bataille de BeaumontLa guerre de 1870 dans la région


Une guerre idiote qui nous coûta l'Alsace et la Lorraine...


La guerre de 1870 dans la région



Cette guerre idiote qui nous coûta l'Alsace et une partie de la Lorraine... Et qui fut source des guerres suivantes.


Il n'est pas dans mon intention de réécrire l'histoire de la guerre de 1870, d'autres l'ont fait avec art, mais de relater quelques petits épisodes qui se sont déroulés autour de Pouilly et particulièrement lors de la bataille de Beaumont-en-Argonne.

Juste quelques repères pour s'y retrouver.

En 1870 l'Espagne cherche un roi.
Elle envisage la candidature d'un proche de la Prusse, Léopold de Hollenzollern Sigmaringen.
La France dans ce cas de figure, se retrouverait prise en tenaille de l'Espagne au nord de l'Europe !
Après bien des tractations les risques de guerre disparaissent mais c'est oublier la volonté belliciste de Bismarck.
Il trafique légèrement cette fameuse dépêche d'Ems et Napoléon III et ses ministres tombent dans le panneau.


- 13/07 dépêche d'Ems.
- 19/07 la France déclare la guerre à la Prusse.
- début août, victoires allemandes en Alsace, Lorraine. Nancy est occupé. Napoléon se retire à Verdun puis à Chalons-sur-Marne.
- 20/08 L'armée du Rhin commandée par Bazaine s'enferme dans Metz et capitulera le 27/10.
- 23/08 Mac-Mahon à la tête de l'armée de Chalons, tente de rejoindre Bazaine en marchant vers Stenay.
- 25/08 La marche de Mac-Mahon est connue des allemands.
- 27/08 Mac-Mahon veut battre en retraite, mais ordre lui est donné de continuer.
- 27, 28, 29/08 combats à Buzancy, Voncq, Nouart (08).
- 30/08 bataille de Beaumont. Le 5ème corps du général de Failly  est mis en déroute.
- 01/09 bataille de Sedan.
- 02/09 Napoléon III capitule. C'est la fin du second empire.

L'armée allemande envahit la France.

thiersS'en suit la Commune, révolution parisienne, en réaction à l'entrée des Prussiens dans Paris, entrée orchestrée par Thiers et Bismarck.
Bismarck qui fit rapidement sortir des camps prussiens les soldats prisonniers, pour reconstruire un semblant d'armée pour Mr Thiers ! 40 000 hommes autour de Paris qui deviendront bientôt 80 000.
Puis guerre civile entre une population qui sortait de la famine du siège de 1870 et la bourgeoisie versaillaise avec des Thiers, des Mac-Mahon (désireux de faire oublier ses défaites) ou des sabreurs comme Galiffet.
Ce fut une guerre civile pour rien.
La commune n'avait pas de chef digne de ce nom et aucune vue à échéance de la politique d'une république à venir.
L'exécution d'otages par quelques irresponsables de la commune, a terni le mouvement que toute l'Europe surveillait et espérait.

plaque pere LachaiseLa répression fut sanglante (25 000 morts) et on peut s'étonner de voir encore des villes se déshonorer en conservant le nom de Thiers à leur rue.
Flaubert en parlait en ces termes : Peut-on voir un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois ? Vieux melon diplomatique arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie, il me semble éternel comme la Médiocrité." et Marx l'appelait "Le nabot monstrueux"
Nancy a cru trouver drôle de donner à la tour devant sa gare le nom de cet individu. (La tour Thiers...)




Cette guerre nous valut l'occupation de tout l'est de la France jusqu'en 1873.

Quelques lectures :

"Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-1871) par le Lt-colonel Rousset.
"Français et Allemands : histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871" de Dick de Lonlay
"Essai sur une constitution rationnelle de la France" par P. Friedmann, Bruxelles 1871
"Histoire de la révolution de 1870-71" de Jules Clarette, écrit à chaud en 1872.
Du point de vue strictement militaire, on pourra aussi se référer à "Correspondances militaires" de Von Molkte. (éditeur  H. Charles Lavauzelle 1899-1901). Il était de la partie adverse et son appréciation fera admettre que l'armée française n'était pas au meilleur de son efficacité !
D'André Rossel aux éditions Les yeux ouverts, deux ouvrages : "1870 La première grande guerre" et "1871 la Commune ou l'expérience du pouvoir".
Sur la commune voir "Galiffet, le fusilleur de la commune" d'André Gillois, éditions France Empire 1985 Isbn 2-7048-0431-1.
Et l'ouvrage de Pierre Dominique "La Commune de Paris"  Hachette 1962.
 
