le beau militaire   L'armée


    La grande muette !


L'armée, la grande muette, la pourvoyeuse de cimetières et charniers.


On pourra regarder la page des militaires. Il en fut quelques uns qui par vocation ou devoir, disparurent dans des guerres qui ne les concernaient pas.

La guerre comme le cheval serait la plus belle conquête de l'homme...
Elle lui a permis de s'étendre, d'asservir ses voisins, occire les rebelles et mal-pensants, assouvir le carriérisme de certaines "ganaches" etc.
Après avoir ruiné un pays, elle donne du travail pour le reconstruire aux nantis qui s'en repaissent.
Ce fut le cas pour les dommages de guerre, l''industriel qui a armé les belligérants de tout bord, l'artisan qui a gonflé ses devis pour reconstruire la France, le commerçant ou le cultivateur qui s'est livré au marché noir par patriotisme (Le dicton : Autant que les boches n'auront pas donnait bonne conscience)

J'ai le souvenir d'une grande-tante qui affirmait en parlant de la jeunesse qu'elle voyait défiler en 68 : "Il leur faudrait une bonne guerre !"  Doit-on en conclure que cette personne n'avait rien compris, ou que la guerre faisait partie des choses de la vie. Je n'ai pas la réponse...

La guerre enfin a fait avancer la science, la médecine, a régulé la démographie, donné de l'espace vital et forgé un caractère national !

Tant pis si au passage, les pauvres, les faibles, ceux qui n'avaient rien demandé disparaissaient dans ces folies meurtrières.
De religion, d'expansion, de convenances personnelles, tous les historiens, tous les états, royaumes etc. les ont justifiées au hasard de leurs époques, de leurs appartenances politiques, religieuses ou nationales.
Le sabre s'est allié au goupillon.
Le "Gott mit uns"  teuton, les croisades du moyen-âge, les guerres de religion, Dieu, (lequel au juste ?) est mis à contribution dans tous nos conflits.
Et voir d'anciens combattants faire bénir leurs drapeaux par un curé, est aussi navrant d'un côté du Rhin que de l'autre !
Le Jihad ne l'est pas moins qui fait exploser quelques illuminés au nom d'Allah.

Un tas de balivernes savamment entretenues par des historiens sectaires et aux ordres, tentent de justifier tout cela :
Roncevaux et ses Sarrasins (en fait des Basques).
Charles Martel et les arabes (une vaste fumisterie)
Jeanne d'Arc et les Anglais, alors que la France n'était pas plus française qu'anglaise, juridiquement parlant à cette époque. Et Jeanne d'Arc pas lorraine.
La Lorraine ne deviendra française qu'après la nomination d'un Stanisłas Leszczyński parachuté par son beau-père Louis XV et que l'Allemagne et la France se disputeront.  (Au juste, Clovis, Charlemagne étaient-ils français ?)
La liste est longue.

On glorifie ceux qui se sont sacrifiés pour la patrie, la liberté, sans doute à juste titre. Mais il n'est pas certain que le héros, ait souhaité cette fin glorieuse !
Certains peut-être, comme ce sergent Fricasse, qui écrit dans "Journal de marche du sergent Fricasse 1792-1802" : "C'est au lit d'honneur qu'il faut voir nos guerriers, pour apprendre la différence qui existe entre les hommes libres et les esclaves. Les valets des rois expirent en maudissant la cruelle ambition de leurs maîtres. Le défenseur de la liberté bénit le coup qui l'a frappé; il sait que son sang ne coule que pour la liberté, la gloire et pour le soutien de la patrie". Du Déroulede avant l'heure ! On veut bien croire que la révolution a donné du courage aux sans-culottes, mais quand Fricasse écrit cela, il est revenu vivant du carnage, ce qui libère les envolées patriotes.
Plus près de nous, quand on relit les lettres de poilus, on s'aperçoit que l'enthousiasme n'était pas au rendez-vous. Cet état d'esprit ne les a pas empêché de faire leur devoir. Mais vraiment, tenter de nous faire croire qu'ils partaient au casse-pipe avec le sourire tient de la désinformation.

