L'église d'après 1940
Endommagée en juin 1940 par un obus soufflant (?) lors de la bataille
d'Inor,
sa reconstruction date de 1952/1953. Quatre colonnes sur six sont
entièrement neuves.
En attendant
le culte fut célébré dans une chapelle en tôle (style bâtiments de
campagne américain) après la guerre et jusqu'en 1953. Cette chapelle se
trouvait en
dessous de la mairie et accueillit pour une confirmation Mgr Petit le
29 mai 1947. Voir cette
chapelle
Les quatre colonnes qui avaient été endommagées supportaient le clocher
dont peut voir l'état sur la photo.
La cloche qui en avait vu d'autres fut descendue de nouveau, puis
installée sur une monture en bois à gauche de l'entrée.
On remarquera l'énorme lézarde qui affecte le clocher.
Le cimetière entourait auparavant l'église et lors de la reconstruction
du clocher des sépultures furent mises à jour.
Soit par ignorance, soit par désintérêt aucun relevé ne fut
exécuté.
Les pierres tombales disparurent.
Le mur du cimetière fut arasé lors de ces travaux.
Mais le cimetière actuel, (le champ de Montlibert) était déjà en
activité.
Cimetière
Si le clocher menaçait ruine, l'intérieur ne valait guère mieux.
La grosse cloche a été descendue. On voit que les vitraux n'existent
plus.
D'ailleurs quand nous étions gosses on en retrouvait des morceaux de
verre brisés et colorés aux alentours de l'église.
Les piliers sont étayés.
On voit sur les photos l'orgue et la chaire Que sont-ils devenus ?
Manifestement il fallait faire quelque chose.
Les travaux furent donc engagés et la consécration de l'autel eut lieu
le 24 octobre 1953 par Mgr
Petit
évêque de Verdun. Une clé de voûte (photo ci-contre) en rappelle le
souvenir.
Une autre clé datée 1715, rappelle la date de construction de l'église.
On la verra lors de la visite de l'
ancienne
église
Malheureusement ce ne fut pas fait dans la dentelle.
Lors de cette reconstruction, l'église fut purement et simplement
vidée de tout son mobilier par l'entreprise Courant de la région
parisienne.
Il existait un chemin de croix dont quelques éléments sont encore
stockés en bas du nouveau clocher.
Les bancs, statues, disparurent mais au profit de qui ? Une statue de
la Vierge a été nettoyée et insatllée dans le choeur à droite.
Seule la
crèche est conservée au grenier de la sacristie.
L'autel qui proviendrait d'Orval (Ce qui reste à prouver) disparut
également, sans doute en triste état.
Il en est de même des tuyaux d'orgue qui en une période où le métal
était rare, ont sans doute fait des heureux parmi
certains
ferrailleurs et plombiers indélicats. Il en existait encore
quelques-uns
au presbytère dans les années 1960/61.
Le baptistère est d'origine, mais sans valeur autre qu'historique.
Dans un après guerre où l'urgence n'était pas la conservation
sentimentale d'objets historiques, on peut comprendre l'étendue de ce
curage.
De plus l'église abandonnée fut un peu le terrain de jeux des jeunes
d'après guerre.
Les murs de l'église furent crépit au ciment, ce qui confine l'humidité
et amènera à terme la chute de ce crépit. Cette méthode ne serait plus
employée à l'heure actuelle et le ciment serait avantageusement
remplacé par un enduit à base de chaux, laissant respirer les murs.
Voyons un peu le détail de cette nouvelle église :
L'autel
Tout en rigueur, sans intérêt artistique.
Le tabernacle cylindrique et 6 chandeliers d'autel en bronze, les
bougies qui vont avec ont été fournis par P & A Houssard,
d'Avranches, chargé de
"l'aménagement nécessaire à la restauration de l'église". Marché No Cim
9-106-79 et dont la réception eut lieu le 20/12/1954.
Le Christ
C'était l'œuvre de
Louis Emmanuel
Chavignier. 5 rue du général Maud'huy à Paris XII.
La réception de sa sculpture, "Christ en bois polychrome", objet du
marché No Cim 9-106-73 eut lieu le 01/12/1953.
Il n'en était pas à sa première œuvre puisqu'il est aussi
l'auteur du Christ du petit séminaire D'espallon (Aveyron), de l'église
de Voyenné dans la Somme et Longpré-les-Corps-Saints également dans la
Somme.
L'abbé Grandemange le remplaça, on ne sait trop pourquoi,
en 1975.
Il fit raccourcir la barre transversale de la croix, si bien qu'il
faudrait en refaire une si d'aventure on voulait rependre ce Christ.
Il serait stocké depuis dans le grenier de la sacristie mais dans quel
état ?
Il est regrettable que la négligence du clergé et de la municipalité
nous
ait fait perdre une grande partie de ce patrimoine.
L'ostensoir de
1854
en est une autre preuve, qui après un séjour à Stenay, s'est retrouvé
au
Musée des arts religieux de St Mihiel où il est toujours en déshérence
en attendant une convention entre la municipalité et le musée. (2010)
La municipalité a depuis pris les mesures pour
préserver les quelques pièces restantes en les conservant dans des
coffres.
