Les visites paroissiales et enquêtes pastorales.
L'intérêt de ces documents n'est plus à démontrer.
Rédigés au plus prés des réalités, depuis le moyen âge jusqu'à nos
jours,
ils sont sources de renseignements non seulement sur la vie religieuse
mais aussi sur la démographie, les coutumes, les fêtes, la moralité
etc.
(On pourra lire "Travaux et enquêtes pour un répertoire des visites
pastorales". Revue d'histoire de l'église de France 1969 Vol 55 no 154
page 49 à 67).
Pouilly jusqu'à la révolution a fait partie du diocèse de Reims et de
ce fait ces visites sont à rechercher aux AD51. Une copie partielle se
trouve aussi aux AD08.
Les doyennés de Mouzon-Meuse et celui de Mouzon-Bar ont été formés par
ordonnance de Mgr l'archevêque de Reims du 22/02/1760.
Antérieurement ces deux doyennés n'en formait qu'un sous le nom de
doyenné de Mouzon.
Le "Pouillé de la province de Reims" tome 6, partie 1, publié par M.
Auguste Longnon, nous apprend que Pouilly et Soupy avant 1312 avait 56
livres de revenu.
"Parrochia de Pooilleyo est de imperio, fundata in honore B. Martini,
et ibi est succursus ecclesia de Soupi, fundata in honore B. Lamberti.
Patronus : Abbas Mosomensis"
Pouilly et Autreville rapportait 56 livres de dîme en 1362
Sur cette page, sans trop entrer dans les détails nous pourrons lire
les principales questions et réponses des enquêtes.
Celle de 1673 est intéressante car elle nous donne un aperçu des mœurs
des curés dans l'évêché de Reims.
Nous devons ces renseignements
à Charles Maurice Le Tellier, archevêque de Reims, à
l'âge de 29 ans et frère de Louvois, ce
qui explique son avancement dans la carrière ecclésiastique.
Dans ses "Registres et journaux", il note
ses impressions sur les paroisses de son diocèse et leurs desservants.
Visite de 1531
C'est la plus ancienne connue et la plus ennuyeuse à lire.
En voici quand même la traduction.

En la paroisse de Poilly, [pouillys], sont trois hameaux et
deux églises à savoir l’église de saint Martin
de Poilly qui est la principale et l’église
Saint Lambert de Souppy soit de Autreville, [alteravilla]
qui est succursale, et le hameau des Moulins
dont les habitants sont paroissiens et reçoivent
les sacrements dans ladite église de Souppy.
Il y a aussi audit village des Moulins le prieuré
de Saint Hubert des Ardennes où est un doyen
qu’il n’a visité. Le curé de ladite paroisse
est le sieur
Michel Vachot qui
y réside et en est le
desservant. Le patron en est l’abbé de Mouzon,
et les gardiens à Poilly sont
François
Berthe et
Jean Nepvee, et en la succursale
Jacques Robin
et
Ponsard Lescuyer.
En ladite église de Poilly est une petite chapelle
fondée sous l’autorité de révérendissime seigneur (l’archevêque de
Reims) et de la présentation
du sieur curé (dudit lieu), annexée aux autels de Notre Dame et de
Saint Jean-Baptiste.
Le patron en est le seigneur Poilly.
On apprend donc que le curé était
Michel Vachot, en fait
Michel Vacher que nous trouvons
comme
curé
de Pouilly. Il assiste comme témoin au testament de Jean de Pouilly
le 16/05/1528. Il est aussi cité dans un acte du 28 juillet 1540.
Visite de 1673
L'église a été visitée le 28/07/1673 comme le
relate les "Registres et journaux" de Charles Maurice Le Tellier,
archevêque de Reims.
On y apprend que :
"M. Charles Josseteau âgé de 32 ans est prêtre du diocèse. (En marge il
est qualifié d'honnête homme)
Un secours Saint-Lambert d'Autreville.
La tour (le clocher) de Pouilly a besoin de réparations à la charge de
l'abbaye de Mouzon.
350 communiants en tout.
Ce curé a deux vicaires. Un nommé François de Villers, prêtre de
Trêves, âgé de 26 ans, demeure près de lui.
L'autre Jean Liégeois, prêtre du diocèse demeure au secours.
