Les habitants de Prouilly.
Ils sont laboureurs, censiers, servantes etc.
Le musée Condé à Chantilly possède un état des deniers levés en la
prévôté de Stenay pour les ouvrages de Pont-à-Mousson, daté de Stenay
du 04/10/1481. Il y avait alors à Prouilly et La Vignette, 5 conduits.
Donc 5 familles. (Chantilly Carton E28)
On trouve la trace des habitants surtout dans dans les BMS de Pouilly.
Afin de ne pas surcharger inutilement, une preuve seule est donnée.
Jean Husson,
Louis Tribert (ou Tribut puisqu'on y trouve un Claude) ,
Gillette Lescuyer et
Gillonga Pacquesson sont cités dans le plus ancien bail qui nous soit parvenu en 1663. (IN 123/31, CA,II folio 162.
Tribut Claude (ca 1633-26/04/1726) est laboureur
à Prouilly (1686 1688 1726 1741), censier de Prouilly en 1705 avec sa femme
Marie
D'Hrülle.(ou Derulle ?). Voir décès de leur fille Catherine le 05/07/1688. (AD55
1673-1722 91/276).
Cette Marie d'Hrülle est décédée le 09/05/1692 à l'âge de 36 ans. (AD55 Pouilly 1673-1722 120/276).
Il se remarie avec
Élisabeth Thomas, sans doute en 1695 car une fille Alexisse nait le 04/08/1696.
Ils sont parrain et marraine de Claude Falala, fils de Martin Falala,
chirurgien et Marie Hutin. ((AD55 1673-1722 163/276). On remarquera
qu'ils ne savaient pas écrire.
Le 22/01/1692 se marie à Cesse "...
Jacques Husson,
natif de Mouzay, demeurant à Prouilly paroisse de Pouilly, fils de
defunt Laurent Husson et d'Élisabeth Bonne, âgé de 23 ans ou environ...
et
Catherine Quillier etc.". (AD55 Cesse 1668-1744 83/261)
Gobert Jean
(1657-21/02/1745), censier à la cense de Prouilly (1705-1713) et
suborneur de servante... Il est cité dans un procès en 1727. (IN 123/37
L'ancien cartulaire de l'abbaye d'Orval dit "Cartulaire Henrion", en a
conservé le texte page 279-312).
Fauvelet Jean (1620-25/09/1692),
censier, dont la veuve
Poncette Istace se remarie le 27/01/1693 avec
Ponce de la Cour originaire de Remilly. (AD55 Pouilly 1673-1722 125/276).
Bertrand Jean est domestique à
la cense de Prouilly en 1696. On le constate lors de son mariage le
11/01/1696, avec Jeanne Lescuyer, fille de Servais Lescuyer et de
défunte Anne Stevenot. Il était le fils de Henry Bertrand et de défunte
Françoise Vuarin, originaire de Letanne. (AD55 1673-1722 145/276).
Regnier Pierre et
Jeanne
Lambotin en 1698, comme on le constate sur l'acte de mariage de sa fille
Catherine avec Jean Ampart de Soupy, le 14/10/1698. (AD55 Pouilly
1673-1722 156/276).
Tribut Jean (28/07/1679-21/09/1756) censier de la cense
de Prouilly. en 1705 et 1708, laboureur en 1710 et 1726 et
Saussette Anne (ca1680-06/04/1722) en 1709,
d'après la mort de leurs fils (non nommés) le 10/09/1709. (AD55
1673-1722 170/276).
Ils eurent une dizaine d'enfants dont au moins six moururent avant l'âge de deux ans.
Gobert Louis parrain de Louis
fils de Jean Gobert et Françoise Maréchal le 01/06/1710 Il est qualifié
de " jeune garçon demeurant à la cense de Prouilly...". Il ne semble pas qu'il fut le fils de Jean Gobert ci-dessus.
Henry Jean est cité sur un droit de pêche, le 02/08/1719 comme censier de Prouilly. (droit établi à Stenay. AEA layette Prouilly).
Gobert Henry (ca 1695-14/10/1750) laboureur et sa femme
Anne Thomas
(ca 1703-05/01/1759), demeurant à la ferme de Prouilly, baptisent leur
fille Marie Catherine le 13/11/1723. (AD55 1723-1759 8/267).
