Bal de Renoir   Le bal


Rassembleur et matrimonial...

Le bal

Les peintres flamands peignaient déjà les danses populaires.
Les violoneux et joueurs de flutiaux sur une  estrade menaient le bal et nos aïeux se démenaient en habits de fête et en sabots.
Les noces étaient l'occasion de ces plaisirs que la religion n'approuvait guère quand elle ne les condamnait pas.
Plus près de nous, le gouvernement de Vichy a tenté d'interdire ces manifestations populaires, car responsables "de rapprochement des corps et d' un érotisme diffus", bien éloignés de la régénération morale souhaitée...
 
Mais le bal n'était pas qu'un simple divertissement. Il avait une fonction sociale. Ce pouvait être pour la fête du village ou pour la fin de travaux collectifs ou encore pour honorer une corporation, comme celle des pompiers.
Dans les villages il avait aussi un rôle matrimonial. Combien de couples se sont formés au hasard d'une danse ?
C'était en effet l'occasion d'être plus proches physiquement, de pouvoir converser malgré la musique, et en dépit de la surveillance de mères méfiantes !
La jeunesse organisait souvent ces festivités. Les entrées et les boissons alimentaient sa caisse.
On faisait le tour du village (les aubades) en musique, sur un chariot, quêtant à chaque maison tout en arrosant l'évènement ! Les retours étaient parfois délicats.
La musique, de qualité variable, ne retirait rien au plaisir des danseurs.
Les fins de bal pouvaient être mouvementées. Querelles après boire, histoire de filles ou de villages, donnaient l'occasion de se défouler.
Mais tout cela se limitaient à quelques horions sans gravité.

Le rôle social du bal déclinera peu à peu avec les sorties en boîte et les danses "individuelles". Le contact entre partenaires n'existe plus. Ce contact qui était parfois le prélude aux amourettes, voire plus si affinités.
Le bal devint ringard ; tangos, marches, valses et autres pasos rejoignirent le rayon des antiquités.
Désormais c'est un disc-jockey qui officie, le nombre de décibels garantissant la "qualité musicale"
Autres temps, autres mœurs.
Mais c'est sans doute ce que pensaient déjà nos anciens quand débarquèrent, le rock, le twist ou autre jerk.

A Pouilly pour la fête (qui se tenait le 11 novembre, jour de la Saint Martin) et jusque dans les années soixante, c'est un "homme orchestre" qui faisait danser la population. Raymond Drouard jouait de l'accordéon mais en même temps de la batterie, pendant que Françoise Launay, sa femme, chantait.

Sur les photos ci-dessous d'entre les deux guerres, on voit que la qualité du parquet n'arrêtait pas les couples.
Mais habituellement le bal se tenait dans la salle de la mairie.


bal 1

bal 2


Claude Garin (1932-2017) n'a pas su identifier les danseurs.

A noter que les bals furent interdits en mai 1940 par un gouvernement qui se prétendait moralisateur. Dix ans plus tard, l'église tentera d'interdire certaines danses jugées trop lascives comme la valse ou le tango !