Les seules "guerres légitimes" sont celles contre une agression injustifiée.
Mais "le sang sèche vite en entrant dans l'histoire" et on oublie facilement certaines guerres honteuses :
Nos génocides vendéens, puis napoléoniens, les conquêtes coloniales, le désastre de 1870, la décolonisation, (pardon le maintien de l'ordre !).
Sans oublier les ravages du Palatinat par des gens comme Turenne, Louvois, si on veut remonter un peu plus loin.



Quoiqu'il en soit, nos ancêtres, volontaires ou non, sont partis à la guerre. De paysans ou artisans on les a transformés en machines à tuer légalement. Imaginons nous, nos grands-parents psychopathes, tueurs à la baïonnette, sans un lavage de cerveau et un abrutissement par l'alcool avant de monter au casse-pipe ?
Seules l'émulation de groupe, la peur; la haine pouvait entrainer ces gens vers le meurtre légal sans leur donner mauvaise conscience.
Certains ont eu le courage de résister à cette folie. Les mutineries de 1917, les désertions et plus près de nous les objecteurs de conscience sont là pour nous le rappeler.
Honte à eux, à leurs familles, pour ne pas avoir fait leur "devoir" ! Les fusillés pour l'exemple furent des boulets à traîner pour des familles après 14/18 et avant que l'armée reconnaisse que ces meurtres n'étaient finalement pas justifiés.

Les guerres se terminent toujours par une paix. pourquoi ne pas commencer par elle ?



Il n'y eut pas toujours une armée nationale.
Pour le "troupier de base", ce fut tout d'abord une obligation vis-à-vis de son seigneur. En échange de sa protection, on se devait de l'accompagner. On devait également monter des gardes. L'ost était un devoir.

On levait les troupes au moment des conflits. Seuls certains régiments possédaient un noyau de soldats de métier. Les mercenaires étaient légions et se vendaient aux plus offrants.
Les propriétaires de régiment, se devaient de l'entretenir à leurs frais. Le non-paiement de la solde (sol, solde, soldat, même étymologie) était souvent compensé par le droit de pillage en cas de victoire.
En fin de guerre ou en hiver (on ne se battait pas en cette saison) ces troupes n'étaient plus soldées et partaient en bandes écumer les campagnes. Les écorcheurs ont laissé à Pouilly de bien tristes souvenirs.

Puis on rechercha des volontaires, par enrôlement. Des "sergents recruteurs" faisaient miroiter le prestige de l'uniforme, les gaîtés de l'escadron, saoulant à l'occasion le futur militaire qui apposait une croix en bas de son engagement. A jeun, le pauvre bougre, n'avait plus aucun recours. Les "gaîtés de l'escadron" l'attendaient !

Jean Pierre Rorive dans son ouvrage "Les affres de la guerre sous Louis XIV" (Editions Jourdan ISBN 978-2-87466-613-1) a parfaitement décrit les conditions de vie des soldats de l'ancien régime :
"Les périodes d'oisiveté alternant avec le surmenage, l'insécurité permanente, l'angoisse des sièges, le manque de lien familiaux pour beaucoup, les mœurs à la fois violentes, frustres et débridées du temps, les contraintes des règlements disciplinaires et les éventuelles punitions humiliantes en cas d'infraction, la misère, mais aussi l'esprit de corps poussent les troufions (sic) à boire leur maigre solde pour oublier un instant, ensemble, leurs conditions de vie. L'ivrognerie multiplie les actes d'indiscipline et de violences, exutoire d'une agressivité stimulée par la cohésion du groupe. Si on ajoute les insuffisances de l'intendance, les rétributions aléatoires, l'absence presque totale de casernes, l'on comprend mieux la désertion, les pillages, les voies de fait incontrôlable dans les maisons ou le peu de résistance héroïque"

enrolement château Lamotte tilly

Ce tableau conservé au château de Lamotte-Tilly (10) montre ce type d'enrôlement.

"Pendant la guerre de succession d'Espagne, sous prétexte de lever des miliciens, on faisait enlever dans les campagnes les vagabonds, les voleurs, les vauriens, et, à leur défaut des hommes non mariés, de 18 à 40 ans, pour les incorporer dans l'armée active". ("La vie militaire sous l'ancien régime" Albert Babeau 1890 T1 p 33)
Ces engagements étaient parfois nécessaires. Un cadet de famille ne pouvait prétendre à l'héritage réservé à l'ainé. S'il ne rentrait pas dans les ordres, l'armée pouvait lui assurer un semblant de carrière.

