Les
pompiers
Des volontaires...
Les sapeurs-pompiers
Une circulaire du 06/02/1815, émanant du ministre de l'intérieur invite
les préfets à créer dans chaque commune un service de secours contre
l'incendie.
Une loi du 22/03/1831 autorise les communes à former une partie de leur
garde nationale en corps de sapeurs-pompiers.
Il existait à Pouilly un corps de sapeurs-pompiers volontaires.
La date de création de ce corps ne nous est pas connue, mais le préfet
autorise la commune à payer 1065 fr à Laurent Lesieur de Sedan, pour
la fourniture d'une pompe le 05/05/1832.
Le marché avait été passé le 25/02/1832. Elle fut réceptionnée par Max
Ryss, ingénieur mécanicien domicilié à Pouilly, le 02/05/1832.
"La section des sapeurs pompiers de cette commune ayant amené au champ
de manœuvre la pompe à incendie que M Lesieur de Sedan avait envoyée
sur la demande du maire en janvier 1832. J'ai procédé à la visite
scrupuleuse de cette machine et de ses accessoires etc."
Dans le procès verbal de réception, il est noté que la manœuvre a eu
lieu avec les conduits anciens et non les neufs. On peut donc supposer
qu'une pompe précédente existait, et ce ce fait un corps de sapeur
pompier avant 1832.
Le budget de 1849 comporte une ligne "Encouragements aux pompiers" pour
66 francs. Cette ligne se retrouve sur les budgets suivants.
En 1851 dans les dépenses supplémentaires apparait "Achat de tuyaux de
pompes" pour 80 francs.
En 1852 c'est la "Réparations aux fusils des pompiers" pour 23 francs.
A quoi pouvaient bien servir ces fusils ? On disait qu'en cas
d'incendie de cheminée, un coup de fusil tiré dans celle-ci, soufflait
le feu. Mais je ne l'ai jamais vu faire.
En 1862 l'équipement des pompiers absorbe 198,20 francs.
En 1864 et 1865,160 francs de tuyaux pour la pompe.
Le tambour des pompiers se voit attribuer en 1865 pour l'année 1864 un
traitement de 15 francs. En 1869 c'est le clairon qui bénéficie de 15
francs.
De nouveau des tuyaux pour la pompe et 2 écharpes pour 48 francs en
1865.
En 1869, 80 francs de réparation des tuyaux.
En 1880 le 6 juin la ville de Sedan organise un concours de manœuvre de
pompes à incendie et un festival de gymnastique. Je ne sais si les
premiers pompiers de Pouilly se déplacèrent, mais la société musicale
de Pouilly
fut de la fête. (Petit Ardennais du 14/05/1880)
Le 27/10/1887, un feu éclate à Létanne vers 19:15 chez M. Ravigneaux.
En un instant tout fut enflammé et on ne put sauver que quelques
meubles et un cheval... lorsque les pompiers de Beaumont sont arrivés,
le danger était conjuré. Les pertes sont évaluées à 7 500 francs"
(Petit Ardennais 03/11/1887)
L'Est Républicain du 05/12/1901 nous apprend François Augustin Stevenot
de Pouilly est distingué en tant que sapeur pour 30 années de service
et ayant fait preuve constamment de dévouement. (JO 03/12/1901 page
7513)
Réunion du conseil municipal du 20/09/1919.
"M. le président signale à l'assemblée l'opportunité d'organiser le
corps de sapeurs-pompiers et fait connaître qu'aux termes de l'article
3 du décret du 10/11/1903, toute commune qui veut obtenir
l'autorisation de former un corps de sapeurs-pompiers doit :
- Justifier qu'elle possède un matériel de secours suffisant ou les
ressources nécessaires pour l'acquérir.
- S'engager à subvenir, pendant une période de 15 ans au moins aux
dépenses énumérées à l'article 36 de ce décret etc.
Il rappelle en outre que d'après l'article 33 du décret du 10/03/1903,
l'uniforme des corps de sapeurs-pompiers, dans les communes où il est
obligatoire et dans celles qui en votent facultativement la dépense,
est celui qui a été déterminé par le décret du 14/06/1852 etc.
Le conseil délibère à ce sujet et :
- Demande l'organisation du corps de sapeurs-pompiers de la commune
- Invite le maire à faire parvenir à l'administration supérieure, comme
pièce justificative un état certifié du matériel de secours que possède
la commune.
