Perard Jacques
Il est né le 17/01/1665 à Buzancy. "Répertoire alphabétique des
curés et vicaires de l'ancien diocèse de Reims 1663-1791", Émile Bauchez (AD08 1 J 128 1).
Il décède le 11/11/1709 à Pouilly.
Ordonné prêtre le 20/03/1690 à Châlons (51) il avait été curé de Douzy le 31/08/1690 puis nommé à Pouilly le 28 septembre 1699.
Le 17/12/1699 devant Girard notaire à Stenay et par acte, il consent à
l'érection d'une chapelle dédiée à Saint-Hubert, en l'église succursale
de
Moulins dépendante de l'église paroissiale Saint-Martin de Pouilly.
Erection qui fut consommée le 30 avril 1700 par Mgr Le Tellier,
archevêque de Reims, qui ordonna en conséquence que le curé de Pouilly
et ses successeurs seront tenus d'avoir un vicaire approuvé pour
résider à Moulins et desservir l'église de Saint-Hubert de Moulins et
celle de Saint-Lambert de Soupy comme sont desservies les églises
paroissiales, et administrer les sacrements aux habitants des lieux de
Moulins et d'
Autreville tant en santé qu'en maladie etc. enjoignant aux
habitants de Moulins de fournir par chaque année au vicaire qui sera
établi au lieu de Moulins la somme de 36 livres avec une portion dans
un bois appartenant à leur communautés telle qu'un habitant a droit aux
coutumes pour avoir et ce sans préjudice de l'honoraire ou portion
congrue qui sera donnée par le curé de Pouilly ou ses successeurs curés
au vicaire de Moulins, pièces de subsistance ou bâtie.
L'abbé de Saint-Hubert et ses moines en donnant les droits à l'érection
du vicariat de Moulins n'oublièrent point leurs propres intérêts. Non
content de jeter sur le curé de Pouilly et sur les paroissiens de
Moulins tout le poids des charges relatives à cet établissement
nécessaire, ils eurent l'adresse de se décharger entièrement d'un
fardeau qui auparavant ne pesait que sur eux. Ils donnèrent à la
communauté de Moulins la chapelle qui leur appartenait avec une petite
place au devant de la porte sans comprendre la tour joignant leur
maison ce qu'ils se réservèrent, mais à condition d'entretenir par les
habitants toute ladite église tant pour le chœur que pour la nef et
d'acheter à leurs dépens tout le linge, livre, ornement et autres
choses nécessaire pour faire avec décence le service divin dans ladite
chapelle, de laquelle chapelle le sieur abbé et religieux pourront se
servir gratuitement pour la célébration d'une messe qu'ils sont tenus
de faire célébrer par chaque semaine dans ladite chapelle sans que les
abbés et religieux puissent être tenus en aucun cas ni pour telle
raison
que ce puisse être, présentement ou à l'avenir de contribuer à
l'entretien ou réparation de la dite église ni aux ornements ni aux
autres choses servant à l'office divin, ni même à la subsistance ou
portion congrue du vicaire ou du curés si dans la suite du temps ladite
église de Moulins était érigée en titre cure indépendante de celle de
Pouilly, de laquelle subsistance ou portion congrue du vicaire ou curé
le cas échéant. Les sieurs abbés et religieux demeureront entièrement
et
pleinement déchargés à perpétuité et leur dîme à eux appartenant au dit
lieu de Moulins pleinement affranchies, à condition aussi que les
habitants placeront un banc dans le lieu le plus honorable de la
chapelle pour l'usage des religieux ou de leurs représentants à
perpétuité.".
En gros voilà qui s'appelle se faire avoir...
Et cette histoire ressurgit 30 ans après lorsque M.
Blanchot était curé et se terminera en
1742.
L'archevêque sacrifia sans balancer les droits légitimes de ces
diocésains à la ténacité des moines étrangers et riches, mais par un
acte d'autorité inconcevable il alla jusqu'à attribuer à la nouvelle
fabrique de Moulins la moitié du bien de celle de Soupy. Ce qui a
donné lieu à un procès long et tortueux au Parlement de Paris où la
communauté d'Autreville eut pleinement gain de cause contre celle de
Moulins et qui est devenu une source d'animosité entre les deux
communautés.
"Le 20 mai 1707 messire Perard et les habitants de Pouilly présentèrent
une requête à l'abbé Le Tellier grand vicaire de Reims afin d'obtenir
la permission de démolir l'ancienne église, d'en bâtir une neuve plus
spacieuse et d'échanger pour se faire le terrain du cimetière d'alors
contre un clos de 32 verges appartenant à messire Louis seigneur de
Pouilly et de prendre sur les épargnes de la fabrique une partie des
fonds nécessaires à la construction de la nouvelle église. Ce dont M.
le curé offrait de faire bâtir le chœur à ses frais et la communauté
la nef les collatéraux avec la sacristie et la clôture
du cimetière.
L'archevêque ayant donné son accord le 15 octobre suivant, l'échange
proposé s'exécuta par acte devant notaire le 30 du même mois et
l'édifice projeté commença en 1708 ".
Messire Pérard ne jouit pas de la satisfaction de voir achevé ce chantier étant mort à l'âge de 45 ans le 11 novembre
1709
Mais il fut inhumé dans "... le chœur de la neuve église qui se bâtit
actuellement au milieu du nouveau cimetière...". (AD55 1673-1722
171/276).