Gilles François Alfred
Il né à Donchery le 23/12/1829 de Jean Benoit Alfred Gilles et
Elisabeth Sophie Maréchal. (AD08 Donchery 1821-1847 222/592)
Ordonné prêtre le 21/05/1853, il est nommé le 25 vicaire à Gondrecourt
puis curé de Pouilly
du 26/12/1854 à 01/1907.
Le journal "L'univers" du 22/10/1869 nous apprend qu'il participe pour
75 francs à la souscription pour le concile, qui commencera le
08/12/1869 et qui verra Pie IX demander et obtenir l'infaillibilité du
pape. C'est déjà ce Pie IX qui avait défini le dogme de l'immaculée
conception. Gilles était sans doute un bon curé mais pas un
visionnaire...
Le curé Gilles a sans nul doute œuvré auprès les soldats décédés à
Pouilly après la bataille de Beaumont en 1870.
Il déclare la mort de sa mère Elisabeth Sophie Marechal le 25/11/1875.
(AD55 1873-1882 60/177).
En 1895 il est chanoine honoraire.
En 1902 il répond à "L'inventaire général des paroisses" dont on pourra
lire quelques extraits sur la page
visites paroissiales.
Il a fait l'objet d'une surveillance par l'administration, comme tout
ecclésiastique rémunéré par l'état, Sa fiche ne nous apprend rien
concernant ses opinions politiques ou sa docilité vis à vis du
gouvernement.
Il prend sa retraite en janvier 1907.
Le JO du 31/05/1906 no 147 page 3716, nous apprend que par décret du
29/05/1906, il touche une pension avec jouissance au 01/01/1906, de 975
francs pour 52 ans de service. C'est sans doute lui qui détient le
record de longévité dans l'exercice sacerdotal à Pouilly.
Malgré la loi de séparation de l'église et de l'état, le conseil
municipal lui rend hommage :
"Le 19/01/1908 la délibération du 19 janvier dernier autorisant la
location du presbytère n'ayant pas été approuvée. Le conseil décide de
conserver à sa disposition cet immeuble comme les autres bâtiments
communaux et d'en constituer gardien M. l'abbé Alfred Gilles, prêtre en
retraite, en reconnaissance d'un demi-siècle de services ininterrompus
rendus par lui à toutes les familles de Pouilly et de ses libéralités
envers les pauvres et les malades de la commune pendant 52 ans.".
Décédé le 24/05/1911 à Pouilly, Il est inhumé, à sa demande, le 27
au pied de la croix du cimetière. Mais il fallut une délibération du
conseil pour accepter que sa concession soit perpétuelle.
Son successeur Adolphe Auguste Bontemps est
déclarant du décès. (Le maire, Camille Vivier précise scrupuleusement
qu'il était célibataire !).
On remarquera que le socle de la croix qui domine sa tombe, a été
criblé de balles pendant une des deux guerres.
Les détails de sa vie et de son inhumation font l'objet d'un acte dans
les archives paroissiales de Pouilly, conservées aux AC de
Stenay. Etaient présents les curés de Stenay, Mouzay, Inor, Olizy,
Beaumont, Moulins, Nepvant, Beaufort, Wiseppe, Laneuville,
Bras-sur-Meuse, Lerouville et bien sur le curé Bontemps. C'est dire la
notoriété dont jouissait le curé Gilles.
On peut imaginer sans peine que la population de Pouilly devait être
largement représentée.
Le "Bulletin du diocèse de Reims" 1911 année 44, no 1, page 271, fait
état de sa mort et rappelle qu'il "...était bien connu des paroisses
ardennaises voisines de la Meuse et qu'il prenait part volontiers à
leurs fêtes religieuses et leurs réunions...".
Il a fait l'objet d'une image pieuse sur laquelle est indiqué
qu'il a "beaucoup œuvré pour le rétablissement de l'église de Pouilly
dans son état primitif, son embellissement. En mourant il a laissé son
orgue aux curés ses successeurs et légué aux pauvres un important
capital dont la rente sera employée à les assister.".
(article d'un journal retrouvé à la bibliothèque de l'évêché de Verdun,
mais sans date ni origine).