Gobert Claude et
Rose Tribut
sont parrain et marraine le 17/04/1725 de Rose, fille d'Anthoine Potron et Marguerite
Bonnemaison. Il est noté sur l'acte "... demeurant aux fermes de
Prouilly...". (AD55 1723-1759 20/267). Mais rien n'indique qu'ils fussent mariés.
Guillaume Gobert "demeure aux censes de Prouilly" quand il épouse
Élisabeth Limouzin le 18/11/1727 à Luzy. Elle décède avant juillet 1733.
Il se remarie alors avec
Barbe Maufroy le 12/07/1733. Elle décède le 31/07/1738. (AD55 1723-1759 71/267).
Ils sont les ascendants des familles Gobert.
Guillaume se remarie cette fois avec
Gillette Grosyeux
(ca 1711 à Euilly-e-Lombut - 22/08/1777) entre 1738 et 1742, puisque
nait Jean-Baptiste le 26/03/1743. (AD55 Pouilly 1723-1759 108/267).
Au décès de Guillaume Gobert (18/04/1752), Gilette Grosyeux se remarie avec
Henry Paulin(1715-1790)
le 28/01/1755. Il est lui-même laboureur à Prouilly. (AD55 Pouilly
1723-1759 225/267). Sur l'acte il est noté : "...demeurant à Pouilly
depuis plusieurs années...". Cet Henry
Paulin était originaire de Tremblois-les-Carignan où il était né le
02/11/1715.
Les trois Gobert ci-dessus sont frères. Le 15/06/1742 ils sont
signataires d'un bail avec l'abbaye d'Orval, qu'on pourra lire
ci-dessous.
Claude Gobert (25/04/1701-29/11/1781), laboureur aux fermes de Prouilly et sa femme
Catherine Thomas (29/09/1707-14/04/1780)
Sur son acte de décès il est prénommé Jean Claude. (AD55 1760-1791 250/345).
On les découvre lors du baptême de leurs enfants
Jean-Baptiste et Marie Anne le 30/12/1747. (AD55 1723-1759
149/267).
Il est dit au mariage de son neveu Jean Baptiste Baland avec Marie
Françoise Guichard le 08/05/1759 ,"... fermier à Mrs les religieux
d'Orval résidant à la ferme de Prouilly...". (AD55 1723-1759 261/267).
Claude est-il le parrain de Rose Potron ? voir ci-dessus.
Jean Gobert, fils d' Henry Gobert et Jeanne Thomas (voir ci-dessus) et
Marie Jeanne Habran.
Il est laboureur aux fermes de Prouilly comme on le voit lors du
baptême de Marie Anne le 24/12/1752. (AD55 1723-1759 200/267). Il décède
le 15/04/1774.
Jean Baptiste Gobert (ca 1759-17/11/1794) laboureur à la ferme de Prouilly et
Marie Dupuis (24/02/1748-06/01/1791) baptisent leur fille Gilette le 20/11/1773. (AD55 1760-1791 147/345).
Pierre Dumon (ou sans doute Dumont), domestique à Prouilly et
Perette Wiblet baptisent leur fils Pierre Dumon le 28/03/1756. Le parrain étant un autre
Pierre Dumon, domestique aussi à Prouilly et natif de Chaumont et la marraine sa sœur Jeanne Marie.
Nous voici donc avec trois Pierre Dumon à Prouilly.
Jean Baptiste Gobert, fils de Jean Gobert et Marie Jeanne Habran (voir ci-dessus) est laboureur à Prouilly. Il se marie à
Jeanne Gobert le 25/02/1783 à Cesse. Ils sont parrains et marraines de Jeanne Lambert le 04/03/1785. (AD55 1760-1791 275/345).
Louis Gobert et sa sœur
Marguerite
sont parrains et marraines de Marguerite Lambert le 31/05/1789. (AD55
1760-1791 321/345). Ils sont les enfants de Jean Baptiste Gobert et
Marie Dupuis. (cf ci-dessus).