On verra cela à cette page :
Objets
cultuels
L'orgue
Le nouvel orgue fonctionnel mais sans aucun cachet a été fabriqué par
Denis Humblot de Langres en Haute-Marne.
Il en existait un construit en
1922 mais détruit en 1940.
La réception définitive de cet appareil eut lieu le 22/09/1958.
Animé par un moteur électrique, il peut aussi être mis en action
manuellement en cas de coupure de courant.
J'ai eu le privilège de l'utiliser quand j'avais une douzaine d'années
sous les directives de l'abbé
Garry.
Œuvraient aussi sur cet appareil, Madame Hablot Madeleine et Guichard
Françoise.
Cet orgue a été remis en état dernièrement par un facteur d'orgue
belge, Mme Gommeret en 2006.
Il existe aussi un harmonium "hors d'âge" et d'usage.
Les vitraux.
Concernant les vitraux de l'église, le chanoine vigneron dans le
carillon de juillet 53, signale qu'ils attendaient aux ateliers de
Paris d'être expédiés et posés à Pouilly.
C'est l'atelier Bigear et Ghiglione, 5 rue du général de Maud'huy,
Paris XIV, qui par marché no CIM 9-106-64, avait en charge la
restauration des vitraux. La réception des travaux eut lieu le
25/03/1954.
Résolument modernes et représentant les quatre saisons, la Pentecôte et
la cène, ils apportent
une note de couleur à l'austérité et le vide de cette église.
Une rosace au dessus du porche et deux vitraux dans le chœur sans grand
intérêt complètent l'éclairage de l'église.
Les Bancs
On peut voir sur cette photo les bancs résolument modernes et assez
confortables.
C'est l'entreprise : Manufacture de meubles, 6 rue Roger Salengro,
Angy,
Oise, qui en obtint le marché, avec les portes d'entrée, de la
sacristie
et du clocher. Marché CIM 9-106-72.
La livraison de l'ensemble a fait l'objet de réclamation car dépassant
les délais. (Courriers des 13/10/1953 et 25/01/1954)
Une réception provisoire a eu lieu le 18/04/1954.
L'entreprise Garin pourtant locale n'avait pas soumissionné.
Le confessionnal
Aussi dépouillé que
le reste du mobilier.
Propice sans doute à une meilleure confession ?
Des rideaux maintenant disparus étaient tirés sur le pénitent.
Un volet coulissant isolait le curé de son pêcheur.
Et ce confessionnal était biplace.
La porte d'entrée
Elle ne résista pas longtemps aux intempéries. Elle est en effet plein
ouest donc à la pluie.
Elle dut être recouverte d'une feuille de cuivre par l'entreprise Garin
de Pouilly.
La décoration murale
Comme pour le reste, elle est limitée à sa plus simple expression.
Deux tableaux pour les chapelles la Vierge à droite et Saint Martin,
patron de Pouilly à gauche.
Quelques mosaïques dans le chœur
La décoration intérieure avait fait l'objet d'un marché no CIM
9.106.69 passé avec M. Chapuis, décorateur, 11 rue saint Dominique,
Paris 7ème. Le procès verbal de réception définitive date du 14/12/1954.
Et hélas le clocher
Et puisqu'il faut parler du nouveau clocher... reconstruit en 1957, par
l'entreprise Patelli de Stenay, je vous laisse regarder ce qu'il aurait
pu être.
Les plans sont conservés aux archives municipales de Stenay.
Les projets de M. Thouvenin existaient, le financement était
envisageable.
Et nous avons hérité de ce mirador. voir à droite.
Sans doute l'expression "bâtir une tour à son église" a été prise à la
lettre...
Je ne sais pas qui fut décideur en la matière.
Ce superbe toit fut d'ailleurs enlevé par la tempête et le coq prit son
envol le 03 février 1990.
Ce fut l'occasion pour refaire tout cela et en aussi laid.
Léon Lepine, alors maire, inaugura la repose du "gallinacé" comme dit
dans le journal du 27/10/1990 en présence de l'abbé Pâté.
Quitte à le mettre sur le coté il aurait pu être plus gracieux.
Comme le montre cette étude à gauche...
L'abbé Neu en parle dans son discours lors de la confirmation de 1951.
"Notre vieille église a été soulagée de son clocher monumental qui
menaçait ruine et nous savons qu'il est encore toujours question de
commencer les travaux de maçonnerie et de couverture cette année".
C'est M. Apelle, entrepreneur à Chauvency-le-Château qui avait par le
marché no CIM 9-106-25 fait les travaux de maçonnerie. (Voir réception
provisoire du 18/07/1953)
Pour accéder en haut de ce clocher, il fallait emprunter un escalier en
bois.
En vieillissant il devint dangereux. Une échelle avec protection fut
alors installée donnant accés aux cloches. Il existe un palier où deux
cordes permettaient aux enfants de chœur de venir sonner.
L'électrification du clocher a mis fin à cette pratique.
Les cloches
Eh oui le Mirador est tout de même habité puisque s'y trouvent deux
cloches, sans compter quelques volatiles, pigeons et chauves-souris.
Voir l'histoire des
Cloches.