Les tours et redoutes le long de la Meuse et particulièrement à Pouilly.
Pour comprendre la présence et l'utilité de ces fortifications sur la rive
gauche de la Meuse, il est nécessaire de se replacer dans le contexte
de luttes frontalières que subit notre région.
Michel Desbrieres écrit dans son ouvrage
"Chronique critique des lignes de défense
de la Champagne septentrionale 1644-1748" aux éditions Terres Ardennaises 2003 Isbn 2-905 339-59-4 :
"Le rôle essentiel qui fut attribué à la ligne était simple. Empêcher
les partis de pénétrer dans le royaume pour procéder à des exécutions
militaires faisant suite au non-versement de la contribution par les
communautés, qui situées pour l'essentiel sur la rive droite de la Meuse
y était assujetties. Cette fonction peut être considérée comme une
constante, même si quelques inflexions liées aux circonstances ont été
relevées. Ce fut le cas lorsque la ligne dut surveiller les huguenots
qui tentaient de passer à l'étranger après la révocation de l'édit de
Nantes ou lorsqu'elle s'opposa au passage des grains au Luxembourg."
La défense des frontières Nord-Est était donc un sujet préoccupant. Dés 1624
Louis XIII renforce les troupes en Champagne et continue en 1625 la
construction de la citadelle de Verdun.
Mais force est de constater en 1636 que ces défenses sont
insuffisantes. Les Espagnols en juillet sont dans l'Aisne, dans la
Somme et à deux jours de Paris.
Cet épisode est sans doute à l'origine du projet de ligne visant à
protéger la Champagne des bandes armées envoyées pour la soumettre à
contribution.
Ces contributions étaient ponctionnées de manière quasi officielle.
Les populations victimes bénéficiaient de sauvegardes plus ou
moins honorées. mais s'appauvrissaient tout en enrichissant l'ennemi.
(Denain et Fulgence Richer relatent les passages de troupes et 1636 fut
une année noire pour notre région.)
Le roi de France ne pouvait admettre que ses sujets paient l'impôt à l'ennemi.
La construction d'une ligne de défense s'avérait donc rentable à terme.
Le traité de Bar le Duc le 21/04/1641
La cession de Stenay, Dun, Clermont et Jametz, par
Charles IV de
Lorraine, permit
d'envisager le fleuve Meuse comme moyen de défense.
M. de Thibaut dans un mémoire présenté à Mazarin le 18/04/1644 arrive à cette conclusion :
"...faire des tours sur les gués de la rivière de Meuse, où la
cavalerie des ennemis la passe pour entrer en France... Mettre de la
cavalerie dans les places qui sont le long de la dite rivière.". (AN,
KK 1069 folio 88)
Les fortifications seront donc sur la rive gauche de la rivière.
Le gouverneur de Stenay, le comte de Chamilly, abonde dans ce sens :
"Il faut de Verdun jusqu'à Mouzon, 25 tours qui auront chacune 20
pieds de hauteur et 18 de largeur; la porte sera élevée de 14 pieds
pour y monter avec une échelle, le toit sera fait en mâchicoulis pour
le défendre et empêcher la sape. Il y aura un fossé de 9 pieds de large
à l'entour et 6 pieds de profond et sur la contrescarpe une palissade
pour assurer la retraite à ceux qui pourraient en avoir besoin. Chacune
d'icelle coûtera à bâtir sept ou huit cents francs" (AN, KK 1069 folio
88)
Et donc, "Au
mois d'août (1646) on commença à bâtir des tours sur le bord de la
Meuse du
côté de la France, comme à Pouilly, Inor, Martincourt, Villefranche,
Sassey, Dun, Villones et autre lieux pour empêcher les courses des
Lorrains et Bourguignons", nous apprend Fulgence Richer.
La ligne de 1644 à 1650 va de Verdun à Mouzon.
Ci-dessous la carte de Vassaux 1714 (AD08 1FI 533)
Et une vue des fortifications des alentours de Pouilly, issue d'une carte de la Meuse de Verdun à Charleville. AD51 C 1262/2
Cette carte date du XVIII eme.
Mais ces défenses bâties en zone inondable, et sans doute de matériaux
précaires, nécessitèrent constamment des travaux d'entretien, voire de
reconstruction.