Ce Louis Gobert marié à Jeanne Marie Poncelet est exploitant à la ferme
de Prouilly, comme le prouve l'acte de naissance de leur fils Brice le
11/07/1804 (AD55 1802-1812 32/174). Il y est toujours en 1808. (AD55
1802-1812 104/174) et même en le 15/03/1820 puisqu'il y décède. (AD55 1813-1822 154/200)(AD55
1813-1822 107/200).
Jean François Gobert (01/05/1770- avant 1856 ), fils de Jean Gobert et Marie Jeanne Habran, est fermier aux fermes de Prouilly avec son épouse
Elisabeth Gilbain (ca 1774-20/10/1822). Ils ont une fille Marie Anne le 16/05/1798. (AD55 1796-1807 36/135). Il y est toujours en 1820.
Jean Baptiste Richy est
cultivateur avec
Elisabeth Michel
son épouse à Prouilly en 1828. Il est né le 02/03/1797 à Luzy et décédé
le 05/04/1867 à l'hospice civil de Stenay. Quant à elle, elle est née à
Cervisy le 22/04/1799 et décédée le 08/01/1848 à Luzy.
Ils s'étaient mariés le 24/01/1820 à Stenay.
Il
déclare la naissance de son fils Joseph le 20/03/1828. (AD55 1823-1832
42/212), mais aussi Elisabeth Ortance en 1835, puis Victoire Virginie le 04/07/1839. (AD55 1833-1842 155/352).
Le père d'Élisabeth,
Nicolas Michel,
né le 22/06/1756 à Cesse, meurt à Prouilly le 30/05/1830. Il
était cultivateur, mais exerçait-il à Pouilly ? La famille Michel est
présente à Cesse depuis 1643.
Jean Montlibert "...âgé de 55
ans, demeurant à la ferme de Prouilly y étant cultivateur...". Il est
témoin de la naissance de Marie Anne Hubert le 27/06/1802. (AD55
1796-1807 57/135). Il serait né en 1747.
Il décède le 09/02/1809, fermier à Prouilly âgé de 63 ans, et époux de
Marie Catherine Gobert. Son fils Jean Montlibert est déclarant. (AD55
1802-1812 124/174).
Jean Montlibert (ca
1784-05/05/1858),, fils du précédent, cultivateur à Prouilly également,
marié à Florence Dupuis, déclare la naissance de sa fille Marie Anne
Virginie le 25/05/1811. (AD55 1802-1812 146/174). Sa femme Florence décède le 30/10/1815.
Il épouse alors Alexisse Michel à Villy en mars 1821. Il aura avec elle
François Montlibert le 25/01/1824.
Ce François Montlibert s'illustrera dans les années 1880 en donnant à la commune le champs où se trouve le
nouveau cimetière.
Jean Baptiste Gobert, fils de Jean François Gobert et de Elisabeth Gilbain, habite la ferme de Prouilly, quand il se marie à
Anne Scholastique Adnesse le 12/05/1813. Sa femme était la fille de Jean Adnesse, meunier et Marie Anne Lambert. (AD55 18013-1822 21/200).
Pierre Jonval est fermier, domicilié à Prouilly, quand le 22/01/1847, il déclare la naissance de son fils Louis Camille, qu'il a eu de
Marie Jeanne Sophie Pierlot.
(AD55 1843-1852 112/369). Ils étaient originaires des Ardennes, des
environs de Sorcy-Bauthémont. Il y est toujours au décès de son fils
Édouard Jonval, le 10/08/1857. (AD55 1853-1862 115/227).
En 1864
Nicolas Renel,
"...cultivateur, âgé de 43 ans, domicilié à Prouilly, ferme isolée
dépendant de la commune de Pouilly...", déclare le décès de son épouse
Anne Catherine Haudecoeur originaire de Belval (08) le 25/12/1864. (AD55 1863-1872 37/179).
En 1873, il y habite toujours. Sa fille Marie Louise Eugénie quand elle
se marie en mars 1873 à Beaumont avec Jean Baptiste Antoine Jules, est
déclarée comme habitant chez son père à la ferme de Prouilly. (AD55
1873-1882 15/177).
Georges Schneider est garçon de
ferme à Prouilly quand il déclare la naissance de sa fille Elisa qu'il
a eu d'
Eva Knittel son épouse le 26/01/1874. On trouve comme témoin
Ernest Goulden. (AD55 1873-1882 30/177).