Ordonné que des deniers de la fabrique on achète une aube et un
surplis. C'est pour Pouilly.
J'ai fait appeler les religieux de Mouzon et je les ai fait amener
devant les paysans que tous ensemble de concert ils réparent la tour de
Pouilly.
(Gallica 65,66/158)
Visite de 1686
"Saint Martin est le patron
La fabrique a des revenus"
"La dîme appartient au curé entièrement des deux coutures de Letanne et
d'Autreville. La 3 ème couture diminué de sa part, le curé en prend 5.
Les 4 autres gerbes se partagent en valeur entre les révérends de
Mouzon, de Belval, de saint Hubert et la fabrique. Le curé donne un
muid
de f (roment) , 1 muid d'orge, 1 muid d'avoine aux révérends de Mouzon,
1 muid de froment à Mrs de saint Hubert, 8 setiers d'orge, 6 de froment
au maître d'école.".
Concernant les réparations de l'église :
"La tour (le clocher) est en mauvais état et va tomber et a toujours
été entretenue par M. l'abbé de Mouzon.".
Le revenu de la cure est de 1300 livres.
Mr Charles Josseteau de Reims, 44 ans est curé depuis 16 ans.
Il y a une chapelle fondée sous .......... et mis dans .... bap
40 livres de revenu. Elle est à la maison du sgr de Pouilly. Une messe
par semaine possédée ... Mr Jacques Amb.... de Trêves âgé de 28 ans.
M. Pierre Maboise du diocèse de Liège âgé de 32 ans, 3 ans comme
vicaire.
Il y a un secours appelé Soupy où les habitants d'Autreville et Moulins
vont à la messe. Il y a une demi lieue.
Le village est du ressort de Varennes.".
C'est assez mal écrit et je n'ai pu déchiffrer certains mots...
Visite de 1703
" M. Jacques Perard natif de Buzancy, âgé
de 39 ans est curé de Pouilly depuis le 16/10/1699 .
Il avait été curé de Douzy.
Le revenu est de 1600 livres.
M. l'abbé de Mouzon nomme au bénéfice.
Communiants à Pouilly 250, à Soupy 50, à Moulins 200.
Point de nouveaux convertis.
La fabrique de Pouilly a 150 livres sur des terres et prés.
Visite de 1710
"Saint Martin de Pouilly
Saint Lambert de Soupy
Saint Lambert de Moulins ses secours.
M. Philippe François de Pouilly natif du dit Pouilly âgé de 47 ans. En
possession du 18/11/1709
Le revenu est de 1800 livres
M. l'abbé de Mouzon nomme au bénéfice.
Décimateur
A Pouilly M. Lefebvre principal décimateur, mrs les abbés de saint
Hubert et de Belval et les religieux de Mouzon"
Visite du 09/06/1718
C'est Robert Poncelet, curé de Raucourt qui par ordre de Mgr de Mailly
archevêque Duc de Reims etc. se met à visiter les paroisses du doyenné
de Mouzon.
"Le 09/06/1718 jour indiqué pour la visite.
L'église de Pouilly est neuve. Il n'y manque rien d'essentiel.".
Louis Thuot y est cité comme vicaire. (AD08 G 269 (1))
Visite de 1730
"Le curé donne 200 livres au vicaire de Moulins.
De plus il est chargé de plusieurs préciputs consistant en 32 setiers
de froment, 20 de seigle et 12 d'avoine...
Il y a à Pouilly deux hameaux composés chacun de 3 maisons qui
dépendent d'Orval.
Il y a une fondation de 100 livres pour une maîtresse d'école. Cette
fondation étant trop modique elle passe au maître qui est chargé.
Il y a une chapelle à Pouilly. revenu 70 livres, une messe par
semaine.".
Visite de 1747 , la venue d'un grand ponte : Hyacinthe Le Blanc.
Ce Hyacinthe Le Blanc est sacré à Rome le 18/04/1728, évêque de Joppé,
près Jérusalem où bien sûr il ne mettra jamais les pieds. (Almanach
royal année 1742 page 51)
Poste honorifique "...dans les missions orientales et occidentales,
avec la qualité de vicaire apostolique...".