On trouvait aussi des enfants. Ils ne combattaient pas mais comme tambour, ils se trouvaient sur les champs de bataille. Joseph Bara (1779-1793) en est l'exemple le plus connu. Le rôle de ces enfants est parfois mal défini.
Se trouvaient également à la suite des armées, les vivandières et cantinières, souvent femmes de soldat, mais parfois à leur compte. Elles étaient chargées du blanchiment, de la vente de nourriture et alcools etc.
Et bien sûr les prostituées qui de tout temps assurèrent le "repos du guerrier". N'oublions pas que les derniers BMC (Bordel militaire de campagne) existaient encore en 1995 à Kourou en Guyane. Un proxénète local avait même porté plainte pour concurrence déloyale !
Toute cette population civile, si elle était admise, voire défrayée par l'armée, ne rentrait pas dans l'état des régiments. Leur mort nous est bien souvent inconnue et ne facilite pas les tâches du généalogiste...



Les milices royales ou provinciales

Les milices existaient déjà au moyen-âge, mais elles étaient "locales". Les villes, villages les entretenaient.
En 1688, sur l'initiative de Louvois, le roi (Louis XIV) créa les milices provinciales. Chaque paroisse devait fournir un ou plusieurs miliciens, qui étaient tirés au sort parmi les hommes valides, entre 16 et 40 ans, célibataires, de bonne constitution.
Fournis et équipés par les communauté, ces miliciens s'exerçaient à la guerre sans abandonner les cultures des campagnes (Voltaire 1753, t2,XXIX, p 285). Mais parfois ils étaient réunis pour des périodes de 10 jours à un mois et devaient abandonner leur village
Cette obligation n'était pas du goût de nos ancêtres. Tocqueville écrit : " Il suffit de considérer la multitude de procès verbaux de maréchaussée qui remplissent les cartons d'une intendance, et qui tous se rapportent à la poursuite de miliciens réfractaires ou déserteurs, pour juger que la milice ne se levait pas sans obstacle".
Par ordonnance royale du 27/02/1726 les milices de France formaient 100 bataillons de 12 compagnies 50 hommes chacune, soit un total de 60 000 hommes


La garde nationale, (en gros des civils militarisés) fut instaurée à la révolution et dura jusqu'à sa dissolution en juillet 1871. C'était une force supplétive de l'armée.

Puis ce fut la conscription avec son tirage au sort, particulièrement injuste. Le riche pouvait se faire remplacer par un plus pauvre.
Il existait des "agences de placement" pour ceux qui étaient en recherche de remplaçants. Un contrat notarié entérinait l'affaire.
On peut lire dans "Le propagateur" du 10/05/1848 : "M. Mayer, agent d'affaires, rue de la préfecture, 22, à Mézières, ayant fait opérer tous les remplacements de ses  assurés compris dans le contingent de 1847 prévient les pères de famille qui voudraient faire remplacer leur fils, qu'il tiendra à leur disposition, des remplaçants jusqu'au 9 mai courant. M. Meyer offrira les garanties exigibles"
Le remplaçant était parfois de la maison ou du village, le valet ou le fils d'un paysan endetté.
Certains en ont fait quasiment une profession, se réengageant plusieurs fois et se constituant un pécule pour le retour à la vie civile.
Ainsi Auguste Léon Touchet, est le remplaçant de Marie Adolphe Jules Pilard né à Pouilly le 11/09/1847, marchand de draps. Touchet est né à Paris le 23/12/1835 et exerçait la profession de papetier. Il est incorporé le 11/01/1853 puis fait les campagnes d'Afrique 1856 à 1859, d'Italie 1859 à 1860. Il est sur le vaisseau Turenne du 01/02/1862 au 25/02/1862. Il participe à l'expédition malheureuse du Mexique de 1862 à 1864  De 1866 à 1867 il est à Toulon et le 21/10/1868 il est incorporé au 1er régiment d'infanterie de marine comme remplaçant de notre Pilard. Finalement il s'en tire puisque 22/01/1876 il se marie à Paris avec Josephine Louise Touchet (archives_AD075EC_V4E_02630 acte 52)
Il reçoit une pension militaire de sergent d'infanterie de marine en 1875 de 480 francs, pour 20 ans 7 mois et 19 jours de service et 13 ans 1 mois et 22 jours de campagne. Il se retire à Cherbourg. (Bulletin des lois no 802 décret no 6926 page 1030)

A Pouilly Alexis Xavier Guichard se fit ainsi remplacer en 1867.
Mais aussi ce Jean Baptiste Gobert, le fameux fondateur des galeries Réaumur. A sa décharge, il faut dire qu'il s'enrôla durant la guerre de 1870.
On trouve aux archives les registres matricules des soldats bons pour le service, depuis la classe 1867 (donc ceux nés 20 ans auparavant)

Les appelés de 1867 à 1900 sont sur cette page.

