La vie des gens au quotidien
De la
naissance à
la mort, un petit essai sur la vie de nos ancêtres.
Où l'on verra qu'elle n'était pas très drôle.
Naissance à l'arrache... par une matrone, baptême d'urgence, car la
mortalité est forte.
Des maternités à répétition... qui assuraient la vie des futurs vieux
et la main d'œuvre bon marché.
Un
service militaire de
plusieurs années, tiré au sort...
Ou un remplacement monnayé pour les plus aisés.
Des campagnes
désastreuses qui ont détruit des générations.
Un
mariage pas
toujours d'amour... Il faut bien préserver ou
agrandir le patrimoine.
Les remariages car on ne peut vivre seul à la campagne.
Il faut aussi se préserver des enrôlements de l'armée. On se marie
alors
avec qui veut... Plus âgée, moins riche, laide etc.
Et surtout
une vie de
travail. On était vieux à 50 ans.
Laboureur, manouvrier, fileur, vigneron, vannier et souvent tout
ensemble
car il fallait cumuler plusieurs emplois pour survivre.
Les
loisirs
existaient pourtant et feraient sourire maintenant à l'heure d'internet
de la télé et du téléphone portable.
On parle aussi de
violence
dans notre XXI ème siècle, mais elle était omniprésente dans la
vie de nos ancêtres. Le chef de famille avait un droit quasi absolu sur
sa femme, ses enfants, ses domestiques, ses animaux.
La
maladie trop
souvent présente.
Par défaut d'hygiène, pénurie ou disette, par ignorance, par manque de
moyens ...
Les vieux que l'on considérait comme des sages étaient cassés par
le labeur.
On leur confiait la garde des enfants et leur éducation parfois,
l'écossage de pois, fèves, haricots et la garde de la maison.
Et on écoutait leur vie... Leurs campagnes pour ceux qui les avaient
faites, avec l'embellissement qui vient avec le nombre des années.
Et puis il fallait bien laisser la place aux jeunes.
Alors on mourrait comme on
pouvait, sans trop de soins bien souvent, mais
accompagné du curé, du notaire et des voisins.
La religion
omniprésente aura, au moins jusqu'à la moitié du XX ème
siècle, accompagné toute cette vie.
Avec ses "bienfaits", ses interdits, ses dérives, ses procès. Voir par
exemple l'année
1595.
Voilà un peu ce que vous découvrirez en lisant ces pages.
En ne perdant pas de vue que le village vit en vase clos jusqu'au XIX
ème.
Dans cet horizon restreint, les liens sociaux sont forcément étroits.
Jacques Dupâquier a écrit : "Ainsi les Français dans leur immense
majorité pouvaient-ils mettre un nom sur le visage de tous ceux qu'ils
rencontraient. Ils en étaient à leur tour, connus et reconnus. Ils se
retrouvaient à l'église, à la veillée, aux noces, aux charivaris. Ils
s'entraidaient, ils se surveillaient. Un réseau d'alliances, de
parents, d'amitiés et d'inimitiés enserrait donc les villages. La
campagne française aurait même pu devenir un agrégat de molécules
isolées si trois nécessités combinées n'avaient contraint nos
villageois à regarder plus loin que leur clocher : Se procurer de
l'argent pour payer impôts et fermages. Trouver du travail pour les
jeunes en surcroît. Epouser des femmes qui ne fussent pas leurs
cousines.".