Voici le résultat de sa visite. (AD08 4 J6 G 270 (6))
"Hyacinthe Le Blanc par la grâce de dieu et l'autorité du st siège
apostolique évêque de Joppé, vicaire général de son altesse monseigneur
Armand Jules prince de Rohan, archevêque duc de Reims, premier pair de
France, nous sommes rendus de Mouzon pour continuer nos enquêtes et
nous sommes rendus à Pouilly chez le sieur Henry Billet curé de cette
paroisse.
Et l'après midi à cinq heure, 26 ème jour du mois de juin le
sieur
Henry Billet accompagné de son clergé et des marguillers est venu nous
prendre au presbytère où nous étions logés, d'où nous nous sommes
transportés processionnellement à l'église.
Le sieur curé nous a reçu à la porte en observant le cérémonial
accoutumé au son des cloches et nous a présenté l'eau bénite.
Ensuite nous nous sommes rendus dans l'ordre ci-dessus au pied
du maître autel et après y avoir adoré le très st sacrement, nous avons
visité le ciboire, le soleil et la boîte du saint viatique que nous
avons trouvés conformes aux saints canons comme aussi les fonds
baptismaux et les confessionnaux. Nous avons observé que la pierre
bénite qui est sur l'autel de la chapelle saint Sébastien n'était
marquée d'aucune croix, ce qui faisait doute de sa bénédiction.
De là nous nous sommes transportés à la sacristie avec les sieurs curés
et marguilliers pour visiter les ornements où nous n'avons trouvé
qu'une seule chape fort simple et fort usée servant à l'usage de M. le
curé.
Et ayant demandé aux marguilliers à voir les comptes, ils nous ont
répondu qu'il restait encore quatre comptes à rendre des années
précédentes que nous avons engagés le sieur curé de recevoir dans le
courant de cette présente année.
Au surplus ayant étendu notre visite à tous les autres objets nous
avons remarqué que le linge servant à l'usage de l'église n'était pas
suffisant et qu'il y manque quelques surplis.
De là nous nous sommes transportés au cimetière avec les prières
ordinaires pour les morts.
Nous l'avons trouvé en règle hors la porte dépitée qui n'est pas fermée.
Enfin ayant rempli tous les objets portés par le rituel, nous avons eu
la satisfaction de trouver le tout en bon état.
Et afin qu'il soit pourvus à ceux qui sont mentionnés au présent procès
verbal, nous avons ordonné qu'il serait mis à la diligence du sieur
curé et des marguilliers une pierre bénite à l'autel de la chapelle de
saint Sébastien et que jusqu'à ce temps on cesserait d'y célébrer les
saints mystères.
De plus nous avons ordonné qu'il serait mis incessamment à la porte du
cimetière les fermants nécessaires pour la tenir fermée.
Sur ce,qui nous a été présenté par le sieur curé qu'il était dû à la
fabrique plusieurs années d'arerage de ses revenus, occasionnés par les
mauvaises années, nous l'avons engagé et les marguilliers de pourvoir
incessamment au recouvrement des dettes, sommes que nous avons ordonné
être employées à payer les dettes actuelles que la dite fabrique peut
avoir contractées.
Et le surplus d'être employé à faire une chape descente à l'usage du
sieur curé, à pourvoir la sacristie de surplis et autres ornements et
lingerie nécessaire.
Laquelle visite étant finie, nous avons donné la bénédiction avec le
saint ciboire après laquelle nous nous sommes rendus
processionnellement comme ci-dessus en la maison presbytérale et le
lendemain nous sommes rendus dans le même ordre et dans la même église
pour y donner le sacrement de confirmation aux habitants de Pouilly et
aux autres paroisses qui y étaient indiquées Laquelle cérémonie étant
finie, nous nous sommes rendus dans le même ordre chez le sieur Billet,
où nous sommes logés et y avons rédigé le présent procès-verbal et
lecture faite d'icelui, nous l'avons signé avec le sieur curé et
marguilliers auxquels nous avons fait délivrer copie.
Donné à Pouilly ce 28/06/1747.
Et c'est signé Hyacinthe le Blanc, Billet curé, Valérien Oudard et
Pierre Habran les marguilliers.
Il est à craindre que les frais occasionnés aient été aux dépens du
curé de campagne ou de la fabrique.
Voir l'année
1747
Le questionnaire envoyé au curé
Polonceau vers 1770
Il est fort intéressant et voici donc un large extrait de ce pensum :
- Quel est le nom et surnom du sieur curé etc.