Voir aussi, mais avec moins de détails, les appelés d'avant 1867


Et enfin le service obligatoire qui brassa les populations jusqu'à son annulation le 22/02/1996 sous la présidence de Jacques Chirac, pour une  armée professionnelle.
La première guerre avait entrainé une mobilisation générale. Durant cette période se développa un esprit de corps, de fraternité qui se traduisit par la création des organisations d'anciens combattants. Les "Croix de feu" par exemple mais aussi "La Cagoule" de sinistre mémoire.
Plus folklorique fut la naissance d'un argot des tranchées, hermétique à ceux qui n'avaient pas vécu cet enfer, mais qui a laissé bien des traces dans notre langue actuelle.
L'entre deux guerre (les années dites folles) vit l'armée se reconstituer et quelques malchanceux, en plus de leur service, repartirent dans la foulée pour la drôle de guerre et ensuite la "vraie" (Quand ils ne furent pas faits prisonniers...)

Ce passage obligé commençait par la sélection. Les jeunes allaient à Stenay où ils étaient examinés sous toutes les coutures, après avoir tiré un numéro d'ordre.
On y était mesuré, pesé, évalué etc. et suivant le cas déclaré apte ou non au service.
Les jeunes gens qui étaient réformés, certes ne partaient pas à l'armée, mais subissaient l'humiliation de n'être pas tout à fait des hommes. Car un homme se devait de connaître les agités de l'escadron... Ceux qui y allaient étaient considérés comme bon pour le service et surtout bon pour les filles !
Les filles que le jeune soldat découvrait souvent pour la première fois au hasard d'un BMC (Bordel militaire de campagne) comme les conséquences sanitaires qui suivaient ! Jacques Brel a fort bien résumé cette expérience en chantant "Au suivant"

Le nord meusien fut longtemps rattaché au centre de recrutement de Mézières, puis à la Meuse, où les trois jours se faisaient à Commercy.

Après la deuxième guerre et jusqu'à cette date les jeunes y compris les sursitaires, se devaient de passer un certains temps sous les drapeaux ou partir en coopèration.

Venait donc "l'invitation" à se rendre dans telle ou telle caserne ou base aérienne. Et là commençaient les classes à apprendre à marcher au pas, le maniement d'arme, le parcours du combattant, subir les vaccins tel le TABDT, les corvées,les gardes, les défilés, présentations au drapeau  et autres joyeusetés.

On se demandait chaque jour : "à combien au jus ? et la réponse venait du décompte de jours à tirer encore.
Tous les deux mois une nouvelle classe arrivait. Les "Bleus" étaient bien sûr l'objet de quelques remarques ou vexations, quand ce n'était pas du bizutage, pourtant interdit, mais toléré par quelques sous off nostalgiques...
Les chansons de corps de garde allaient bon train.
Voici la plus soft :
"La quille viendra, les bleus restr'ont pour laver les gamelles
La quille viendra les bleus restr'ont pour laver les bidons etc. "
D'autres beaucoup plus osées faisaient état de la sexualité, de racisme, de xénophobie.

Chacun tentait de "tirer au cul" et attendait le père Cent et la quille.
Le "père Cent" est en fait une parodie d'annonce d'un décès, 100 jours avant la libération tant attendue, qu'on envoyait à ses amis, parents, petite amie etc.
La quille quant à elle représentait la fin du service. L'origine de l'expression viendrait du nom d'un bateau ramenant des bagnards ayant fini leur peine, mais je n'en suis pas certain.


