Les métiers.
Nos ancêtres travaillaient tous à l'exception de quelques mendiants,
vieillards ou handicapés.
Dans ces pages nous verrons quelles étaient leurs occupations.
Certaines professions ont leur page à part, comme les
curés, les
instituteurs, les
militaires etc.
Les artisans pour l'habillement, comme les tailleurs, cordonniers etc.
sont généralement extérieurs à Pouilly.
Leurs noms y sont épisodiques et disparaissent assez rapidement.
Sont-ils venus car le seigneur du coin exigeait des compétences ? On ne
sait. Mais quand on voit le mariage entre Jean-Baptiste Harbeumont,
originaire de Valenton dans l'actuel Val-de-Marne et Catherine Le Jon
fille du jardinier du seigneur de Pouilly, on peut supposer qu'il n'est
pas venu là par hasard. (AD55 1760-1791 130/345).
On trouve aussi des "itinérants" comme les "marchand roulant", en fait
des colporteurs de menu marchandises venant parfois de bien loin. (voir
le baptême de Jean-François Durand. (AD55 1760-1791 134/345).
Car une frange de la population se déplaçait plus qu'on ne peut le
penser.
Outre les métiers d' une main d'œuvre spécialisée, (les ramoneurs par
exemple), les circonstances climatiques amenaient nos ancêtres à
chercher plus loin le travail dont ils avaient besoin. Les moissons,
les vendanges déplaçaient bien du monde.
Ces itinérants n'étaient pas toujours les bienvenus et
il était facile de les accabler de tous les maux pendant
leurs passages. On les qualifiait de voleurs de poules, romanichels,
camp-volants et autres gracieusetés.
C'était parfois justifié quand défilaient de pseudo-pèlerins pour
Jacques de Compostelle (les coquillards) ou les mercenaires en mal
d'enrôlement ou simplement de pauvres gens affamés cherchant leur
pitance.
Jusqu'au siècle dernier le vagabondage était un délit et il fallait
justifier de ses moyens d'existence et d'origines.
A Pouilly, on peut citer le cas de
Sophie
Marie Catherine Jonio,
née le 26/01/1856, fille de Jean-François Jonio, colporteur. Quand elle
se marie le 05/012/1877 à Daigny (08) elle n'est pas encore marchande
ambulante, mais l'est à son décès en 1887. Son mari lui est ferronnier
mais devient directeur de théâtre forain. Charles Caron est en effet
d'une famille de saltimbanques, puisque son père est acrobate, sa mère
artiste, acrobate et écuyère. Il ne sait d'ailleurs pas où ils se
trouvent au moment de son mariage...
En fait ses parents Vilbrod Georges Caron et Geneviève Valck parcourent
les routes. Quand ils se marient à Lille le 23/09/1857, ils légitiment
pas moins de 6 enfants ! Ils sont nés dans la Somme, le Nord,
Charleville, dans l'Aisne, en Seine-et-Oise et en Belgique. Certains
seront aussi forains ou directeur de cirque.
Les métiers bien ancrés au village sont ceux d'agriculteurs,
laboureurs, vignerons, quelques jardiniers, en fait les métiers qui
concernent
la terre.
Les manouvriers participent aux travaux des champs et sont parmi les
plus pauvres.
Le besoin d'outils oblige le village à avoir un ou plusieurs charrons,
maréchaux-ferrants.
Les bâtiments eux réclament des maçons, des charpentiers, menuisiers.
En fait le village vivant, non pas en complète autarcie, mais replié
sur lui-même et ses propres ressources, a dû se doter d'artisans dont
il avait besoin quotidiennement.
Enfin, nos ancêtres exerçaient plusieurs métiers suivant la saison.
Mais par nécessité ou contraintes, ils devaient aussi en changer
plusieurs fois dans leur vie.
Voici quelques pages de métiers les plus exercés à Pouilly :
On ne trouve pas de boulanger comme nous l'entendons actuellement,
sous l'ancien régime. En effet chacun devait faire cuire son pain au
four banal. La "gérance" du four était mise en adjudication. Après la
révolution le four banal continua de fonctionner, mais beaucoup de
maisons en possédèrent un.
On ne trouve guère plus de bouchers, car la seule viande consommée
était celle produite à la maison, cochon, volaille. Le bœuf étaient
rarement sur la table.
Le
premier boucher connu est sans doute Lambert Vivier, né à Beaufort le
27/05/1795, de Brice Vivier et Catherine Pierson, décédé le
30/03/1877 à Pouilly. En 1830 il
habite "l'ancienne maison des curés" donc l'
ancien prebytére rue de la
cure.
Je n'ai pas trouvé non plus de coiffeur, barbier ou autre perruquier
qui devaient pourtant exister. Au moins pour les classes aisées. Le
paysan se contentant sans doute d'une coupe approximative.
Le charbon de bois était utilisé pour l'industrie, mais aussi comme
combustible. Mais je n'ai relevé aucun charbonnier à Pouilly, pourtant
doté de bois destinés à l'affouage.
On remarquera que des familles sur plusieurs générations pratiquaient
le même métier.
Ainsi les Normand, bateliers, les Limousin, les Arnould maçons.