Saussette Jean Baptiste Édouard
Il est né à Pouilly, à la Ruelette précisément, le 19/02/1844 de
Marie Anne Saussette et d'un père inconnu. (AD55 1843-1852 36/369).
On trouve son dossier aux AD08 série U.
Le procureur le 08/02/1864 nous apprend qu'il est fils naturel, non
marié, ouvrier de fabrique, mais qu'il exerce fort peu sa
profession... Il habite à Sedan.
Il ne sait ni lire ni écrire.
Il mesure 1.655 m, cheveux et sourcils châtains, barbe naissante châtain, visage oval etc.
Il a déjà été condamné pour abus de confiance et vol simple le
20/12/1859 et 03/12/1861, la première fois à 1 mois et la seconde à 6
mois de prison.
Si bien que le juge en cour d'assise ne le loupe pas pour sa troisième incartade !
Son dossier du bagne précise : "...pour avoir la nuit à l'aide
d'effraction (sic), commis un vol d'argent dans une maison servant
d'habitation, crime commis en 1864...". (Archives nationales
d'outre-mer)
Il écope de cinq ans de travaux forcés le 19/04/1864.
Il
arrive au bagne de Toulon le 20/05/1864 avec le matricule 16166 mais
sur l'extrait des matricules des chiourmes de Toulon il porte le numéro
13833.
Voilà donc notre Saussette à 20 ans, enfermé au bagne de Toulon où il
commence à purger sa peine.
Son dossier nous apprend qu'il est "Détaché de la chaîne le 05/09/1865
et embarqué pour la Guyane sur le transport La Cerès, parti le même
jour" par ordre du préfet maritime en date du 03/09/1866.
Pourquoi cette aggravation de peine ? Sans doute par une conduite jugée peu exemplaire pour un condamné.
En effet le 20/04/1865 il ramasse 15 jours retranché (le mitard) pour inconvenances envers un sous-adjudant (sic)
Le 04/06/1866 on lui inflige 10 coups de corde pour acte de bestialité sur un chien.
Finalement libéré il ne reviendra pas en France.
Il s'établit à Mana mais reste célibataire. Il est ouvrier dans une mine d'or.
Il décède à "Placer Paul Isnard" le 09/01/1882 à trois heures du
matin, sans doute de maladie. Il avait 38 ans et non 48 comme le dit la
transcription de décès. (AD55 1883-1892 131/185).
(Un placer est un endroit où les alluvions aurifères d'un fleuve se déposent.).
Lien avec Jean Baptiste Édouard Saussette :
Mais on le trouve également parent avec les Guichard d'en haut comme d'en bas, avec les Vivier, Lambert etc.
Cette condamnation nous apparait maintenant démesurée. Pour un vol même avec récidive, quelle serait la condamnation actuelle ?
Mais elle aurait pu être assortie d'une exposition en effigie en place
publique, comme cela était arrivé à un certain Louis Dhautel le
19/02/1839 à Rethel.
"...L'exécuteur de jugement criminel a attaché à une potence à ce
destinée, et en ma présence, un écriteau portant en caractères gros et
lisibles la condamnation du nommé Louis Dhautel, accusé convaincu de
vol qualifié, condamné à cinq années de travaux forcés et une heure
d'exposition et autres peines accessoires...".