A cela s'ajoutaient les caprices de la Meuse lors des crues, déplaçant, ajoutant ou supprimant les gués défendus.
Ces tours subiront dés 1647 des attaques et n'auront pas l'efficacité
espérée. Denain met en cause le courage de ses défenseurs.
Pendant
la fronde, (1648-1653) les tours vont être prises et reprises par les "Princiers" et les "royalistes".
Le comte de Chamilly en mars
1652 reprend les tours perdues et Fulgence
Richer nous dit que "...les garnisons de Pouilly et Létanne se
sauvent et mettent le feu aux tours afin de les rendre inutilisables".
Les villages continuent donc à être rançonnés et on peut se demander si la ligne de fortification a rendu le service attendu.
Ces fortifications ne pouvaient empêcher le passage
de troupes importantes et les milices villageoises n'étaient sans doute pas suffisamment aguerries.
En 1655 les tours de Pouilly, Inor, Martincourt, Villefranche Sassey et Vilosnes sont reconstruites. FR
Cette reconstruction met à contribution les habitants qui doivent fournir les chevaux et chariots.
La guerre de Hollande (1672-1679) donne un nouvel élan à ces fortifications.
Cette guerre avait pour but de briser la
Triple alliance de 1668, de La Haye, entre les Provinces-Unies, l'Angleterre et la Suède,après la guerre de dévolution (1667-1668)
En fait Louis XIV voulait châtier les Hollandais à cause de la
"mauvaise satisfaction" qu'ils lui avaient procurée. Entendons par là
la santé florissante de l'économie, la flotte omniprèsente de ce petit
pays. C'était sans compter sur une résistance inattendue.
Pour rendre plus difficile le passage de la Meuse, les gués sont rompus par terrassement ou par pilotage.
Mais en juin 1675, lors d'une inspection de la ligne, on constate que les eaux étant basses, de nombreux gués apparaissent.
Le 04/01/1683 ou 85,
Gilles Roncart et
François Balan, maîtres
charpentiers à Cesse, prévôté de Mouzon, attestent qu'en 1674-1675, le roi a ordonné de
faire marquer quantité de pilotis :
"... pour piloter tous les guaitz de la rivière de Meuse, afin de
conferner toute les frontières de la dite rivière de la course des
ennemis. Ils ont marqué et abattu 450 chênes de 4 à 7 pieds tant pour
les dits pilotis entre les dits Villefranche et Pouilly, que pour la
construction de la tour de Cervisy" Ces chênes ont été pris dans
les bois appartenant à la cense de Prouilly, dépendant de l'abbaye
d'Orval, d'où contestations... (AEA 1057 layette Prouilly)
La garde des ces tours est à la charge des villageois, qui doivent en plus assurer le guet au clocher de l'église.
Des soldats de métier assurent également cette garde.
Ces
obligations ne sont pas pour réjouir nos ancêtres, mais des mesures
coercitives ne leur laissent guère le choix. (AD51 C1258 01/12/1676 no
41 et 67)
En 1676 la ligne compte de Saint-Mihiel à Rocroi, 133 postes, desservis
par 1700 hommes auxquels s'ajoutent 300 autres affectés à la communication
de la garde de la Meuse.
La navigation, la pêche se trouvent perturbées par cette ligne de
défense. Les barques doivent être chaque soir attachées afin que
l'ennemi ne puisse s'en servir. (AD51 C1258 01/05/1675 no 31)
Bon an mal an la ligne qui va de Verdun à Fumay, remplit tout de même son rôle.
Les traités de Nimègue signés le 13/08/1678 avec les Provinces-Unies
le 17/09/1678, avec l'Espagne et le 05/02/1679 avec l'empereur
d'Allemagne mettent
officiellement fin à la guerre de Hollande.
Louis XIV semble triompher, mais il n'a pas réussi à conquérir les Pays-Bas et a l'Europe contre lui.
Cette aggression contre la Hollande fut son premier grand échec, écrit Pierre Goubert. Aucun but de guerre n'avait été atteint.
La guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697)
Si les traités de Nimègue sont signés, les accords peinent à
être mis en œuvre. Les Espagnols trainent les pieds, la France continue sa politique de conquête.
C'est une fausse paix.
Le 26/02/1683, l' Espagne déclare la guerre à la France qui ravage la Flandre, le Hainaut etc.
Le 16/08/1684, une trêve de 20 ans est signée à Ratisbonne.
La Meuse perd son statut de fleuve frontière. Mais dés 1689 de nombreux
incidents toujours liés à la mise à contribution de villages frontaliers,
relancent l'utilité de la ligne, mais particulièrement sur la Chiers et la
Semois.
Et la trêve ne dure pas et le 15/04/1689 la guerre est déclarée à
l'Espagne. La France ravage le Palatinat. Les atrocités commises
provoquent le conflit contre l'Europe coalisée. Louis XIV passe pour un
guerrier sanguinaire, ce qui est loin d'être faux...
Cette guerre dure jusqu'au traité de Ryswick en 1697. La France acquiert 4/5 de l'Alsace et la Sarre.
Mais un problème reste latent qui
relancera le conflit. Il s'agit de la succession de Charles II au trône d'Espagne.
La guerre de succession d'Espagne (1701-1714)
Charles II, roi d'Espagne n'a pas d'héritiers quand il décède le
01/11/1700. Bourbons en France et Habsbourg en Autriche, revendiquent le
trône.
Mais Charles II par testament l'a donné à Philippe, duc d'Anjou, petit fils de Louis XIV, qui devient Philippe V. Cette alliance
France-Espagne déplait à toute l'Europe et le 15/05/1702, Angleterre,
Provinces-unies et Autriche déclarent la guerre.
Dés 1701 il avait été décidé de réparer tours et redoutes de Sedan à Verdun.
Le mémoire fait état des réparations pour la redoute prés de Létanne,
celle entre Létanne et Pouilly, la tour de Pouilly et la redoute au
bout du pont de Pouilly. Le montant s'élève à 1224 livres et les
communes impliquées dans ces réparations sont Létanne, Beaumont,
Vaux-en-Dieulet, Sommauthe, Osches, La Berlière. (AD51 C 1259 no 26
06/02/1701)
Un
état des commandants des tours et redoute nous apprend qu'à Pouilly,
c'est un nommé Lagrenade (un surnom sans doute) qui commande.
A Létanne, c'est un nommé Fery, à la redoute du Mouton, c'est Laville, à la tour d'Inor, Lorient. (AD51 C 1259 no1 1703)
La répartition faite pour la garde de la Meuse met en cause les
villages de la zone Mézières, Rethel, Vouziers, Sainte Menehould,
excluant ceux de la rive droite de la Meuse. (AD51 C1259 No 76)
La garde de la Semois est fournie par les communautés au sud de l'Aisne,
mais en 1707 puis 1710, bien d'autres villages sont mis à contribution.
On devine le mécontentement des populations astreintes à des déplacements de plusieurs jours pour rejoindre leurs postes.
Mais les accrochages frontaliers sont multiples, justifiant leur présence.
La ligne s'étend de Verdun à Revin jusqu'en 1703, puis la partie Verdun-Mouzon, de 1703 à 1714 perd de son importance.
Le traité de Rastatt du 06/03/1714 met fin à cette guerre qui dura 13 ans. L'Europe est épuisée. La France conserve la Flandre
française,
le Roussillon, Lille, l'Artois, la Franche-Comté et l'Alsace.
La guerre de succession de Pologne (1733-1738)
A la mort du roi de Pologne Auguste II, Louis XV aurait bien vu son beau
père Stanislas Leczinski retrouver son trône perdu en 1709.
Il est de fait élu le 12/09/1733 (le trône est électif en Pologne)
Mais la cour de Vienne et la Russie soutiennent le fils du roi défunt. Les Russes entrent en Pologne le 24/09/1733.
Le 10/10/1733, la France entre en guerre.
En février 1734, les troupes françaises traversent la Lorraine pour envahir l'Allemagne.
Quelques batailles plus loin, en 1735, les préliminaires de paix
accordent les duchés de Lorraine et de Bar à la France qui les confient
en dédommagement à Stanislas. En Pologne, c'est finalement Frédéric
Auguste III qui est élu.