Le cas de ce couple est intéressant, car ils sont originaires de Gries
dans le Bas-Rhin. Or cette région est occupée depuis 1870 par
l'Allemagne. Ils faisaient sans doute partie des optants qui après la
guerre durent choisir la nationalité allemande ou devoir partir.
Jacques Ernest Goulden est fermier aux fermes de Prouilly. Il s'est marié à Bordeaux le 05/12/1875 avec
Jeanne Marie Marthe Henriette Renous. (AD33
Bordeaux section 3 193/225). Comme témoin on trouve son frère Charles
Goulden âgé de 45 ans, pasteur de l'église réformée de Sedan, Edouard
Goulden
Ils ont Auguste Jean Ernest le 23/01/1877. (AD55 1873-1882 77/177).
Ce dernier deviendra négociant en vins de Champagne "Walbaum Goulden
Lüling et Cie" (1907-23)
Monod Léon, maire en 1878 de Pouilly et agriculteur à Prouilly. Il est marié à
Hélène Renous, sœur de Jeanne Marie Marthe Henriette Renous épouse de Jacques Ernest Goulden ci-dessus.
Philippe Carré, âgé de 40 ans et son père
Florent Carré, époux de
Jeanne Lina, sont cultivateurs à Prouilly. Les bans de mariage de Philippe Carré et
Marie Félicie Noël, les 18 et 25/01/1880, nous l'apprennent. (AD55 1873-1882 133/177).
Jean Arthur Toussaint est jardinier et domicilié à Prouilly. Il épouse le 13/11/1880
Josephine Caroline Mathieu, ouvrière de fabrique. (AD55 1873-1882 136/177). Par la suite ils s'installent à saint Maurice (94).
M. Renard est propriétaire de la ferme mais aussi de la manufacture de drap à Pouilly en 1880. On peut en lire plus sur l'
Histoire du moulin.
Jean Baptiste Vignol est cultivateur à Prouilly. Il déclare la naissance de sa fille Marie qu'il a de
Marie Maréchal, le 28/10/1884. (AD55 1883-1892 7/185). Il y est toujours en 1886. (AD55 1883-1892 17/185).
On le retrouve comme déclarant du décès de Marie Anne Saute le 19/01/1890. (AD55 1883-1892 161/185).
L'autre déclarant, cultivateur aussi à Prouilly, est
Alberti Servais âgé de 45 ans et gendre de la défunte.
En 1893 il y est toujours. quand se marie sa fille
Marie Françoise Léonie Vignol avec Philippe Victor Godfrin le 13/02/1893. (AD55 1893-1902 96/130).
On constate également que son frère
Célestin Vignol âgé de 60 ans et son fils
Paulin Vignol 24 ans y sont cultivateurs.
La famille
Bourdelande au
début
du 20 ème ? Une carte de Gustave Guichard est adressée à Mademoiselle
Marguerite Bourdelande, à la ferme de Prouilly. Son père n'était que "garde
particulier". Quelle était sa fonction exacte ? Garde chasse sans doute ?
Charles Fortier époux de Marie
Augusta Leclerc, déclare la naissance de sa fille Marcelle Laurence
Fortier, le 03/11/1895. (AD55 1893-1902 19/130). Il est alors
cultivateur à Prouilly.
Cette
Marcelle Laurence Fortier se mariera le 22/07/1921 à
Nicolas Émile Jonet (1896-1954).
Ils exploiteront la ferme (130 ha) jusqu'en 1946. Le recensement de
1946 nous apprend que Stanislas Gretha (1903- ) et sa femme Rawiska (?)
(1906- ) étaient ouvriers agricoles à Prouilly. Ils étaient polonais et
avaient eu une fille Regina née en 1940.
Joseph Budka né en 1899 était polonais et ouvrier agricole aux fermes de Prouilly mais je ne sais pas laquelle.
Puis sa fille
Camille Jonet (1927-2013), mariée à
Albert Vanderesse (1917-2003) jusqu'en 1947.
Mais cette ferme n'avait alors ni eau courante ni électricité.
Ce qui les incita à prendre celle de la "Ville au bois" prés de Cunel (55).