Nicolas Polonceau de Reims, docteur en théologie. Prêtre en 1742. Agé
de 55 ans, curé de Pouilly au commencement de 1767.
- Le sieur curé a-t-il l'extension des pouvoirs, les cas réservés ?
Bine-t-il dans la paroisse ?
Il a les cas réservés et ne bine point. (biner signifiait dire deux
grands-messes).
-Qui est ce qui présente ou nomme à la cure ?
M. l'abbé de Mouzon.
- Quel est le seigneur de la paroisse ? Où fait il ordinairement sa
résidence ? etc
M. le baron de Pouilly, seul seigneur y résidant. Il a les droits
ordinaires. Mgr l'archevêque de Reims les a fixés autrefois par une
ordonnance particulière. M. de Pouilly en a refusé la communication au
curé, parce qu'ils sont en bonne intelligence.
- De quel bailliage est la paroisse, dans quel parlement ou cour
supérieure est elle située ?
Province de Clermontois. prévôté de Stenay. Cour supérieure de Chalons.
- Dans quelle intendance, subdélégation, élection dans le ressort de
quelle maîtrise des eaux et forêts se trouve-t-elle ?
Intendance du Clermontois. Point de subdélégation. Maîtrise de Stenay.
- Quel est le lieu de la poste le plus voisin par où l'on peut adresser
les lettres pour la paroisse et pour le secours ?
Poste de Mouzon
- Quels sont les possesseurs des grosses et menues dîmes ? Y en a-t-il
d' inféodées ? Le curé a-t-il quelque préciput sur les dîmes ?
Le curé seul décimateur. Chargé de préciputs envers saint-Hubert et les
PP Bénédictins de Mouzon, la fabrique de Pouilly, saint-Hubert , Mouzon
et
Belval ont chacun un neuvième dans la dîme d'une part du terroir.
- Y a-t-il quelques hameaux dépendants de la paroisse ?
Il y a deux fermes appartenant à l'abbaye d'Orval et desservies par le
curé. L'une nommée Prouilly composée de trois ménages, à un quart de
lieu, séparée par la rivière. Il y a un pont
L'autre nommée la Vignette composée pareillement de trois ménages à une
demi lieue sans obstacle.
La paroisse de Pouilly non compris les annexes peut avoir une demi
lieue en tout sens.
- Y a-t-il dans la paroisse un ou plusieurs secours ?
Il y a deux secours, Moulins et Soupy. Le vicaire en rendra compte dans
ses mémoires séparés.
- Quel est le nombre de communiants ?
Environ 450 communiants à Pouilly.
- Quel est le caractère dominant des paroissiens, leurs bonnes qualités
ou leurs défauts et les vices les plus ordinaires ?
"multi boni, pauci mali"
En général peuple paisible et assez rangé. Riche il y a 50 ans quand il
avait des terres. Aujourd'hui gueux, depuis qu'il n'y a que des vignes.
Peu laborieux, faisant beaucoup de dettes et n'en payant guère.
- Quelles sont les professions ou les métiers auxquels ils s'attachent
plus communément ?
Laboureur, vigneron et manouvrier.
- Y a-t-il plusieurs vicaires dans la paroisse ?
Le curé a demandé un vicaire pour le soulager en raison de ses
infirmités. Il se nomme Nicolas Gaillot du diocèse de Reims, âgé de 32
ans. Prêtre en 1769, depuis 3 ans dans le ministère, à Pouilly depuis 2
ans.
Il demeure chez le curé.
- Y a-t-il d'autres personnes attachées au service de la paroisse,
chantre, sacristains etc . ?
Le maître d'école, un chantre et des enfants de chœur payés par la
fabrique.
- Y a-t-il une station fondée ou non fondée dans la paroisse ? Quel est
l'honoraire fixe du prédicateur etc ?
Il n'y en a point et on s'en passe bien.
En revanche beaucoup de quêteurs. Des cordeliers de la Cassine, des
Augustins de Bouillon, des Carmes de Donchery, des Récollets de
Bethléem, jusqu'à des Cordeliers de Reims. Ils reviennent sans cesse
et ne rendent aucun service, exceptés les Capucins de Mouzon.