Leczinski s'installe en 1737 à Lunéville et M. de la Galizière (un Français) devient
intendant de Lorraine. En fait c'est lui qui gouvernera la Lorraine au nom de la
France.
Pendant cette guerre, la ligne frontière est au calme et c'est une
chance, car elle est dans un piètre état. Vingt ans de paix ont ramolli
les ardeurs militaires. Redoutes et tours ne sont plus que ruines.
Un "Mémoire des guez de la Meuse depuis Verdun jusqu'à Mouzon" rédigé
par Gourdon de l'Egliziere en août 1733, le prouve. (AIG art 4 sect 1
para 2 carton 4, no 5)
Pour couvrir les 66 gués entre Verdun et Mouzon, il faut reconstruire
20 petites redoutes, 20 grosses redoutes et 14 redoutes de maçonnerie.
Et il faut autant de travaux de Mouzon à Mézières.
A Pouilly, 58 ème gué à partir de Verdun, sont nécessaires 500 toises
d'estacade (obstacle destiné à interdire un accès), l'établissement d'une redoute au bout du pont et une petite
redoute vis à vis du dernier gué.
Ces travaux étaient donc considérables. De la ferme de Prouilly à celle
de l'Alma, on comptait pas moins de 7 gués et 1 pont comme on le voit
sur la carte ci-dessous.
Le peu d'activités guerrières dans notre région feront oublier ces bonnes résolutions.
Quelques remises en état ont dû cependant avoir lieu, puisqu'à la
guerre suivante, certaines fortifications seront de nouveau
opérationnelles.
La guerre de succession d'Autriche (1740-1748)
Encore une histoire de succession.
A Vienne Charles VI meurt le 20/10/1740. Sa mort ouvre une double
succession, celles des couronnes héréditaires des Habsbourg et celle de
la couronne impériale, depuis 3 siècles dans la maison d'Autriche.
Marie Thérèse d'Autriche, conformément à la "pragmatique sanction" succède à son père.
Et François de Lorraine son époux est candidat
à la couronne impériale. Si il est élu il est à craindre qu'il veuille
récupérer son duché Lorrain attribué à Leczinski, beau père de Louis XV.
Les erreurs de diplomatie de notre ambassadeur à la diète de Francfort,
amène la France à déclarer la guerre à l'Autriche le 11/07/1740.
Comme d'habitude, on relève les impôts (le dixième) en 1741, on lève
des milices en 1742. Mais sur nos frontières rien ne se passe.
Quant à notre ligne de défense, malgré de nombreux rapports, elle est
toujours en mauvais état. Certains travaux sont exécutés.
Ainsi, un extrait du registre des "Recollements martelages et balivage
et délivrance de la maîtrise de Stenay" du 29/06/1744 nous apprend que
furent marqués "...dans le bois de la Vuame aux religieux
bénédictins de l'abbaye de Mouzon et de suite dans le bois de
Prouilly appartenant aux abbés et religieux de
l'abbaye d'Orval..." , 48 arbres.
Ces arbres devant "...être employés tant pour la tour au devant du pont
de Pouilly que pour deux travées du même pont à réparer pour y
pratiquer un pont levis, le tout conformément au-dit devis etc."
(AC Stenay)
Le 06/07/1744 de nouveaux arbres sont marqués dans le bois de Pouilly,
en vue de faire 3 estacades de palissade à être pratiquées de distance
en distance sur le déversoir des moulins du dit Pouilly. (AC Stenay)
En juillet
1744 la ligne est en service de Mouzon à Dannevoux, comme le prouve un
marché passé pour la fourniture de pain à partir du 09/07/1744. (AD51 C
1263 no 88)
Les maires de Pouilly, Dun, Vilosnes, Consenvoye sont requis d'assurer la garde de leurs ponts.
Les menaces d'invasion de Charles de Lorraine, s'éloignant, la ligne de
défense se relâche. On réduit le nombre d'hommes dans les postes. M. de
Chastillon annonce le 24/08/1744 que "les ouvrages des redoutes de la
Meuse ... sont finis".
