enfants.
Le conseil sollicita donc lors de sa réunion du 12/08/1922,
abondant dans le sens de l'inspecteur, la reconstruction de la
mairie-école à sa place primitive.
La session du 06/01/1923 approuve les plans de reconstruction de la
mairie et demande que ce soit fait au plus vite "...afin d'éviter de
plus grandes détériorations des restes de l'ancien bâtiment ayant
primitivement servi à cet usage..."
Si on interprète cette dernière recommandation du conseil municipal, on
peut penser que la nouvelle mairie fut remontée sur les restes de la
précédente.
Le 23/08/1924, le conseil approuve les plans et travaux pour la mairie
et l'école de filles.
Le reconstruction de la mairie s'élève à 201 161,61 francs et les
travaux de l'école à 57 558,61 francs. Le montant des dommages de
guerre
accordés sont eux de 252 000 francs.
En janvier 1925 le conseil adopte l'idée d'un emprunt de 125 000 francs
pour un ensemble de travaux : bâtiments communaux et eaux 40 000,
électrification de la commune, 30 000, établissement d'une chaussée
insubmersible vers la gare 50 000, le téléphone 5 000 francs.
La mairie de 1925 à nos jours
Elle fut donc
reconstruite au même endroit et aussi monumentale pour un si
petit village.
Elle mesure en effet prés de 20 mètres sur 12, avec un "clocher"
bien visible et plus esthétique que celui de l'église ou même de
l'ancienne mairie.
Il faut dire aussi qu'en plus de sa destination première la mairie a
annexé d'autres services, tels que les pompiers, un endroit pour
distiller, une salle de garde pour les vagabonds etc.
L'entretien de cette nouvelle mairie et de ses dépendances fait l'objet
d'une réunion du conseil municipal (Conseil municipal du
09/06/1925)
En 1925, le nettoyage et la démolition des cabinets d'aisance situés
sur la place publique, sont adjugés à Octave Bestel. Les résidus de
démolition sont mis sur le chemin de la Coupe. (Conseil municipal du
09/06/1925 art 31)
Munie d'une horloge à poids de marque Gugumus, elle a été électrifiée
suite à l'accord du conseil municipal du 11/05/1958.
En 1999 elle sera remplacée par une horloge nouvelle génération avec
mise à l'heure automatique etc. L'horloge Gugumus d'origine existe
oujours dans le clocher de la mairie comme on peut le voir sur les
photos, mais quel est son avenir ?
Quand en 1940 l'école de garçon en face, en dessous de l'école, fut
détruite elle accueillit une salle de classe, où tous les niveaux
étaient regroupés.
Un poêle à bois chauffait comme il pouvait la salle. Cette situation
dura jusqu'à la reconstruction de l'école en 1953.
La grande salle de la mairie retrouva alors sa vocation première de
salle de convivialité, pour les mariages, les bals et autres
amusements, tel le cinéma hebdomadaire,
Cette salle fut par la suite agrandie quand le bureau du maire et
autres annexes repassèrent coté
poste.
Le logement de la poste, fut ensuite loué, puis un logement fut créé à
l'étage pour être mis en location.
On pourra voir sur cette page la liste des
maires
ayant administré Pouilly.