- Y a-t-il un maître ou maîtresse d'école ?
Le maître d'école est choisi par les habitants. Il a un préciput de 6
setiers de froment sur le curé. Il reçoit quelque chose de la
communauté. Il est payé par la fabrique par les fondations. Son état
peut valoir en tout 250 livres.
Le maître d'école ne devrait enseigner que les garçons. Il y a une
fondation de 100 livres pour une maîtresse des filles. Cette somme ne
suffisant pas pour en avoir une bonne, le maître enseigne les filles
par intérim dans la même école et touche la ????
Le seigneur et le curé s'occupent des moyens d'y remédier.
Il y a environ 100 enfants en tout.
- Les registres de baptêmes, mortuaires et mariages sont ils séparés et
en bon ordre ?
Les registres ne sont point séparés dans le Clermontois. Ils sont en
bon ordre et remontent jusqu'en 1667. (De 1667 à 1672 ils ont disparu).
- Combien y a-t-il d'autels dans chaque église ?
Il y a trois autels. Le maître autel sous l'invocation de
saint-Martin. Deux petits sous l'invocation de la sainte vierge,
l'autre sous
celle de saint-Sébastien. On aurait besoin d'une pierre sacrée pour
Pouilly et d'une pour Moulins. Mrs les grands vicaires sont priés
instamment de les envoyer à M. le doyen à qui on en remettra le prix.
- Y a-t-il une lampe allumée devant le très saint sacrement ?
Il y a une lampe entretenue jour et nuit par la fabrique. C'est une
fondation faite par un ancien curé.
- Y a-t-il une sacristie ?
La sacristie est à coté du sanctuaire, en dehors vers le midi,
entretenue par la fabrique.
- Y a-t-il un cimetière ? Est il bien fermé et n'y tient-on pas les
foires et marchés ?
Le cimetière est fermé de hautes murailles. Point de foire ni marché.
- Y a-t-il des réparations considérables à faire au chœur de l'église ?
Le pavé est il en bon état ?
Toute l'église et ses dépendances sont dans le meilleur état.
- Y a-t-il une ou plusieurs sages-femmes bien instruites pour
administrer en cas de nécessité le baptême et ont elles prêté serment ?
La sage femme est actuellement en pension à Sedan pour se
perfectionner. Le seigneur, la communauté et le curé font les frais de
son instruction. Elle prêtera serment dés son retour.
- Quel est le revenu fixe de la fabrique, en quoi consiste-t-il ?
Le revenu de la fabrique est d'environ 600 livres. Il consiste en
terres, prés, vignes, surcens et contrats de constitution. Quelques uns
des titres sont égarés; on y a suppléé en faisant reconnaître ces
possessions par un acte juridique.
Le casuel consiste en vente des places, les offrandes des dimanches et
le luminaire des enterrements, ces deux derniers articles sont en usage.
Ses charges ordinaires pour cire, blanchissage de linges, huiles,
honoraires des fondations. Montant année commune à 450 livres.
- Tient on les bureaux de fabrique ?
Les bureaux ne se tiennent qu'au besoin. Il y a un registre des
conclusions. Le marguiller receveur fait la recette et la dépense et
tient les dossiers.
Le curé et les deux marguillers règlent l'administration.
- Comment est composé le bureau ?
Le bureau est composé du curé président et des deux marguilliers. Les
officiers de justice sont appelés. On nomme tous les ans un
marguillier dans les fêtes de Noël. Il est en charge deux années. La
première comme second, la deuxième comme receveur.
- Les comptes se rendent ils exactement chaque année, dans quel temps ?
Qui les entend et les clôture ?
Les comptes se rendent exactement tous les ans chez le curé en présence
des officiers de justice. C'est le curé qui les entend et les clôture.
- Quelles sont les dettes actives et passives de la fabrique ?
La fabrique ne doit rien et il lui est dû beaucoup, à raison de la
misère.
- Y a-t-il des fondations dans la paroisse, quels en sont les revenus
et les charges ? Sont elles exécutées ?
Les fondations sont exécutées. Presque tous les biens de la fabrique en
proviennent. On en a le détail dans le dernier mémoire demandé pars les
grands vicaires.
- Y a-t-il un obituaire ou tableau exact des fondations ?