Mais il en existe bien d'autres.
Et depuis la célébration du 150e anniversaire de cette guerre, les sociétés d'histoire ont sorti quantité d'articles, dont certains ne sont que des recopies de ouvrages cités ci-dessus...


Les victimes.


Tout d'abord Il faut rendre hommage à ceux qui finirent leur vie à Pouilly. Ils n'étaient pas de la région et n'avaient sans doute jamais pensé mourir prés de la Meuse...
On les retrouve sur cette page Les victimes de 1870.

Aucun soldat de Pouilly n'y fut tué, mais il y eut tout de même quelques blessés.

Hommage aussi aux ambulances qui se démenèrent pour sauver ce qu'ils purent de ce massacre.
Mais aussi aux habitants de Pouilly qui assistèrent ces soldats ou furent témoins de leur mort. Louis Balland était alors maire de Pouilly et dut sans doute développer des trésors de diplomatie pour négocier avec l'occupant.
On remarquera quand même que la philanthropie avait ses limites. Car si nombre d'habitants se sont déplacés pour transporter les blessés, bien peu l'ont fait sans demander de dédommagements. (AD55 8 R 160).
On verra leur noms ICI


L'occupation


Enfin il ne faut pas oublier qu'une partie de la France dont la nôtre, fut occupée jusqu'en 1873 par les troupes prussiennes.
Avec tout ce que cela suppose de taxations, brimades, logement et approvisionnement chez l'habitant etc.
Le 18/05/1872 le préfet demande aux communes de faire un état des amendes imposées par les Allemands.


etats des amendes 1872


Ces amendes sont en sus des réquisitions, telles la nourriture des gens et des bêtes, le travail forcé etc.
On verra sur la page conséquences de la guerre de 1870, ce qu'a coûté aux habitants de Pouilly, l'occupation prussienne.
On remarque tout de même un certain cynisme en faisant payer les frais d'exécution ! Pouilly n'en ayant pas versé on peut en conclure qu'il n'y eut pas de condamnation à mort. Mais étaient-ce vraiment desfrais pour des exécutions ?
La rubrique 5 fait état du pont de Fontenoy. C'est un pont que les Français avait fait sauter du coté de Toul le 22/01/1871. (études Touloises Cours spécial des EOR par S. Robert).
La rubrique 7 en amendes diverses, fait état du tabac réclamé par les troupes d'occupation.


La libération du territoire

Le départ des Prussiens ne devait avoir lieu qu'après le paiement d'une rançon de 5 milliards. Mais les caisses étaient vides.
Le 27/06/1871, Thiers lança un emprunt de 2 milliards  qui dépassa tous ses espoirs, puisque le total des souscriptions atteignit les 3 milliards.
Le traité de Francfort avait fixé à 3 ans le délai de règlement de la rançon. A mesure que la France paierait, quelques nouveaux départements (sur les 21 encore occupés) seraient libérés.
Mais les Français attendaient avec impatience le départ de l'ennemi. Une convention fut signée le 29 juin 1872. Le gouvernement français pourrait anticiper sur les échéances.
Un nouvel emprunt fut donc lancé qui au lieu de 3 rapporta 42 milliards ! Le 15 mars 1873, il fut décidé que le cinquième milliard serait payé entre juin et septembre 1873.
Mais on ne connait pas la liste des souscripteurs à Pouilly.
En août, les quatre derniers départements (Ardennes, Vosges, Meurthe-et-Moselle, Meuse) furent libérés, ainsi que le territoire de Belfort. Verdun. ville conservée jusqu’au bout en otage, le fut à son tour en septembre.


Les optants

Le nouvel empire allemand annexe le 10/05/1871 les quatres départements du Bas-Rhin, Haut-Rhin, Moselle et un tiers de la Meurthe. En réalité Alsace et Lorraine étaient déjà annexées de fait depuis le 14/08/1870.
Le traité de Francfort avait prévu que les Alsaciens-Lorrains auraient la faculté d'opter pour la nationalité française.
A Pouilly, je n'ai trouvé que Marie Baro. Elle était née le 02/01/1793 à Albestroff en Moselle, s'étaient mariée le 01/02/1816 à Thionville à Augustin Xavier Dournel, retraité des douanes en 1842. Le couple vivait à Pouilly.
Il lui fallut donc choisir sa nationalité.

optant Marie Baro