- Prend l'engagement de subvenir pendant cette période de 15 ans aux
dépenses énumérées à l'article 36 du décret du 10/11/1903 etc.
Il sera donné annuellement la somme de 30 francs à chaque
sapeur-pompier.
Le nombre de pompiers sera de 15, cadres compris.
L'Est Républicain du 29/08/1912, nous apprend qu'un Gobert a été nommé
lieutenant à Pouilly. Mais quel Gobert ?
Le 18/12/1920, le conseil décide d'utiliser les 1400 francs mis à la
disposition de la commune pour l'achat de matériel d'incendie. Cette
commande est passée à la maison Charton et Colin de Nancy.
Le 23/04/1921, le conseil demande une avance (10427 francs) sur ses
futures indemnités de dommages de guerre, pour l'achat de matériel de
lutte contre l'incendie. Il note que "... depuis l'incendie du
12/12/1920, les quelques tuyaux que l'on supposait encore bons ont été
rendus inutilisables ayant éclaté sous la pression de l'eau, qu'en cas
de sinistre il serait impossible de sauver quoi que ce soit...".
Le 07/10/1921, le conseil "...considérant que la commune pas suite du
don fait par la Croix-Rouge américaine, par l'intermédiaire de M. Warin
de Stenay, est en possession d'une somme de 3500 francs...", la somme
est affectée à l'habillement des sapeurs-pompiers.
"Le feu a entièrement consumé un hangar en bois et carton bitumé situé
dans un jardin appartenant à M. Dempine Onésime.
Quand les pompiers et les habitants arrivèrent avec la pompe, le feu
qui n'avait duré que 20 minutes avait fait son œuvre ; comme aucun
danger ne menaçait les habitations, on dut se borner à noyer les
décombres.
Les pertes sont évaluées à 100 francs pour le hangar qui contenait un
buffet, une brouette et une charrette de paille. On ignore la cause de
l'incendie." (AD08 Petit Ardennais 26/06/1923 3/4)
Le 23/03/1925, le conseil vote la somme de 412 francs pour l'achat
d'une échelle à coulisse de 10 mètres.
Chaque année le conseil municipal vote des budgets pour l'entretien,
l'achat, le remplacement etc. du matériel d'incendie.
L'habillement des pompiers n'est pas oublié.
Le 18/07/1929, un incendie à la ferme de Prouilly oblige les pompiers
d'Inor à se déplacer. La commune d'Inor demande alors à celle de
Pouilly de prendre à sa charge les frais occasionnés pour le transport
de la pompe et le rafraichissement des sapeurs pompiers. Le conseil du
03/11/1929 refuse.
"Le Peuple : Organe quotidien du syndicalisme" du 19/07/1929 cite
l'incendie, mais sans donner d'autres précisions.
Le JO du 02/07/1936 page 6931 nous apprend que des sapeurs de Pouilly
ont reçu la médaille d'argent pour avoir fait preuve de dévouement.. Il
s'agit d'Aristobule Georges (1884-1975) et Rose Collard (1891-1971)
Félix Granger (1887-1952) lieutenant à Pouilly, reçoit quant à lui la
médaille d'honneur.(Jo de la même date page 6924)
Le 28/05/1948 le conseil municipal autorise le maire à faire l'achat
d'une moto-pompe et contracter un emprunt de 500 000 francs.
Les pompiers de Pouilly étaient tous volontaires.
Les manœuvres et l'entrainement avaient lieu sous la coupe.
Le dernier responsable fut Marius Maingot (1924-1999)
La pompe se permettait parfois quelques caprices, mais Marius était
mécanicien et elle ne résistait pas longtemps.
Ces manœuvres se terminaient au café, comme il se doit.
Les pompiers en grande tenue étaient au monument aux morts le 11
novembre et aux principales manifestations politiques ou religieuses.
Sauf lors du baptême de la deuxième cloche où M. La Marle note que
"selon le désir de monsieur le curé, les pompiers n'ont
pas revêtu leur tenue...". On se demande encore pourquoi. Il s'agit du
curé Garry.
En 1972 les pompiers durent intervenir sur deux feux dans des fermes.
Celle de Pierre Georges dans le village qui fut fortement endommagée.
Le propriétaire arrêta d'ailleurs son exploitation.
Et celle de La Wame en août 1972.
Quelques incendies de friches au Châtillon et au Sangsue les occupèrent
également.
Et puis la centralisation des appels et des moyens a fait que ce corps
de pompiers a disparu.