Oui
- Y a-t-il des aisances ou biens communs appartenant à la paroisse, en
quoi consistent- ils ? Quels en sont les revenus et les charges ?
Le curé ne se mêle point de ce qui regarde les biens de la communauté.
Il sait en gros qu'elle peut avoir 1200 livres de revenu et que les
charges les absorbent.
- Y a-t-il des confréries ?
Il n'y a qu'une confrérie, celle du sacré cœur de Jésus. La fondation a
été de 300 livres en argent. Elle est confondue dans les revenus et les
charges de la fabrique.
- Y a-t-il dans l'étendue de la paroisse quelque lieu de dévotion
particulière ou de pèlerinage ?
Il n'y en a point.
- Y a-t-il un inventaire des titres, papiers et meubles de la paroisse ?
Oui.
- Y a-t-il un coffre à deux clés pour mettre les titres et papiers de
l'église, ou l'argent de la fabrique, et entre les mains de qui sont-
elles ?
Les papiers de la fabrique sont en partie entre les mains du curé. Le
reste dans une armoire de la sacristie dont le curé a les clés.
L'argent
chez le marguiller receveur.
- N'emploie-t-on pas sans permission de l'ordinaire les deniers de la
fabrique, pour acquitter les charges de la communauté, tels que sont
les réparations des nefs, presbytères, cimetières et autres ?
Non.
- Y a-t-il un presbytère et en quel état est il ?
Le presbytère est assez éloigné de l'église, honnête avec jardin
suffisant.
- N'y a-t-il point d'hôpital, ou revenus affectés aux pauvres ou aux
malades ?
Il n'y en a point. On souhaiterait fort qu'il y en eut.
- Y a-t-il dans l'étendue de la paroisse des chapelles castrales ou
domestiques ?
Il n'y en a point.
(Elle ne sera accordée aux de Pouilly qu'en 1777).
- N'y a-t-il point dans l'étendue de la paroisse, d'ermitages ?
Non c'est bien assez d'être environnés des moines d'Orval, de saint
Hubert , de Mouzon et de Belval, qui enlèvent beaucoup et ne donnent
jamais rien.
- Le droit du rapport de fer est il en vigueur dans la paroisse ?
On ne connait point ce droit à Pouilly.
Plut à Dieu qu'on l'ignorât partout.
Signé Nicolas Polonceau curé de Pouilly.
Pour information :
Le droit de fer consiste à percevoir sur les terroirs limitrophes
moitié de la dime de l'ampouille de son paroissien, le curé ayant seul
le droit du rapport de fer, et à rendre sur son terroir moitié de la
dime au curé voisin, qui a aussi le droit de suivre la charrue de son
paroissien. S'il y a un terroir intermédiaire, le droit du rapport de
fer n'a plus lieu. Les règles de ce droit sont la contiguïté, la
réciprocité et un usage établi. Bref un truc assez tordu.
(Revue de Champagne et de Brie 1899).
Les visites après la révolution ont continué mais je n'ai retrouvé que
celle de 1902.
Visite de 1902.
En 1902 un "Inventaire général des paroisses" a eu lieu et fut
documenté par
François Alfred Gilles, curé de Pouilly.
Cet inventaire, retrouvé à la bibliothèque diocésaine de Verdun,
est
particulièrement intéressant, car le curé desservait depuis de
nombreuses années et connaissait bien sa paroisse.
De plus les archives communales existaient encore, ainsi que celles de
la fabrique.
Elle comporte sous la forme de questions/réponses, 40 pages dont un
"appendice confidentiel".
Une partie concerne la description de l'église, qui peut se lire à la
page
Église
1715.
Sont données les dimensions exactes, l'état de conservation etc.
Une autre touche la
fabrique
puis le
cimetière.
Une autre enfin nous renseigne sur la pratique religieuse du village et
qu'on pourra lire à la page
Religion.
Un état des lieux de 1951
Le 06/06/1951 à 15:30, Pouilly reçoit l'évêque de Verdun pour la
confirmation.
L'abbé Neu, curé écrit à l'évêque. ( Texte à la bibliothèque diocésaine
de Verdun.).
Sans être une enquête paroissiale, ce texte nous renseigne sur
l'état de la
chapelle provisoire, de
l'église,
du
presbytère
et du
comportement
des
paroissiens.