Anne Marie Lohman décède le
31/12/1938 "en son domicile, lieu dit Prouilly". Elle était née à
Rimling (57) le 02/04/1863, veuve de François Reich. C'est Albert
Siméon 53 ans, ami de la famille, chef de canton à la compagnie de
l'est qui déclare le décès. On ne sait rien d'autre.
Michel Hablot et
Madeleine Aline Marguerite Rouyer reprennent l'exploitation. Mais Michel décède des suites d'un
accident le 11/06/1964. Il avait été percuté quelques temps avant par un train au passage à
niveau de Prouilly.
Son frère
Guy Hablot lui succède et à la mort de Georges Noël rachète la ferme, en 1985 avec son fils
Robert Hablot.
Un bail de 1742
"Ce jourd'hui quinzième juin mil sept cent quarante deux fut présent le
révérend père Dom Ignace Lahaye, prêtre celerier de l'abbaye de notre
dame d'Orval, lequel sous le bon plaisir de M l'abbé du dit Orval en
présence de monsieur Dom Albert de Meuldre, coadjuteur de la dite
abbaye a reconnu avoir laissé à titre de bail pour 3, 6 ou 9 années au
choix de monsieur l'abbé qui ont commencé aujourd'hui, fête de saint
Georges de l'année mil sept cent quarante et un pour finir à pareil
jour... Promet faire jouir à Henry, Claude et Guillaume les Gobert
laboureurs demeurant à Prouilly présents et acceptant audit titre.
Les fermes dépendantes du fief de Prouilly consistant en bâtiments,
terres, prés et chènevières comme le tout se contient sans en rien
exceptés sinon la grange ... nommée la grange des moines, le bois, la
pêche tant en la rivière de Meuse qu'au Mortron en laquelle rivière les
preneurs pourront néanmoins pêcher à la ligne.
De tout quoi les preneurs ont dit avoir pleine connaissance pour les avoir exploités depuis longtemps.
Pour jouir pour chacun des preneurs du tiers des dites fermes suivant le partage qu'ils auront fait ci-devant.
Le présent bail ainsi fait à charge par les preneurs de rendre
annuellement le tiers de tous les grains de quelque natures que ce
puisse être, tant en froment, seigle orge, pois, lentilles qu'avoine.
Lequel tiers sera perçu .....qui sera proposé par monsieur l'abbé et le
tout conduit par préférence et rengrangé dans la grange ci-dessus
réservée aux frais des dits preneurs et de suite après que les grains
auront été battus aux frais des dits bailleurs, être conduit par les
preneurs à leur frais risques et périls dans les greniers de la dite
abbaye et dont le premier tiers se fera en la récolte qui vient à faire
en la présente année mil sept cent quarante deux, desquels grains, les
pailles appartiendront aux preneurs pour être converties en fumier et
pour l'amendement des dites terres de même que celles de leurs deux
tiers sans qu'ils puissent divertir aucune paille et fumier des uns et
des autres, pouvant néanmoins employer huit chariots de fumier pour
chacune année sur leurs terres situées sur le ban de Pouilly dont ils
ramèneront les grains en gerbes dans les granges des dites fermes pour
ce qui concerne les dits Henry et Claude les Gobert.
A charge encore de payer par chacun an à la dite abbaye six livres de
cire, six chapons, trente livres de beurre, cinquante quatre livres
pour le fermage du pré situé à la culée d'Ancourt, ensemble conformé de
neuf cent livres, monnaie de France une fois payée pendant les trois
premières années pour ... de marché du présent bail.
s'obligent encore les preneurs d'entretenir les dits bâtiments de
toutes réparation locative pour le rendre en bon état à la fin du bail.
De maintenir les droits noms raisons et actions des dits biens envers
et contre tout sans néanmoins intenter aucun procès que de l'ordre des
laisseurs. De laisser aux fermiers qui succèderont les pailles et
fumiers qui proviendront des dites terres sans qu'ils puissent sous
louer les dits biens en tout ou partie sans l'expresse consentement de
monsieur l'abbé.
