colporteurLes marchands et colporteurs.

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Les marchands et colporteurs.


Le terme de marchand est assez vague pour qu'on puisse parler de marchand hostelin, de marchand boucher, marchand de vin etc.
A Pouilly on en trouve quelques uns exerçant l'activité d'achat ou de production de produits en vue d'être revendus.
Dans le cas du marchand hostelin on peut supposer qu'il ajoutait à sa vocation d'hôtelier celui de débitant en vin.

Car si Pouilly vivait dans une certaine autarcie, tout ne pouvait s'y acheter et particulièrement les produits manufacturés.
Le fer, les clous, la dentelle, les images pieuses ou pas, les cocardes des conscrits, les miroirs pour les dames fortunées, les bibelots, des bijoux de pacotille, des couteaux, ciseaux, boutons, tissus  etc.
Se vendaient aussi et sous le manteau les ouvrages mis à l'index, les pamphlets etc.
Mais aussi les almanachs, qui du XVe siècle au début du XXe siècle, étaient une lecture très populaire.
Certains comportaient des pictogrammes afin de pouvoir être lus en rébus par les analphabètes. (ce qui ne manquait pas )
On y trouvait les saints du jour, des contes, des faits divers, des recettes de cuisine, de jardinage, des remèdes et autres savoirs traditionnels.
Les images d'Épinal étaient aussi fort appréciées.
 Plus ou moins rebouteux, vétérinaires voire dentistes, ils fournissaient également des potions miraculeuses ! Nos aïeux se laissaient prendre à leurs boniments, mais l'année suivante guettaient leur retour.
Tout ce bric-à-brac était soit porté dans un baluchon ou sur le dos d'une bourrique.

Ces colporteurs étaient aussi attendus, car porteurs de nouvelles glanées dans leurs déplacements de ville en village, de foire en marché, couvrant parfois des distances considérables.

La "Société d'études ardennaises" (devenue maintenant Société d'histoire ardennaise) a publié en 1999 le cahier d'étude no 18 consacré au "Livre de raison de Ponce Millet natif de Doux en Champagne, domestique et colporteur (1673-1725) "
Dans cet ouvrage, outre la vie de ce Ponce Millet, on trouve la liste de ce qu'il vendait. En voici quelques exemples :
- Un habit complet noir
- un morceau de brocard argent et soie
- un couteau corne de cerf
- un crucifix
- un rasoir
- "De la connaissance de Dieu"
- "Pensées d'un gentilhomme de la cour"
- tenailles, ciseaux, burins, hachette
- du parchemin lorrain etc.

Au XXe siècle, on verra courir les villages ceux qu'on appelaient les marchands de tapis, les "monzamis". Souvent originaires du Maghreb, ils vendaient donc des carpettes, plus ou moins bien confectionnées.
Puis ce fut les marchands de draps et de trousseaux, de chaises, de casseroles etc. La qualité de leurs produits et quelques escroqueries, leur donnaient mauvaise presse.
Passaient aussi les marchands de paniers. Les vanniers confectionnaient des paniers, des mannes, des claies etc. et se déplaçaient de village en village. Souvent assimilés aux romanichels, romanos, gitans, camp-volants, ils n'étaient pas toujours bien accueillis, loin s'en faut. On leur attribuait tous les dommages, vols de poules et autres méfaits qui arrivaient quand ils séjournaient dans la commune. On les craignait car ils trainaient avec eux une réputation de voleurs, de diseurs de bonne aventure, de voleurs d'enfants etc.
Héritage de nombreux siècles de méfiance envers ceux qui ne vivaient pas comme les autres.
Ils étaient parqués, soumis à contrôles et ne pouvaient demeurer longtemps à la même place.



En voici quelques uns :

Charles Pierrard est marchand de bois quand il marie sa fille Marie-Anne à Jean-Joseph Poterlot, charron le 17/02/1789. (AD55 1760-1791 320/345).

Michel Aubry (ca 1726-02/02/1814 à Pouilly) est marchand cirier en avril 1790 quand il marie sa fille Marie Elisabeth à Jean Lefebvre. (AD55 1760-1791 329/345).

Joseph Normand décède en Belgique à Laiche, commune de Chassepierre le 24/04/1875. Il était né le 05/06/1795 à Pouilly. On ignore le nom de ses parents, puisque les registres de cette période ont disparus. Il exerçait le métier de colporteur. On ne sait si il était marié. (AD55 1873-1882 58/177)


Antoine Schaab, âgé de 40 ans, vannier ambulant, sans domicile fixe, résidant à Pouilly, né à Etain, se marie le 23/02/1911, à Emerance Eugénie Henrard, 36 ans sans profession, sans domicile fixe, résidant à Pouilly, née à Han-Sur-Lesse en Belgique. Le mari ne savait pas signer.

Marie Justine Ricard
est négociante, mais on ne sait dans quel domaine, au mariage de sa sœur Marie Euphrasie avec Henri Désiré Millet le 05/04/1899. (AD55 1893-1902 120/130)