La chronologie de la première guerre.
Il n'est pas question de réécrire l'histoire de cette guerre, mais
donner juste quelques dates pour se situer.
1914
Le 28 juin 1914 l'archiduc François Ferdinand de Habsbourg est
assassiné par un étudiant nationaliste Serbe. L'empire Austro-hongrois
envoie alors un ultimatum le 23 juillet avec des conditions tellement
draconiennes qu'elles ne pouvaient être acceptées. Belgrade refuse, ce
qui entraine la
déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie. Le jeu des
alliances entre pays va amener la généralisation du conflit. François
Joseph, l'avant dernier Habsbourg, est donc bien à l'origine de cette
première guerre mondiale.
Certes elle couvait depuis des années et l'attentat de Sarajevo n'en
fut que le détonateur.
La France depuis 1870 rêvait d'en découdre. L'esprit de revanche
était entretenu jusqu'à l'école et dans le milieu politique.
On peut lire Derouléde et ses fameuses "Poésies militaires" (Calmann
Levy 1896) ou "La guerre de forteresse" (Flammarion 1888), du
capitaine Danrit, alias Émile Driant, gendre du général Boulanger, pour
s'en convaincre.
En Allemagne (Prusse) était aussi savamment endoctrinés les risques de
l'étouffement territorial. Ce "agrégat" de petites entités, né de la
victoire de 1870 se voyait entouré par la Russie, la France et sur les
mers par l'Angleterre. De quoi faire fantasmer le plus obtus des
Prussiens. Le sentiment de supériorité (Deutschland ûber alles) qu'on
retrouvera deux décennies après, servait de doctrine et de ciment
militaire.
Et comme en France, la bourgeoisie, les grandes industries souhaitaient
cette guerre "nourricière" pour les actionnaires.
Le 31/07/1914 la mobilisation partielle est déclarée, puis le 01/08 la
mobilisation générale en France. Le tocsin sonne dans toutes les
communes.
L'Allemagne déclare la guerre à la Russie puis le 03/08 à la Serbie et
à la France.
Le 04/08, les troupes allemandes traversent la Belgique en dépit de sa
neutralité et pénètrent en France, tandis que la Grande-Bretagne
déclare la guerre à l'Allemagne.
Le
27/08/1914 est
pour Pouilly une date importante puisque se déroule
dans la forêt de Jaulnay une bataille qui fera une quantité de morts,
essentiellement au 22èmr RIC.
Le 02/09, les troupes allemandes sont à 25 km de Paris, le gouvernement
français s'installe à Bordeaux. Il y restera jusqu'au 10 décembre.
Du 5 au 12/09, c'est la bataille de la Marne. Joffre bloque l'avancée
des Allemands.
Le 26/09, la Turquie entre en guerre aux côtés de l'Allemagne, en
fermant les détroits, isolant ainsi la Russie.
1915
22/04 les Allemands lancent la première attaque aux gaz toxiques
(l'ypérite) contre des soldats français et canadiens, près de Ypres
(Belgique).
07/05 torpillage du paquebot britannique Lusitania au large de
l'Islande.
23/05 L'Italie entre en guerre aux côtés des Alliés.
02/12 Joffre est nommé commandant en chef des armées françaises.
10/12 Après l'échec de la campagne des Dardanelles, entamée en février,
pour libérer les détroits, les dernières troupes alliées sont évacuées.
1916
21/02 Début de la bataille de Verdun (jusqu'au 18 décembre). 300.000
morts français et allemands.
09/03 Accords Sykes-Picot, les Britanniques et les Français se
partageant le Proche-Orient.
01/07 Début de la bataille de la Somme (jusqu'au 18 novembre).
1.200.000 morts, blessés ou disparus.
1917
01/02 Début de la guerre sous-marine à outrance par l'Allemagne.
06/04 Les États-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne.
30/04 Le général Philippe Pétain est nommé à la tête de l'état-major
général au ministère de la Guerre.
15/05 Robert Nivelle est remplacé par Pétain avec Ferdinand Foch comme
adjoint. Pétain réprime les mutineries et calme les esprits après les
sacrifices inutiles, notamment au Chemin des Dames.
15/11 Georges Clemenceau chef du gouvernement.
15/12 Armistice de Brest-Litovsk entre la Russie et les Empires
centraux.
1918
23/03 Premier tir sur Paris de la "Grosse Bertha", mortier de 420 mm.
14/04 Foch reçoit le commandement unique des Alliés.
15/07 Début de la seconde bataille de la Marne, après l'arrivée des
Allemands à 65 km de Paris.
20/07 Les Allemands repassent la Marne.
09/11 L'empereur Guillaume II abdique.
10/11 Pouilly est libéré par les Américains. Voir cette page
Libération
11/11 Victoire des alliés et signature de l'armistice à Rethondes
(Oise).
06/12 Poincaré et Clèmenceau proclament officiellement le retour à la
France de l'Alsace et de la Lorraine.
1919
La démobilisation des soldats commence début janvier, mais certains
attendront encore de longs mois.
Le 17/04/1919 la loi concernant les dommages de guerre est votée. Il
faut reconstruire
Puis, on envisage des
monuments aux morts dans les villages. Pouilly n'y
échappe pas.
Et la vie tente de reprendre le dessus. Le déficit de naissances, de
mariages marquera cette entre deux guerres.
L'Allemagne vaincue, sera taxée de réparations exorbitantes, qu'elle ne
peut payer et qu'elle ne paiera d'ailleurs jamais.
L'Allemagne vaincue qui n'a pas compris pourquoi ses soldats n'ont pas
triomphé. Ces Allemands qui n'ont connu la guerre qu'à travers les
communiqués officiels et l'annonce d'un fils, frère, mari etc. mort
dans un pays dont la plupart n'avaient rien à faire.
Il
faut lire l'ouvrage de Erich-Maria Remarque, "A l'ouest rien de
nouveau"
(Le livre de poche Isbn 2-253-00670) pour comprendre que le paysan de
Biengen, en forêt noire ou d'ailleurs, était le même que celui de
Pouilly. La guerre pour la bourgeoisie ne les concernait pas.
Charles Bruneau, linguiste d'origine ardennaise, dans ses écrits de
guerre cite une inscription découverte dans un abri allemand : "Wir
kämpfen nicht fur Vaterland, wir kämpfen nicht fur gott, wir kämpfen
nur fur Kapital, uns Armen schiesst man Tott" .Ce qui veut dire : "
Nous ne nous battons pas pour la patrie. Nous ne nous battons pas pour
Dieu. Nous ne nous battons que pour le capital. On fusille nos
pauvres". (Ch. Bruneau, "Ma guerre 1914-1918" page 207. Edité par
Terres Ardennaise 2021.
D'ailleurs certains tentaient de se faire accepter par la population.
Une photo retrouvée par Élisabeth Vanderesse, montrent des soldats avec
deux enfants. Elle a
été prise à Bantheville à la ferme de la Tuilerie. Elle date
vraisemblablement de l'automne 1914.
L'enfant debout est mon propre père, Georges Vanderesse et celui sur
les bras d'un soldat, son frère Jean, père d'Élisabeth.
La commémoration du centenaire de cette catastrophe a fait fleurir une
quantité d'ouvrages. Les archives départementales ont fait la collecte
de manuscrits, objets, souvenirs, photos de cette époque.
La mémoire de cette hécatombe est ainsi préservée.