Pour beaucoup c'était la première grande sortie du domaine familiale. C'était aussi l'apprentissage de la discipline et parfois d'un complément de scolarisation. (Dans les années soixante, le taux d'illettrés était encore conséquent)
Ce fut aussi parfois l'initiation au tabagisme, voire à l'alcoolisme.
Les Troupes, cigarettes équivalentes aux Gauloises étaient distribuées chaque quinzaine, et le foyer du soldat fournissait la Kronenbourg à un prix dérisoire. Les créateurs des rations (le viatique du combattant ! ) n'avait pas oublié la petite bouteille de gnôles et les cigarettes

Pour certains malheureusement ce fut le service en Allemagne et les guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie.
Mais c'était aussi le temps de nos vingt ans et quelques décennies plus tard un sujet de conversation entre anciens.
On oublie vite les mauvais moments !

La durée du service a varié :
1793 - Réquisition permanente sans limitation de durée
1798 - La loi de Jourdan du 19 fructidor an 6 institue la conscription durant 5 ans des hommes 20  à 25 ans.
1802 - Service de 5 ans. Le remplacement est autorisé. Tous les jeunes gens âgés de 20 ans sont appelés au Chef lieu de canton devant la commission de recrutement. Après les exemptions prévues par la loi on procède au tirage au sort de ceux qui vont former le contingent requis (Archives - Série R), d'où l'origine de l'expression "tirer le bon numéro". Le remplacement n'est pas rendu par amitié mais fait l'objet d'un contrat, souvent notarié, où le fils d'une famille aisée achète son remplaçant.
1818 - Service de 6 ans
1824 - Service de 8 ans
1832 - Service de 7 ans
1855 - Le remplacement n'est plus possible, mais moyennant une somme de 2500 F. de l'époque, on peut être racheté et par la suite exonéré.
1868 - Service de 5 ans pour la moitié du contingent par tirage au sort et de 6 mois pour les autres (remplacement autorisé)
1872 - Service obligatoire et universel de 5 ans; le remplacement est supprimé. On peut être dispensé de service pour cause de soutien de famille, métier d'enseignant, ...
1889 - Service de 3 ans
1902 - Service obligatoire et universel de 3 ans. Les sursis pour études, charges, sont institués.
1920 - Service de 12 mois
1923 - Service de 18 mois
1935 - Service de 18 mois ou de 2 ans
1945 - Service de 1 an ou de 15 mois
1946 - Service d'1 an
1950 - Service prolongé à 18 mois
1956 - 1962 Guerre d'Algérie: Maintien sous les drapeaux jusqu'à 30 mois
1959 - Service de 2 ans
1965 - Service de 16 mois
1970 - Service de 12 mois
1991 - Service de 10 mois
1992 - La loi du 4 janvier 1992 confirme la durée du service national à 10 mois, 16 mois pour la coopération et 20 mois pour les objecteurs de conscience. Le régime des reports permet de gérer son départ de 18 à 27 ans.

Le président Chirac ayant aboli le service obligatoire, l'armée devient de métier. Les interventions hors de France (les OPEX) sont maintenant affaire de spécialistes.
En 2018 il serait question de rétablir un service militaire basé sur le volontariat...
 
En conclusion, ce service militaire pose bien des problèmes au généalogiste. La grande muette est avare de renseignements.
La piétaille était peu; mal ou pas comptabilisée. Les JMO de la première guerre citent parmi les morts, les officiers, parfois les sous-officiers, mais rarement le 2e classe
Les guerres antérieures encore moins. Combien de nos ancêtres ont disparu sans laisser de trace ?
Qui se souciait de comptabiliser les morts napoléoniens de Russie, de la guerre de Crimée ou de la conquête de l'Algérie ?
Les archives de Vincennes conservent quelques renseignements mais leur accès est difficile, pour ne pas dire réservé.
Parfois un curé, un militaire consciencieux envoyait un acte de décès quelques années après, et nous découvrons alors un de nos aïeux décédé en des endroits qu'il n'avait jamais espéré voir...


Cas particulier
La milice, créée le 30/01/1943, fut une sorte d'armée aux ordres de Vichy et des nazis. Supplétifs de la Gestapo, les miliciens participèrent à la traque des juifs, des réfractaires au STO, des résistants..
Les français enrôlés dans des unités SS allemandes, soit par idéologie anti-bolchévique soit par bêtise. A Pouilly, malheureusement, certains franchirent le pas.
Les Malgré nous, alsaciens contraints ou volontaires de servir dans l'armée nazi.

Il est difficile de considérer ces cas particuliers comme relevant de l'armée au sens "noble" du terme.