Pourtant tout n'est pas aussi calme. Ainsi le baron de Maillart
s'inquiète de voir les hommes de garde amenés à s'occuper de tâches
supplémentaires.
D'autant dit-il que "... des coquins du pays de Luxembourg se sont glissés
dans la campagne entre l'Aisne et la Meuse, et ont tenu de très mauvais
discours, ainsi que fait des menaces. J'ai donné il y a deux jours,
ordre d'en arrêter trois à Bantheville... Il y a du coté de Létanne
d'autres coquins qui veulent former une espèce de contribution". (AD51
C1263 no 49)
On se contente durant l'hiver 1744 de maintenir en état la ligne et les
armes données aux paysans. Ce sont d'ailleurs ces paysans qui comme d'habitude, sont mis
à contribution pour ces travaux.
En juin 1745 la frontière est gardée par un corps de troupe détaché de
l'armée du Rhin, mais après son départ, les lignes ne sont rétablies ni
sur la Meuse ni sur la Chiers. (SHAT A 3085 no 168 23/06/1745)
C'est d'autant plus inquiétant qu'un mémoire anonyme daté du 23/06
signale : "...lors de la moisson des foins il est d'usage qu'il vient
entre Mézières et Verdun sur la Meuse, plus de 3000 ouvriers du pays de
Luxembourg, sans lesquels on ne pourrait enlever tous les foins que ce
pays produit. Le général Mentzel profita de ce temps l'année dernière
pour faire passer sur les frontières de Champagne plus de 300 hommes
qui se disaient déserteurs. On a su depuis que la plus grande partie
était officiers, sans avoir pu pénétrer quel était leur projet...".
(SHAT A 3109 no 75 23/06/1745)
Cette situation perdure jusqu'à la fin de la guerre, alternant inquiétudes puis sentiments de sécurité.
Les paysans qui donnent beaucoup, sont ménagés et peuvent faire leurs récoltes. Il y n'a qu'un service minimum.
La fin de la ligne pendant la guerre de succession d'Autriche date de
1747. En effet Nicolas Villar, boulanger à Stenay écrit le 14/11/1747 :
"...dernier état de la fourniture du pain faite du 1er au 11 attendu
que nos redoutes ont été renvoyées le dit jour onzième du présent
mois...". (AD51 C1264 14/11/1747)
La ligne s'étendait alors de Verdun à Signy le Petit (08)
Le traité d'Aix la Chapelle est signé le 18/10/1748. Louis XV abandonne
ses conquêtes et reconnait François de Lorraine comme empereur. On parlera désormais de la dynastie des Habsbourg-Lorraine.
Une guerre pour rien...
Mais cette paix d'Aix la Chapelle ne sera qu'une trêve puisque
dés 1756, commence la guerre de 7 ans, mais dans des conditions
différentes, suite au renversement des alliances. La France devient
l'alliée de l'Autriche, dont les troupes stationnées au Luxembourg ne
constituent plus une menace. La région va donc jouir d'une période de
tranquillité et ses fortifications ne seront plus utiles.
Que reste-t-il de tout cela ?
Il n'existe plus de traces physiques de ces constructions, souvent en
bois ou matériaux récupérés ou emportés par les crues.
Les travaux de canalisations au XIX ème ont sans doute détruit le peu qui restait
et ne subsistent plus que les noms des gués sur le cadastre napoléonien.
Il est aussi fait mention d'un lieu dit dans le récit du retour de M. de Pouilly en 1792 :
"Des gardes nationaux allaient coucher dans les tours
de la gabelle au-delà de la Meuse au lieu-dit le
riglot de La Tour,
englobé depuis par le canal."
Un plan des ponts et chaussées du 18/09/1864 à propos d'une réclamation
du conseil municipal, concernant la dérivation éclusée de Pouilly, fait
état d'une "rigole de la tour", présentée comme une noue marécageuse.
Riglot ou rigole ?
Pour plus de détails, il faut consulter l'ouvrage de
Michel Desbrieres :
"Chronique critique des lignes de défense
de la Champagne septentrionale 1644-1748" paru aux éditions
Terres Ardennaises. ISBN : 2-905 339-59-4
Et la Revue d'histoire ardennaise de 1895 page 170/174 "Fortifications sur la Meuse".