Ce sont les fermes champêtres les plus importantes et certaines
appartinrent à l'abbaye d'
Orval.
Celles dans le village sont plus petites sauf bien sûr celle attenante
au château.
La cense des piliers fera l'objet d'une étude à part.
Celle de Vigneron n'appartient pas directement à l'histoire de Pouilly
puisque dépendant de Mouzon, mais sa proximité lui donne quelques
droits...
Dans le menu à gauche, nous allons les découvrir.
A propos des fermes champêtres, voici ce qu'écrivait
René Dumont dans son ouvrage "Voyage en France d'un agronome". 1951 Librairie de Médicis.
Taillées dans cette forêt, de larges enclaves délimitent trois grosses
fermes, Plumetout, Prouilly, La Wame. Sur le cadastre de 1825, leurs
grandes pièces de 10, 20 et même 37 ha d'un seul tenant dès cette
époque, tranchent vivement avec les longues lanières, les lames de
parquet, comme on appelle les parcelles si étroites exploitées sur
l'autre rive par les agriculteurs du village aggloméré ; là se retrouve
la classique structure foncière du nord-est. Les grosses fermes de la
rive gauche sont probablement des conquêtes plus récentes sur la forêt.
Le pont sur la Meuse, à mi-distance de Stenay et Mouzon, ne doit pas
être très ancien. Avant lui, il était difficile de cultiver l'autre
rive à partir du village. Il a fallu dans ce pays d'habitat très
groupé, y établir des exploitations isolées, sur les plus récents
èssarts, anciens domaines d'abbaye ou de seigneuries. Elle se
distinguait des fermes du bourg par leur plus grande surface.
Rive droite, le récent remembrement, suivant l'arrachage des bornes
pour la culture collective de l'occupant, a regroupé les terres de la
commune cultivées par la ferme de Saint-Rémy. On a réuni en quatre
pièces (de respectivement environ 22, 16, 15 et un ha) 311 parcelles
cadastrales couvrant 54 ha 50. Cela faisait une moyenne de 17 ares 50
par par parcelle, la majorité se situant entre 8 à 20 ares. Si
quelques-unes étaient plus grandes, certaines descendaient à 126 m², le
quart d'un petit jardin !
Les petites annonces des journaux nous renseignent sur la taille
des fermes. Celles de La Wame, La Vignette ou celles de Prouilly nous
sont connues.
D'autres le sont moins, comme celle dont la location fait l'objet d'une
annonce dans le Petit Ardennais du 28/03/1901 : "A louer pour jouir de
suite une bonne petite ferme sise à Pouilly contenant 7,5 ha de terres
et prés, avec bâtiments d'habitation et d'exploitation sis au village.
Le fermier pourra faire le mars et reprendre le blé. Pour traiter
s'adresser à M. Grattepin, rue Carnot à Sedan ou à Me Suret". Le 02/05
elle n'était toujours pas louée.
On peut se demander comment vivre avec 7,5 ha. Elle appartenait sans
doute à Auguste Grattepin dont le décès accidentel date du 10/03/1901.
D'ailleurs le même journal fait paraître le 14/04/1901 : "Vente de
mobilier de culture à Pouilly au domicile de Mme Grattepin le dimanche
21/04/1901, à 2 heures. Jument de 5 ans, tilbury, charrette, charrue,
herses, harnais, brouettes anglaise et autre, chaudière, bascule,
paille de blé et féveroles, 5 000 kg de foin"
La modicité de ce mobilier s'accorde bien avec la taille de la ferme décrite plus haut.
Ces petites fermes devaient avoir de la peine à survivre. Ainsi celle
d'Arsène Champenois (1872-1938) fait l'objet d'une vente le 19/06/1904,
par suite de cessation d'exploitation et par autorité de justice, par
Me Schimberg huissier à Stenay. Son train de culture est modeste,
puisqu'on ne compte que 5 juments, 1 poulain, 3 vaches, 2 génisses et
assez peu de matériel. (AD08 Petit Ardennais 16/06/1904 4/4)
Le train de culture de Jean-Baptiste Dussard, décédé le 13/09/1909 est
vendu le 20/02/1910. La modicité de ses biens est décrite dans le Petit
Ardennais du 20/02/1910 :
"1 jument hors d'âge (sic), 1 jument 6ans pleine, 1 pouliche 3 ans, 1
poulain 3 mois, 1 vache 7 ans, 6 génisse 2 ans, 2 godins, 3 veaux, 2
petits porcs, 1 truie.
Chariot, charrue, charrette, herse en bois et autres matériels etc." (AD08 Petit Ardennais 20/02/1910 5/6)
Le Petit Ardennais du 13/02/1927 annonce la location pour le 20/03/1927
d'une petite ferme de 10 ha terres, prés et pâtures dont 2/3 ensemencés
en blé seigle et avoine d'hiver. Grand jardin y attenant de 28 ares
avec arbres fruitiers et clôturé de murs, située cour du château.
S'adresser à M. Pirotte ferme de Vigneron"Ce devait être la ferme Baulard.
Dans la même annonce un maison de 4 pièces est aussi à louer cour du château.
(AD08 PA 13/02/1927 4/6)