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Une victoire pour rire... Ou un sursaut national ?


Valmy, une victoire pour rire ou un sursaut national ?


La monarchie n'existe plus.

Les prussiens envahissent la France sans grandes difficultés. Longwy  le 23 août, Verdun le 2 septembre tombent...
Verdun d'ailleurs avec une facilité qui lui sera par la suite reprochée. Cela vaudra à la Meuse entre autres choses de retrouver sa préfecture excentrée à Bar le Duc.
Les coalisés se voient déjà à Paris.

Ils sont aidés en cela, mais petitement par les armées des émigrés. En effet les alliés tels l'Autriche, l'Angleterre, la Prusse etc. ne voient pas d'un mauvais œil ce qu'ils pourraient tirer d'un démantèlement de la France soit coloniale, soit des provinces de l'est comme la Lorraine et l'Alsace. Les immigrés, Condé, le futur Louis XVIII, le duc d'Enghien etc. sont donc soigneusement tenus à l'écart de toute décision militaire d'importance.
On peut lire à ce sujet l'ouvrage d' Ernest Daudet "Histoire de l'émigration". (C' était le frère d'Alphonse Daudet.)

On verra quand même le seigneur de Pouilly se payer le culot de revenir dans son village. (lire ce retour)

A Paris on proclame la patrie en danger et on en profite pour massacrer quelques prisonniers début septembre.

Dumouriez et Kellermann bricolent quelques armées et se retrouvent sur le plateau de Valmy, le 20 septembre 1792 devant le duc de Brunswick (l'auteur présumé du fameux manifeste)
En présence 47000 patriotes et 34000 prussiens.

L'infanterie prussienne monte à l'assaut et se heurte à une résistance inattendue.
On échange quelques boulets (20000 parait il coté français...)  on se tue 300 patriotes et 200 Prussiens .
L'ennemi, plus vaincu par la diarrhée due aux raisins verts rapinés dans les vignes  se retire.
Le mauvais temps aggrave ce qui est présenté coté français, comme une déroute.

Quelle victoire ! Mais qui aurait pu être complète si nos deux généraux avaient mis à profit cette débandade sanitaire !
On les soupçonnera d'ailleurs par la suite de trahison.

La retraite est ensuite négociée. La débandade accentuée par un épisode climatique affligeant, la maladie s'installe.

Et tout le monde rentre en ce qui est maintenant l'Allemagne, mais qui était alors un puzzle de petits "états". Il faudra attendre 1870 pour voir se conforter une notion de Pays dans ce qu'on appelait alors, la Pusse, le Palatinat, la Bavière etc.

On soupçonnera aussi Brunswick, soudoyé par Danton... Danton qu'on soupçonnera  d'avoir volé les bijoux de la couronne et soudoyé le dit Brunswick pour qu'il se retire.
On envisagera également les croyances occultes du chef prussien.
Les liens maçonniques entre généraux ennemis seront aussi évoqués.
Plus prosaïquement, le démantèlement de la Pologne commencé par la Russie et l'Autriche exigeait des troupes présentes sur le terrain pour participer à la curée. La France et les désirs revanchards des émigrés devenaient secondaires.

Enfin un tas d'explications qui ne nous donnent pas la clé de cette victoire dérisoire.

On pourra lire l'ouvrage de Jean Paul Bertaud " Valmy la démocratie en arme" Folio histoire Isbn 978-2-07-045186-9
C'est un livre fort documenté, mais dont la lecture n'est pas simple. Le texte est en effet touffu, la casse change plusieurs fois par page etc. Mais ce n'est que mon avis.

A voir aussi le livre de Bernard  L. Boisantais, "La bataille de Valmy n'a pas eu lieu". Editions France Empire.1967.

A noter que Goethe, l'écrivain allemand était sur place auprès du duc de Saxe Weimar et en a relaté le déroulement.
Exceptées trop de digressions, son ouvrage "La campagne de France", explique assez bien la déconvenue des armées prussiennes et émigrées.

Le moulin de Valmy fut détruit le soir même de la victoire, à la demande de Kellermann, car c'était une cible parfaite pour l'ennemi.
Un autre fut achevé en 1947 puis détruit par la tempête de décembre 1999. Enfin un dernier fut reconstruit à l'identique.


moulin de Valmy

Il reste de cette bataille le souvenir du "Sursaut National"
Sursaut que le FN a voulu exploiter lors de la campagne présidentielle de 2006, ce qui lui fut heureusement refusé.