Fournir aussi toutes les pailles nécessaires pour la vigne de Prouilly;
paieront les gages des forestiers à raison de douze bichets de froment,
mesure de Bar par année pour les deux ...; au curé de Pouilly vingt
quatre bichets de froment mesure sus dite qu'on lui donne pour
l'administration des sacrements; feront venir de voiture à la dite
abbaye à leur frais pour les vins provenant de la Vignette du dit
Prouilly aussi annuellement sans autre rétribution que des frais de
bouche; veilleront à la conservation des bois et à ce que le forestier
fasse son devoir; et en cas de négligence en donner avis à la dite
abbaye.
Pourront profiter des glandées des dits bois à condition que les
vignerons y mettront chacun un porc ; et auront les dits preneurs
chacun environ huit cordes de bois de chauffage si le taillis peut y
subvenir et non autrement à charge de se conformer à l'ordonnance pour
l'exploitation qui se fera à leur frais.
A tout quoi les preneurs se sont obligés solidairement l'un pour
l'autre et l'un deux pour tous; pourront encore ensemencer chacun un
jour de dravière dans les versaines sans aucun partage de tiers et sans
qu'ils puissent enfermer dans le marsage. Promettant de ratifier les
présentes par devant notaire à la première réquisition des dits
religieux si besoin est et même d'y insérer toutes les autres clauses
ordinaires des anciens baux etc." (AEA Layette Prouilly 1062)
La lecture de ce bail nous donne une idée de la dépendances des preneurs vis à vis de l'abbaye et sa toute puissance.
Ce
qui n'empêche pas les Gobert de reconduire leur bail le
28/12/1747 avec l'abbaye pour la ferme de Prouilly. Il est plus précis
quant à ce qui est dû aux religieux.
Il n'est plus question de tiers (conditionné par l'abondance ou non de la récolte) mais de quantités fixes.:
"...220 quartels de froment, 6 de pois, 50 d'orge et 100 d'avoine, bons
grains sec et net, mesure d'Yvoix. Le dur grain pel et le marsage à
comble à charge encore de payer et livrer chacun des dits preneurs par
chacun an en la dite abbaye un quartel de froment comble pour la
crosse, deux livres de cire, deux chapons, dix livres de bon beurre
fondu, vingt trois livres de francs vins et pour le fermage en pré
situé à la culée d'Ancourt et chacun une somme de 300 livres monnaie de
France, payable pendant les trois premières années pour vin du marché
du présent bail. S'obligent encore les preneurs de payer les
impositions royales, d'entretenir les bâtiments etc. " (AEA Layette
Prouilly 1062)
Le 26/09/1774, les affaires ne vont pas fort pour nos censiers. Ce sont
"Claude Gobert laboureur, Catherine Thomas sa femme de lui autorisée,
Henry Paulin aussi laboureur Gilette Grosyeux sa femme aussi de lui
autorisée et Marie Jeanne Habran veuve de défunt Jean Gobert"
Il est compté par l'abbaye "...des arrérages par eux redus sur les
canons des baux précédents passés à leur profit de la ferme de
Prouilly, jusque et compris le canon redu à la Saint Martin 1772 et
déduction faite etc."
En résumé, Claude Gobert doit 1369 livres, Paulin 1056 livres et la veuve de Jean Gobert 2553 livres.
"Mais comme ils ont représenté à monsieur l'abbé d'Orval qu'ils avaient
été privés pendant 6 années de la jouissance de 8 cordes de bois qu'ils
devaient tirer annuellement dans les bois de Prouilly aux termes de
l'un des baux précédents et d'un autre coté qu'ils avaient essuyé une
grêle considérable pendant le jour de l'un des dits baux dont la perte
en froment avait été évaluée dans le temps au tiers de la récolte mon
dit sieur abbé par ces considérations a bien voulu se restreindre pour
les dits arrérages..."
Claude Gobert ne devra que 849 livres, Paulin 500 livres attendu
qu'il a délivré comptant aujourd'hui 36 livres et la veuve de Jean
Gobert 2033 livres. Ces arrérages devont être payés en sommes égales
pendant 3 ans, sauf pour la veuve qui bénéficie de 5 ans
Dans la foulée le bail est reconduit le 26/09/1774
(AEA Layette
Prouilly 1062)
On remarquera que de 1742 à 1774 la cense de Prouilly reste dans la même famille.